CO1-1 - Evaluation des biais attentionnels dans le Trouble de stress post-traumatique
Thème: 03 - Troubles anxieux
Auteurs : VEERAPA E. (1,2), GANDGENÈVRE P. (1,2), SZAFFARCZYK S. (2), VINNAC B. (2), VAIVA G. (1,2), D'HONDT F. (2)
Présentateur : VEERAPA Emilie
Etablissement : (1) CHRU de Lille, Hôpital FONTAN, Psychiatrie de l'Adulte, Lille, FRANCE; (2) SCALab UMR CNRS 9193, unité Cure, Hopital Fontan, CHRU de Lille, Lille, FRANCE
Introduction : La chronicisation du trouble de stress post-traumatique (TSPT) serait liée à une altération de la perception des stimuli négatifs. Ce dysfonctionnement se manifesterait sous la forme d'un biais attentionnel (BA). Trois types de BA ont été décrits dans la littérature : la facilitation d’orientation, le défaut de désengagement (ces derniers sont regroupés sous le terme d’hypervigilance) et l’évitement. Aucune étude n'a permis de déterminer lequel de ces trois BA prédomine dans le TSPT. La majorité des études ont employé la Dot-Probe Task (DPT) pour distinguer l’hypervigilance de l’évitement. Lors de la DPT, chaque essai consiste à montrer deux images de chaque côté d’un écran (une négative et une neutre) suivi d’un point, localisé à l’endroit de l’une des deux images précédentes. Le participant doit indiquer le plus rapidement possible la localisation du point. Si sa réponse est plus rapide lorsque le point apparaît du côté de l'image négative que du côté de l'image neutre, on conclut à une hypervigilance face à cette image. Inversement, on conclut à un évitement. Cependant, la DPT ne permet pas de différencier la facilitation d’orientation du défaut de désengagement lorsqu'une hypervigilance est retrouvée. Pour ce faire, notre étude a associé l’oculométrie (technique analysant les mouvements oculaires) à la DPT. Son objectif était double : 1) préciser, par cette nouvelle méthode, lequel des trois BA est impliqué dans le TSPT, 2) évaluer si ce BA est lié à un symptôme spécifique du trouble. Méthode : Trois groupes de 26 participants ont été recrutés : un groupe TSPT, un groupe Trauma sain (composé de sujets ayant vécu un évènement traumatique, sans développer de TSPT) et un groupe Contrôle. Les temps de réponse des participants ont été enregistrés alors qu'ils effectuaient une DPT employant des images de scènes naturelles négatives et neutres. Leurs mouvements oculaires étaient enregistrés de manière concomitante afin d'analyser, d'une part, la direction, la latence et la durée de la première fixation, et d'autre part, le temps total de fixation ainsi que les durées et les nombres moyens de fixations sur les images négatives et neutres. Résultats : Alors qu'aucune différence significative n'était observée sur les temps de réponse, les résultats principaux concernant les mouvements oculaires indiquaient que l'augmentation du temps de fixation sur les images négatives par rapport aux images neutres était plus importante pour le groupe TSPT (F(2,71) = 4,21 ; p = 0,019 ; η²p = 0,11) par rapport au groupe Trauma sain (t = 2,21, p = 0,056) et au groupe Contrôle (t = 2,72, p = 0,016). En revanche, aucun BA n’était retrouvé à la DPT. Conclusion : Grâce à cette nouvelle méthodologie, les résultats semblent indiquer l'existence d'un défaut de désengagement envers les images négatives en lien avec le TSPT. En clarifiant le type de BA retrouvé, ces résultats ouvrent de nouvelles pistes thérapeutiques sur la prise en charge du TSPT.
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CO1-2 - Bases cérébrales de la dysfonction exécutive dans la dépression
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : DOMAIN L. (1), ROBERT G. (1), GUILERY M. (1), LINZ N. (3), KÖNIG A. (2)
Présentateur : DOMAIN Léa
Etablissement : (1) Centre hospitalier Guillaume Régnier, Rennes, FRANCE; (2) Centre mémoire de ressources et de recherche (CMRRR) , Nice, FRANCE; (3) DFKI GmbH Saarland Informatics Campus, Saarbrücken, ALLEMAGNE
Introduction : La dépression est la pathologie psychiatrique la plus fréquente, et touche majoritairement les femmes. Elle constitue une cause majeure de handicap à travers le monde. Toutefois, à l’heure actuelle, il n’existe pas de biomarqueur pronostic robuste de la maladie. La combinaison de techniques de neuro-imagerie et de tests neurocognitifs ont ouvert la voie à l’identification. Les fluences verbales (FV), qui sont la production maximale de mots en un temps donné selon un critère établi (sémantique, FVS ou phonémique, FVP), sont altérées dans la dépression. L’analyse qualitative des FV permet d’explorer les processus de regroupement (clustering) qui reposent sur l’intégrité du stock lexico-sémantique, ainsi que la capacité de recherche stratégique de mots en mémoire qui met en jeu les fonctions exécutives (processus de switching). L’objectif de notre étude est de caractériser les signatures cérébrales du switching et du clustering lors de tâches de FVS et FVP d’un groupe de femmes déprimées. L’objectif secondaire est de comparer les performances de ce groupe de femmes avec celles d’un groupe contrôle.
Méthode : 26 femmes déprimées et 25 femmes volontaires saines appariées en âge et en niveau socio-économique ont été inclues. L’épaisseur corticale de chaque participant a été mesurée via une technique de surface-based morphometry à partir d’une neuro-imagerie structurelle réalisée lors de l’inclusion dans l’étude. L’analyse qualitative des FV a été réalisée de façon automatisée via un algorithme crée par la start-up ki elements UG (https://ki-elements.de/fr/) qui permet de déterminer pour chaque individu la taille des clusters et le nombre de switches à partir d’un indice de proximité conceptuelle entre chacun des mots générés déterminé par machine-learning.
Résultats : Il existait une corrélation positive significative entre l’épaisseur corticale du gyrus lingual gauche et le nombre de switches produits lors des tests de FVS (p<0.005). Le nombre de switches était significativement diminué dans le groupe de femmes déprimées pour les FVS (p=0.019) et les FVP (p=0.007). Il n’existait pas de différence entre les groupes concernant la taille des clusters produits lors des tests de FVS et FVP (p= 0.25 et p=0.73 respectivement).
Conclusion : Nous avons établi que le processus de switching était positivement corrélé à l’épaisseur corticale du gyrus lingual gauche dans notre groupe de femmes déprimées. Comparativement aux sujets sains, les sujets déprimés présentaient une altération du processus de switching sous-tendue par une dysfonction exécutive, alors que le nombre de clusters produits était préservé. L’altération du processus de switching pourrait constituer un biomarqueur de la dépression facile à évaluer en routine clinique. L’enjeu de la définition de tels biomarqueurs est le développement d’une médecine personnalisée et adaptée aux besoins spécifique de chaque patient déprimé.
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CO1-3 - Théorie d’esprit et mémoire autobiographique dans la schizophrénie
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : DALLAGI M. (1), ALLAIN P. (2), BESCHE-RICHARD C. (1)
Présentateur : DALLAGI Manel
Etablissement : (1) Université de Reims Champagne-Ardenne , Reims, FRANCE; (2) Université d'Angers , Angers , FRANCE
Introduction
Il a été récemment proposé que la théorie de l’esprit (TdE) et la mémoire autobiographique (MA) puissent être interdépendantes. En effet, sans MA intacte, on n’aurait aucun moyen de se connaître soi-même ou les autres (Bruhn, 1990). L’individu puise dans ses connaissances personnelles ou ses expériences passées pour résoudre des situations interpersonnelles (Corcoran et Frith, 2003), surtout lorsqu’elles impliquent l’attribution d’états mentaux à autrui. Cependant, la nature de relation entre ces deux processus reste encore à éclaircir. L’objectif de ce travail est de tester le rôle prédictif potentiel de la MA avec ses composantes sémantique et épisodique dans la TdE chez 30 personnes présentant un trouble schizophrénique en prenant en compte leur fonctionnement neurocognitif et émotionnel.
Méthode
30 personnes présentant un diagnostic de schizophrénie (DSM-5, APA, 2013), stabilisés, ont été recrutées à l’hôpital de Nabeul (Tunisie). 30 sujets témoins appariés sur l’âge, le genre, le niveau d’éducation et le niveau de vocabulaire ont été inclus.
La MA est évaluée au moyen du test « Test Episodique de Mémoire du Passé autobiographique » (TEMPau ; Danion, 2005). La TdE est évaluée par le «Reading the Mind in the Eyes» (RMET; Baron-Cohen et al., 2001). Les fonctions exécutives sont évaluées par le « Trail Making Test » (TMT ; Reitan, 1955) pour mesurer la flexibilité mentale et le « Stroop » (Stroop, 1935) pour mesurer la capacité d’inhibition. L’attention est évaluée par le test d’attention soutenue D2 (Brickenkamp, 2002). La reconnaissance faciale émotionnelle est évaluée par le « Test de Reconnaissance des Expressions Faciales » (TREF ; Gaudelus et al., 2015).
Une analyse de régression linéaire simple a été menée sur l’ensemble des 60 participants. Afin de vérifier que la MA est le meilleur prédicteur parmi d’autres fonctions neurocognitives, nous avons procéder à une analyse de régression multiple uniquement chez les personnes schizophrènes en incluant d’autres variables prédicatrices issues des épreuves du TMT, STROOP, D2 et TREF.
Résultats
L’analyse de régression linéaire simple montre que la MA épisodique est un bon prédicteur de la performance à la tâche de la TdE (r²=. 75 ; p< . 001). Plus de la moitié de la variance en TdE est donc explicable par la capacité à se rappeler des événements personnels. L’analyse de régression multiple (tableau 1) montre que la MA épisodique est le meilleur prédicteur de la théorie d’esprit (β=.74). En revanche, la capacité attentionnelle est aussi un bon prédicteur, mais dans une moindre mesure (β=.52).
Conclusion
Le déficit de récupération des informations épisodiques en MA est un des mécanismes explicatifs du déficit de ToM chez les personnes schizophrènes. Cependant, le poids d’autres facteurs, à savoir le contrôle exécutif et attentionnel, n’est pas à négliger. Ce résultat est important dans une perspective d’application clinique en vue de remédier aux difficultés sociales dans cette population.
 Tableau 1 : Résultats de la régression multiple prédisant la performance en TdE chez les personnes atteints de schizophrénie
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CO1-4 - Quel apport de la génétique dans la pratique psychiatrique d’aujourd’hui ?
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : CHAUMETTE B. (1,2,3)
Présentateur : CHAUMETTE Boris
Etablissement : (1) GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, Paris, FRANCE; (2) INSERM U1266 - Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris, Paris, FRANCE; (3) Université de Paris, Paris, FRANCE
Les maladies psychiatriques sont hautement héritables et le poids de la génétique dans leur déclenchement est indéniable. Les dernières années ont été marquées par des avancées majeures en recherche qui ont fait progresser nos connaissances de l’architecture génétique de la plupart des maladies psychiatriques. Cette communication permettra de résumer les dernières découvertes dans le domaine, de montrer que certains résultats sont d’ores et déjà utilisables en pratique clinique et de lister les initiatives qui peuvent aider les cliniciens dans les explorations et la prise en charge des patients.
Les maladies psychiatriques sont des maladies complexes qui surviennent à la suite d’interactions entre génétique et facteurs environnementaux. Les facteurs génétiques correspondent d’une part à des variants fréquents dans la population mais avec un effet individuel très faible (polymorphismes) et d’autre part à des variants très rares avec un large effet (mutations ponctuelles et variations du nombre de copies ou CNV). Le poids de l’environnement pourrait être médié par l’épigénétique.
Les polymorphismes de certains gènes (notamment les cytochromes) peuvent aider à adapter la posologie et à prévenir les effets secondaires. Ils peuvent être recherchés par génotypage. La détection d'une anomalie rare chez un patient (par exemple une délétion de la région chromosomique 22q11) pourrait lui permettre de mieux accepter sa maladie et de réduire la stigmatisation. De plus, cela peut parfois aider au dépistage d’une comorbidité et dans certains cas orienter la prise en charge. Ces variants rares peuvent être détectés par des tests génétiques sans a priori (séquençage ciblé ou analyse cytométrique par puce à ADN). La définition des critères cliniques devant orienter vers ces tests génétiques est en cours.
Pour guider la pratique clinique, plusieurs initiatives ont été mises en place. La Société Internationale de Psychiatrie Génétique (ISPG) a émis des recommandations sur les tests génétiques en psychiatrie. Au niveau européen, le réseau EnGagE regroupe des médecins et des chercheurs de 32 pays et propose d’harmoniser ces procédures. En France, plusieurs Centres de Référence Maladies Rares à expression psychiatrique (CRMR) et plusieurs centres de compétence ont été créés au sein de la filière DefiScience. Ces initiatives s’accordent pour promouvoir l’usage des tests génétiques pour les patients présentant une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme et un trouble psychotique.
Les patients présentant un trouble psychiatrique peuvent d'ores et déjà bénéficier des avancées de la génétique pour aider au diagnostic et à la prise en charge, voire pour permettre un conseil génétique du patient et de sa famille. Cependant l’essor de la génétique psychiatrique doit s’accompagner d’une réflexion éthique et d’une formation des médecins aux techniques et aux enjeux de ces tests.
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CO2-1 - Esketamine et crise suicidaire : réduction rapide des symptômes dépressifs (ASPIRE-1)
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : FU D. (1), CANUSO C. (2), IONESCU D. (3), LI X. (4), LANE R. (2), LIM P. (2)
Présentateur : FU Dong Jong
Etablissement : (1) Janssen R&D, Pennington Nj, ETATS-UNIS; (2) Janssen R&D, Titusville Nj, ETATS-UNIS; (3) Janssen R&D, San Diego, ETATS-UNIS; (4) Janssen R&D, Raritan, ETATS-UNIS
Introduction: Le suicide représente une cause majeure de décès chez les patients présentant un trouble dépressif majeur (TDM). En raison d'un délai d'action important, les antidépresseurs actuellement disponibles sont d'une utilité limitée chez les patients dépressifs présentant une idéation suicidaire aiguë (IS). Dans une étude de phase 2, l'Esketamine en spray nasal (ESK) et l’ajout d’un traitement antidépresseur oral associé à un traitement standard complet (SoC) ont démontré une amélioration rapide des symptômes dépressifs, y compris l'IS, chez les patients atteints de TDM à risque imminent de suicide.
Méthodes: ASPIRE-1 est l'une des deux études internationales de phase 3 à double insu (DB), randomisée, contrôlée par placebo, du premier programme d'enregistrement d’un médicament chez des patients atteints de TDM à risque imminent de suicide. Les patients adultes (âgés de 18 à 64 ans) atteints d'un TDM (critères du DSM-5 et confirmés par la Mini International Psychiatric Interview[MINI]) présentant une IS avec intention active et nécessitant une hospitalisation psychiatrique ont été inclus. Les patients ont été randomisés (1:1) à 84 mg d'ESK ou placebo deux fois par semaine pendant 4 semaines (jours 1, 4, 8, 11, 15, 18, 22 et 25) avec des antidépresseurs nouvellement initiés ou optimisés et une hospitalisation (SoC). Le critère d'évaluation principal était le changement par rapport à la valeur initiale du score total de l'échelle Montgomery-?sberg Depression Rating Scale (MADRS) à 24 heures après la première dose. Le critère d'évaluation secondaire était le changement par rapport aux valeurs initiales de l’impression clinique globale - gravité du suicide révisée (CGI-SS-R) à l'aide de l'outil SIBAT (Suicide Ideation and Behaviour Assessment Tool), 24 heures après la première dose. Les effets indésirables apparus au cours du traitement, les symptômes dissociatifs, les pensées et le comportement suicidaires ont été surveillés.
Résultats: Au total, 226 patients ont été randomisés (placebo+SoC=112 ; ESK+SoC=114) ; 195 (86,3 %) ont complété l’étude DB. Les caractéristiques de référence étaient comparables entre les deux groupes. Les résultats d'efficacité et d'innocuité sont présentés dans ce poster.
Conclusions: ASPIRE-1 est l'une des deux études qui évaluent l'ESK en spray nasal chez cette population vulnérable et sous-étudiée de patients atteints de TDM à risque imminent de suicide, pour lesquels il n'existe actuellement aucun traitement approuvé. Les principaux résultats en matière d'efficacité et d'innocuité sont présentés, ainsi que ceux de l’étude ASPIRE-2 au cours de ce congrès.
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CO2-2 - SAGE-217 : essai de phase 3 dans la dépression postnatale
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : GRESSIER F. (1), DELIGIANNIDIS K. (2), KANES S. (3)
Présentateur : GRESSIER Florence
Etablissement : (1) CESP, inserm UMR1178, Service de Psychiatrie, Hôpital de Bicêtre, Hôpitaux Universitaires Paris Sud, Le Kremlin Bicêtre, FRANCE; (2) Department of Psychiatry, Zucker Hillside Hospital, Glen Oaks, ETATS-UNIS; (3) Sage Therapeutics, Inc., , Cambridge, ETATS-UNIS
Introduction : La dépression du postpartum (DPP) est fréquente. Un dysfonctionnement du système GABAergique a été impliqué dans l’étiologie de la DPP et du trouble dépressif majeur (MDD). Dans un essai pivot sur le MDD (NCT03000530), le composé SAGE-217, un stéroïde neuroactif et modulateur allostérique positif du récepteur GABAA, dispensé sous forme orale, a montré des améliorations rapides (au 3èmejour) et statistiquement significatives par rapport au placebo. Cette étude de Phase 3 (NCT02978326)est le premier essai en double aveugle, randomisé, versus placebo, portant sur SAGE-217 chez des femmes présentant une DPP.
Méthode :151 femmes, âgées de 18 à 45 ans, ayant accouché depuis moins de 6 mois, avec un diagnostic de DPP et un score à l’Hamilton (HAM-D)≥26, ont été randomisées selon un ratio de 1:1 pour recevoir des gélules de 30 mg de SAGE-217 ou de placebo. Les patientes ont reçu le médicament à l’étude pendant 14 jours, et ont été suivies jusqu’au 45èmejour. La variation du score total à l’HAM-D entre J0 et J15 était le critère d’évaluation principal. La variation du score HAM-D total entre J0 et les différents temps d’évaluation, le score à la MADRS (échelle d’évaluation de la dépression de Montgomery-Åsberg), la réponse à l’HAM-D (réduction du score ≥50%) et la rémission à l’HAM-D (score ≤7) étaient les critères d’évaluation secondaires. Les effets indésirables (EI) ont été recueillis tout au long de l’étude.
Résultats : A J15, SAGE-217 a conduit à une réduction du score HAM-D total significativement plus importante que le placebo (-17,8 versus -13,6, p = 0,003). Des différences significatives en faveur de SAGE-217 contre placebo ont également été observées à J3 (p = 0,025) et J45 (p = 0,003). Les taux de réponse (72% vs. 48%, p = 0,005) et de rémission (45% vs. 23%, p = 0,01) à J15 à l’HAM-D étaient significativement supérieurs dans le bras SAGE-217 comparé au placebo ; et ces améliorations cliniquement et statistiquement significatives sont maintenues à J45 (réponse p = 0,02 ; rémission p = 0,009). Des résultats similaires sont retrouvés au score MADRS à J15 (-22,1 versus -17,6, p = 0,0180). Les EI les plus fréquents (≥5%) dans le bras SAGE-217 étaient : somnolence, céphalées, étourdissements, infection des voies respiratoires hautes, diarrhée et sédation.
Conclusions : Dans cet essai de Phase 3, en double aveugle, randomisé, versus placebo, le traitement par SAGE-217 a apporté des réductions rapides (au 3èmeJour), statistiquement significatives, et durables (pendant toute l’étude) des symptômes dépressifs chez les femmes présentant une DPP. SAGE-217 a été bien toléré, et ces résultats encouragent à l’utilisation de SAGE-217 comme éventuel traitement de la DPP.
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CO2-3 - Les effets neuroplastiques de l’électroconvulsivothérapie sont induits par une réduction des taux d'IL-6
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : BELGE J. (1,2), VAN DIERMEN L. (1), SCHRIJVERS D. (1), SIENAERT P. (2), VANSTEELANDT K. (2), SABBE B. (1), DE TIMARY P. (4), CONSTANT E. (4), VAN EIJNDHOVEN P. (3)
Présentateur : BELGE Jan-Baptist
Etablissement : (1) Antwerp University (UA) , Anvers, BELGIQUE; (2) Katholieke Universiteit Leuven (KUL), Leuven, BELGIQUE; (3) Radboud University, Donders Institute for Brain, Cognition and Behaviour, Nijmegen, PAYS-BAS; (4) Université Catholique De Louvain, Woluwe Saint-Pierre, BELGIQUE
Résumé
Introduction : L’électroconvulsivothérapie (ECT) a une puissante fonction immunomodulatrice. Un moyen de combler le fossé entre l'immunomodulation et l'efficacité thérapeutique de l’ECT dans la dépression pourrait être la neuroplasticité induite par l’ECT, car les cytokines pro-inflammatoires telles que les IL-6 et TNFα, ont tendance à diminuer après une cure d’ECT et sont impliquées dans la neurogenèse de l'hippocampe, importante pour l'effet antidépresseur.
Méthodes : Nous souhaitions examiner l'effet immunomodulateur de l'ECT et analyser si les changements volumétriques de l'hippocampe chez les patients déprimés traités par l’ECT, sont liés aux changements de taux des IL-6 et TNFα. Les taux plasmatiques des IL-6 et TNFα, ainsi que le volume de l'hippocampe quantifié par IRM, ont été analysés avant et après une cure d’ECT aiguë sur un échantillon total de 62 patients et un sous-échantillon d’IRM de 14 patients. L'humeur a été évaluée une semaine avant et une semaine après l'ECT en utilisant l'Echelle de Dépression de Hamilton.
Résultats : Tous les participants étaient sévèrement déprimés et ont montré une mélioration significative de l'humeur après l’ECT (p < 0.0001). Des baisses importantes des taux d'IL-6 ont été observées (p < 0.05), ainsi qu’une augmentation significative du volume de l'hippocampe (p < 0.001) dans le sous-échantillon d’IRM (Tableau 1). Bien qu'aucune corrélation n'ait été trouvée entre les changements d'humeur et les variables inflammatoire et volumétrique, la réduction induite par l'ECT de l'IL-6 périphérique est inversement corrélée à la variation en pourcentage des volumes de l'hippocampe (p <0.01, r=-0.8) (Tableau 2).
Conclusion : Les résultats montrent que l'ECT a des effets immunomodulateurs, qui semblent être associés à une augmentation volumétrique de l'hippocampe, ce qui suggère que l'effet neuroplastique de l'ECT peut être médié par des processus immunomodulateurs. Toutefois, la pertinence clinique de ce phénomène biologique reste incertaine.
 Tableau 1.
 Tableau 2.
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CO2-4 - Implication du récepteur 5HT3 dans les effets de la vortioxétine pour prévenir la rechute du phénotype anxieux / dépressif chez la souris
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : MENDEZ-DAVID I. (1), GUILLOUX J. (1), TRITSCHLER L. (1), COLLE R. (2), GARDIER A. (1), CORRUBLE E. (2), DAVID D. (1)
Présentateur : DAVID Denis
Etablissement : (1) CESP, Fac Pharmacie, Université Paris-Saclay, Chatenay-Malabry, FRANCE; (2) CESP, Université Paris-Saclay, APHP, Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie, Hôpital de Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre, 0
Précédemment, nous avons montré qu’un traitement chronique d’un nouvel antidépresseur, la vortioxétine [inhibiteur de recapture de la sérotonine, agoniste des récepteurs sérotoninergiques (5-HT) de type 1A, 1B et antagoniste 1D, 3, 7], induisait des effets anxiolytiques/antidépresseurs durables dans un modèle d’anxiété/dépression induit par un excès de glucocorticoïdes (modèle CORT). Sachant qu’il est maintenant établi que le blocage des récepteurs 5-HT de type 3 (5-HT3R) est impliqué dans les troubles de l'humeur, nous avons émis l’hypothèse que la vortioxétine prévenait la rechute du phénotype anxio/dépressif par le blocage du 5-HT3R. Ainsi, nous avons évalué si un traitement chronique par un antagoniste 5-HT3R, l’ondansetron, pouvait potentialiser les effets d’un Inhibiteur Sélectif de Recapture de la Sérotonine, la fluoxétine, sur la résilience au stress et la prévention des rechutes.
Un état anxio/dépressif chez la souris mâle C57Bl/6JRj a été induit par un excès de glucocorticoïdes (modèle CORT, 35 mg/ml dans l’eau de boisson pendant 4 semaines) afin d’étudier les conséquences comportementales après administration chronique d’ondansétron (1 et 10 ug/jour par mini pompe osmotique) seul ou en association avec la fluoxétine (18 mg/kg/jour, par voie intrapéritonéale, i.p) mais aussi après 3 semaines de sevrage. Ces résultats ont été comparés à ceux de la vortioxétine (10 mg/kg/jour, i.p). Le phénotype anxio/dépressif après traitement à la CORT, la réponse à l’ondansetron seul ou en association avec la fluoxétine ainsi que la réponse à la vortioxétine et leurs effets sur la prévention des rechutes ont été déterminés grâce au score d'émotionalité (score Z) calculé à partir des résultats obtenus dans plusieurs tests comportementaux pre?dictifs d’une activité anxiolytique, antide?pressive ou anhe?donique.
Nous avons montré que l’augmentation du score d’émotionalité, synonyme de phénotype anxio/dépressif induite par letraitement chronique de CORT (p<0.01 versus souris contrôles), est corrigée par un traitement chronique de vortioxétine et de fluoxétine, mais aussi par l’administration d’ondansetron seul ou en association avec la fluoxétine (p<0.01 versus souris CORT/véhicule). Nous avons aussi démontré que tout comme la vortioxétine, un traitement chronique par l’ondansetron potentialise la prévention des rechutes induite par la fluoxétine (p<0.01 versus souris CORT/véhicule ; p<0.01 versus souris CORT/fluoxétine). Cet effet est d’autant plus marqué, dans le Novelty Suppressed Feeding (NSF), un paradigme dépendant de la neurogenèse hippocampique adulte, suggérant aussi une action sur la plasticité synaptique.
Ainsi, le blocage du 5-HT3R en association avec un ISRS induit un phénotype anxiolytique/antidépresseur durable dans un modèle d’anxiété/dépression chez le rongeur, alors même que les molécules ont été arrêtés
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CO2-5 - Psychopharmacologie du Cannabidiol et potentiel thérapeutique en psychiatrie
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : SCHPIGEL N. (1)
Présentateur : SCHPIGEL Natacha
Etablissement : (1) Hopital Sainte Anne, Paris, FRANCE
Les phytocannabinoïides issus du cannabis agissent par l’intermédiaire du système endocannabinoïde, système impliqué dans le maintien de l’homéostasie et les processus neurodéveloppementaux .
Selon plusieurs études, la schizophrénie est associée à des perturbations qualitatives et quantitatives du système endocannabinoïde. Le caractère primaire ou adaptatif secondaire de ces perturbations reste à déterminer. Par ailleurs, les troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont associés à des dysrégulations de ce système en lien avec la signalisation médiée par l’ocytocine.
Ce travail de revue de la littérature s’intéresse alors aux potentialités thérapeutiques du Cannabidiol (CBD) en psychiatrie..
Le CBD n’agit pas seulement sur les récepteurs cannabinoïdes mais également sur d’autres récepteurs non spécifiques. Selon de nombreuses études, le CBD a des propriétés antipsychotiques , procognitives et pro sociales intéressantes pour cibler à la fois les symptômes positifs et négatifs deans la schizophrénie. Il apparait comme une option prometteuse dans la prévention de la transition psychotique chez les sujets à ultra haut risque. Il semble intéressant dans les TSA à la fois dans le but de réduire les déficits d’interactions sociales et dans le traitement des comorbidités. Par ailleurs, le CBD présenterait un effet anxiolytique corrélé à une action pro-neurogénèse ainsi que des propriétés antidépressives par action sur les voies sérotoninergiques. Concernant les addictions, les études montrent que le CBD limite les symptômes de sevrage et l’intensité du craving dans les troubles lié à l’usage du cannabis et du tabac.
Dans toutes ces indications, la tolérance paraît bonne. Néanmoins, devant le faible niveau de preuve des données actuelles, les recherches concernant les mécanismes d’action et les bénéfices thérapeutiques du CBD doivent être poursuivies.
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CO3-1 - Mainlevées judiciaires : description des motifs et comparaison des certificats médicaux des mainlevées motivées par l’absence de critères d’admission
Thème: 13 - Psychiatrie légale
Auteurs : GOUSSET R. (1), ALAMOWITCH N. (1), MACHE C. (1), GOUREVITCH R. (1)
Présentateur : GOUSSET Robin
Etablissement : (1) Personnel, Paris, FRANCE; (2) GHU-Paris, Hopital Sainte-Anne, Paris, FRANCE
Introduction : La loi du 5 juillet 2011 modifiée a introduit le contrôle systématique des soins psychiatriques sans consentement (SPSC) en hospitalisation complète continue à 12 jours de leur admission. Le juge des libertés et de la détention (JLD) doit, comme l’a rappelé la Cour de Cassation le 27 septembre 2017, juger du bienfondé de ces mesures sur leur forme et sur leur fond. En 2015, 8,41 % des audiences s’étaient conclues par la mainlevée des SPSC.
Méthode : L’objectif de l’analyse descriptive était de décrire les motifs de mainlevées ordonnées par le JLD au sein du Groupe Hospitalier Universitaire Paris Psychiatrie & Neurosciences du 01.11.2017 au 31.10.2018. Celui de l’analyse cas-témoin était de comparer le contenu des certificats médicaux issus de dossiers de mainlevées justifiées exclusivement par l’absence de critères d’admission à des témoins appariés dont les SPSC avaient été poursuivis, en faisant l’hypothèse qu’en cas de mainlevée le contenu des certificats était moins renseigné.
Résultats : Au total, 127 ordonnances de mainlevée ont été étudiées et ont retrouvé 173 motifs (cf tableau I). Les motifs relevés concernaient des motifs transversaux (52,6 %), médicaux (31,8 %) mais aucun administratif (cf. figure 1). L’absence de motivation correspondant aux critères légaux d’admission en SPSC était le motif médical le plus fréquemment retrouvé (51 cas soit 29,5 %). L’étude comparative a inclus 17 dossiers cas, soit 75 certificats médicaux (cf. figure 2). Sur l’ensemble des certificats, il n’y avait aucune différence significative entre les populations cas et témoin au niveau de la description de l’évolution clinique, de la symptomatologie psychiatrique, du niveau de discernement et de la capacité de consentement. La note globale évaluant le contenu et l’argumentation des certificats médicaux était plus basse en cas de mainlevée (2,92 ± 1.08 contre 3,28 ± 0.88 chez les témoins, p=0,026). Les avis motivés issus des dossiers de mainlevée décrivaient moins la symptomatologie psychiatrique (58,8 % contre 94,1 % chez les témoins, p=0,015). Ce défaut était associé à un risque 12,51 fois supérieur de mainlevée (IC 95% = [1,16 ; 135,19], p=0,038). Même en cas de poursuite des SPSC, les certificats médicaux étaient insuffisamment renseignés : description de l’évolution clinique (85,3 %), symptomatologie (89,3 %), justification du niveau de discernement (68,0 %) et capacité de consentement (80,0 %).
Conclusion : L’absence de critères d’admission en SPSC prévus par la loi motive encore trop souvent des mainlevées ordonnées par le JLD. Les certificats médicaux de ces dossiers respectent moins les recommandations de bonnes pratiques rédactionnelles que lorsque que les SPSC sont maintenus. Cela suggère la mainlevée décidée par le JLD se fonde sur un moindre renseignement des certificats médicaux. L’analyse exhaustive des décisions judiciaires concernant les SPSC permettrait l’évolution des pratiques et la rédaction de nouvelles recommandations.
 Figure 1. Analyse des 173 motifs issus des ordonnances de mainlevée prononcées par le JLD, entre le 01/11/2017 et le 31/10/2018, au sein du GHU-Paris (n=127)
 Figure 2. Diagramme de flux de l’inclusion et exclusion des dossiers participant à l’étude comparative cas-témoin (cas = ayant fait l’objet d’une mainlevée exclusivement justifiée par l’absence de critères d’admission ; témoin = dossiers ayant fait l’obje
 Tableau I. Données sociodémographiques des patients et contexte de l’audience judiciaire concernant les ordonnances de mainlevées judiciaires prononcées par le JLD, au total et en fonction du mode d’hospitalisation, entre le 01/11/2017 et le 31/10/2018, a
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CO3-2 - Prévalence et corrélats des expériences psychotiques-like dans un large échantillon de jeunes adultes en Tunisie
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : FEKIH-ROMDHANE F. (1,2), CHEOUR M. (1,2)
Présentateur : FEKIH-ROMDHANE Feten
Etablissement : (1) Tunis El Manar University, Faculty of Medicine of Tunis, Tunis, TUNISIE; (2) Hôpital Razi, La Manouba, TUNISIE
Introduction : Les expériences psychotiques-like (EPLs) sont des symptômes de type psychotique rapportés en population générale en l'absence de maladie psychotique. En dépit de l’intérêt accru portée aux populations non-cliniques à risque de troubles psychotiques, aucune enquête communautaire n'a étudié l'expression phénotypique des EPLs dans le monde arabo-musulman. Nous avons cherché à examiner la prévalence et les corrélats des EPLs dans un large échantillon d'étudiants tunisiens.
Méthode : Un total de 1489 étudiants de trois grandes universités de Tunis (64,3% de femmes, âgés de 18 à 40 ans) ont participé à une enquête transversale. La « Community Assessment of Psychic Experience » (CAPE) a été utilisée pour mesurer les EPLs.
Résultats : Parmi les items positifs, ceux qui évaluaient l'idéation de persécution avaient la prévalence la plus élevée (96,6%), suivis des items mesurant la pensée magique (95,2%) et les expériences bizarres (93,5%). En outre, les étudiants ont déclaré avoir vécu « presque toujours » au moins une EPL positive dans 51,4% des cas, et au moins une EPL négative dans 44,8% des cas. Nous avons objectivé une corrélation fortement positive entre les scores de fréquence et de détresse de la CAPE (r = 0,765, p <0,001). L'âge était positivement associé aux expériences bizarres. Les hommes avaient des scores significativement plus élevés aux deux sous-dimensions anomalies perceptuelles et retrait social. Les corrélats sociodémographiques les plus puissants des EPLs dans l'analyse univariée étaient la consommation de drogues au cours des 12 derniers mois, les expériences de vie stressantes et les antécédents psychiatriques familiaux. Après contrôle des facteurs confondants potentiels démographiques et psychosociaux, la consommation de drogues au cours de l'année précédant l’enquête contribuait de manière significative aux EPLs.
Conclusion : Le présent travail visait à élargir nos connaissances transculturelles concernant les EPLs. Nos résultats corroborent ceux des études antérieures documentant le fait que les EPLs soient fréquemment rapportées dans les populations non-cliniques d’adolescents et adultes jeunes. Ces résultats devraient sensibiliser les autorités à la nécessité de mettre en œuvre des programmes d’intervention précoce dans notre contexte.
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CO3-3 - Le vécu des gardes par les internes de psychiatrie
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : LAKHSASSI T. (1), PLANCKE L. (1), SERVANT D. (1), VINCENT C. (1), VAIVA G. (1), THOMAS P. (1)
Présentateur : LAKHSASSI Tilila
Etablissement : (1) Centre Hospitalier Universitaire de Lille, Lille, FRANCE
Contexte : Il existe peu d’études sur le vécu des gardes chez les internes en psychiatrie. La littérature s’est surtout intéressée aux Risques Psycho Sociaux (RPS) (charge émotionnelle et temps de travail) auxquels sont soumis les étudiants en santé et les médecins. La loi de 2002 de modernisation sociale, rend effectif le repos compensatoire à la suite d’une garde. Le travail de garde se différencie du travail de stage en psychiatrie, par l’apprentissage des situations d’urgence en autonomie. L’objectif de ce travail de thèse est de décrire le vécu émotionnel et professionnel des gardes chez les internes en psychiatrie ; l’étude a donné l’occasion de recueillir des suggestions en prévision de la réalisation d’un guide de garde à destination des internes de psychiatrie.
Matériel et méthodes : Une étude qualitative auprès de 11 internes inscrits au Diplôme d'Etudes Supérieures de psychiatrie de l’Université de Lille a été réalisée entre avril et juin 2019. Les participants en différentes années d’internat ont été interrogés au moyen d’entretiens semi-dirigés. L’analyse de ces entretiens a été réalisée avec le logiciel N VIVO 12 en utilisant une méthode d’analyse qualitative (phénoménologique interprétative) combinée à un codage multinominal et multithématique.
Résultats : Le travail de garde génère des doutes et un sentiment de solitude. Les internes font face, durant la garde, aux limites de leurs connaissances, de leurs capacités de gestion des situations et de leur responsabilité médicale. Les situations d’incertitude peuvent générer de la colère et de la peur. Le manque d’expérience face aux équipes soignantes peut susciter un sentiment d’illégitimité et une demande de collaboration nécessaire à la formation en psychiatrie. Pouvoir s’imprégner des repères logistiques avant d’arriver en garde (guide de garde, visite des lieux) atténue l’appréhension. Les internes bénéficient d’un « double système d’apprentissage » auprès du médecin d’astreinte et des équipes soignantes en psychiatrie. Les équipes soignantes de psychiatrie guident et soutiennent l'interne de garde, la transmission de leur savoir-faire est un véritable atout dans la formation à la psychiatrie d’urgence. Le débriefing de fin de garde avec le senior d’astreinte offre l’occasion d’enrichir cet apprentissage. La relation de compagnonnage entre le senior d’astreinte et l’interne de garde, permet d’adapter la mise en responsabilité à l'autonomie du jeune médecin. L’expérience en garde est vécue par les internes de psychiatrie comme le moyen de progresser dans l’apprentissage des responsabilités médicales et dans la prise d’autonomie.
Conclusion : Si le travail de garde est essentiel à l’apprentissage de la psychiatrie d’urgence, il peut également placer l’interne en difficulté. Certaines mesures d’accompagnement dont un guide de garde permettraient de donner des repères et sensibiliser les internes aux RPS inhérents à la garde.
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CO3-4 - Dépression et idées suicidaires chez les étudiants (médecine versus non-médecine)
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : FRAJERMAN A. (1,4), CHEVANCE A. (2), CHAUMETTE B. (1,4,5,6), MORVAN Y. (3,4)
Présentateur : FRAJERMAN Ariel
Etablissement : (1) INSERM/ IPNP, Paris, FRANCE; (2) METHODS team, Center for Research in Epidemiology and Statistics, Hôtel Dieu, Paris, FRANCE; (3) Laboratoire Clinique Psychanalyse Développement (CLIPSYD), EA4430, UFR SPSE, Université Paris Nanterre, Nanterre, FRANCE; (4) Institut de Psychiatrie-GDR 3557 de Psychiatrie, Paris , FRANCE; (5) Department of Psychiatry, McGill University, , Montreal, CANADA; (6) 4. Service Hospitalo-Universitaire-S14 (SHU), GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, , Paris, FRANCE
Introduction : Les études sur la santé mentale des étudiants en médecine retrouvent des prévalences de dépression supérieures à la population générale mais sont rarement comparées à une population étudiante. Nous avons voulu comparer ces prévalences et identifier les facteurs de risque dans cette population.
Méthodes : Nous avons utilisé les données de l’enquête nationale de l’OVE réalisée en 2016 qui incluait 18 875 étudiants dont 2414 étudiants en médecine : 975 PACES, 607 étudiants en phase préclinique, 342 externes et 485 internes. La version courte du questionnaire Composite International Diagnostic Interview (CIDI-SF) a été utilisée pour évaluer la présence d’un épisode dépressif majeur (EDM). En utilisant le logiciel R, nous avons comparé les étudiants en utilisant des statistiques univariées, une régression logistique et une analyse en réseau (modélisation du réseau de symptômes dépressifs).
Résultats : Il n’y avait pas de différence significative (p=0.67) entre la prévalence de l’EDM chez les étudiants en Médecine (15.4%) et celle chez les étudiants des autres filières (15.7%). Cependant certaines filières ou années d’étude étaient plus à risque : PACES (OR=1.74 ; 95%IC= [1.41-2.13]), Lettres & SHS (OR = 1.39 [1.23-1.58]) et Droit ou Economie (OR = 1.20 [1.04-1.39]). Différents facteurs de risque socio-démographiques ont été également été retrouvés pour l’ensemble des étudiants : avoir des difficultés financières importantes (OR = 2.93 [2.61-3.29]), avoir des parents dont le revenu mensuel net est inférieur à 1500€/mois (OR= 1.17 [1.02-1.34]), être boursier (OR =1.11 [1.01-1.23]), être de sexe féminin (OR =1.45 [1.32-1.60]), être célibataire (OR =1.35 [1.20-1.52]). Être étranger en mobilité semblait être un facteur protecteur (OR =0.68 [0.54-0.85]). Au niveau des idées suicidaires sur 12 mois, il n’y a pas de différence entre les étudiants en médecine (8.53%) et ceux des autres filières (8.68%). Contrairement à l’EDM, il n’y a pas de différence entre les hommes (8.99%) et les femmes (8.51%). Les facteurs de risque associés aux idées suicidaires étaient les mêmes que pour EDM, à l’exception du revenu mensuel des parents. Il n’y avait pas non plus de différence concernant les réseaux de symptômes entre les étudiants des différentes filières.
Conclusion : Il s’agit de la plus vaste étude transversale française réalisée sur la santé des étudiants. La prévalence des EDM dans l’année précédente est supérieure chez les étudiants (15.7%) par rapport à la population générale (9,8% selon le baromètre santé des français utilisant également la CIDI-SF). La prévalence des idées suicidaires sur 12 mois est près de 2 fois plus élevée chez les étudiants (8.66%) que dans la population générale (4.7%), y compris dans une population d’individus de 18 à 24 ans(3.6% chez les hommes, 5.6% chez les femmes). Les facteurs de risque identifiés pourraient permettre de mieux repérer les étudiants les plus vulnérables et de proposer des mesures préventives.
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CO4-1 - Chronotype, volumes régionaux de substance grise à l’adolescence et apparition de symptômes dépressifs ultérieurs
Thème: 08 - Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Auteurs : VULSER H. (1,2), LEMAITRE H. (3), GULDNER S. (2), FLOR H. (2), MARTINOT J. (4), NEES F. (2)
Présentateur : VULSER Hélène
Etablissement : (1) Service de Psychiatrie Adulte, Hôpital Pitié-Salpetrière, AP-HP Sorbonne Université, Paris, FRANCE; (2) Central Institute of Mental Health, Mannheim, ALLEMAGNE; (3) Unité de Neuro-Imagerie Cognitive DRF/JOLIOT/NEUROSPIN/UNICOG, Gif Sur Yvette, FRANCE; (4) INSERM U1000 Neuro-imagerie et Psychiatrie, Gif Sur Yvette, FRANCE
Introduction: L’adolescence est une période critique pour les rythmes circadiens. En effet, aux alentours de 14 ans, les rythmes se décalent fortement vers plus de vespéralité (coucher et lever plus tardifs). Par ailleurs, une plus grande vespéralité est associée à un plus grand risque de développer ultérieurement des symptômes dépressifs. Cependant, aucune étude jusqu’à présent ne s’était intéressée aux corrélats neuro-anatomiques associés au chronotype à l’adolescence. L’objectif de cette étude était donc d’étudier l’association entre volume régionaux de substance grise et chronotype, d’évaluer si les changements observés étaient ou non expliqués par les habitudes de sommeil, et de rechercher une association avec l’apparition de symptômes dépressifs en fin d’adolescence.
Méthode : Dans cette étude longitudinale, nous avons utilisé les données cliniques et d’Imagerie par Résonance Magnétique pondérée en T1 de 128 adolescents issus de la population générale (51% de filles). Par la méthode de voxel-based morphometry (VBM), nous avons étudié l’association entre le chronotype à 14 ans, évalué par Morningness/Eveningness Scale in Children (MESC), et les volumes régionaux de substance grise au même âge (14 ans) et 5 ans plus tard (19 ans), avant et après prise en compte des habitudes de sommeil à 14 ans. Enfin, nous avons recherché si les changements de substance grise observés étaient associés à l’apparition de symptômes dépressifs à 19 ans, et nous avons étudié le potentiel rôle de médiateur ou modérateur des habitudes de sommeil et de facteurs génétiques.
Résultats : Nous avons observé deux patterns différents. Tout d’abord, une vespéralité plus importante à 14 ans était associée à un volume plus large dans le fusiforme droit au même âge, mais pas à 19 ans (p<0.05 FWE). Cette association était expliquée par les habitudes de sommeil, et plus particulièrement par une heure de lever plus tardive le week-end. Par ailleurs, la vespéralité à 14 ans était associée à un plus grand volume au niveau du cortex médian préfrontal (CMPF) droit à 14 et à 19 ans (p<0.05 FWE). Nous avons mis en évidence un rôle modérateur du polymorphisme du gène COMT (catechol-O-methyltransferase) sur l’association entre le volume du CMPF et l’apparition de symptômes dépressifs à 19 ans. Chez les Met/Met et Val/Met, le volume du CMPF était en effet associé négativement aux symptômes dépressifs (β = -1.09 x 103, p < 0.001), alors qu’il était associé positivement chez les ValVal (β = 1.20 x 103, p = 0.007).
Conclusion : A l’adolescence, il existe des changements cérébraux associés au chronotype. Ceux-ci ne sont pas tous expliqués par les habitudes de sommeil associés. Une plus grande vespéralité est associée spécifiquement à un plus grand volume du CMPF qui pourrait correspondre à un marqueur de vulnérabilité à la dépression chez les porteurs Val/Val du gène COMT.
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CO4-2 - Trouble oppositionnel avec provocation intrafamilial chez l'enfant et l'adolescent
Thème: 08 - Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Auteurs : BOUSQUET E. (1), FRANC N. (1), PURPER-OUAKIL D. (1)
Présentateur : BOUSQUET Elisa
Etablissement : (1) CHU Montpellier St Eloi MPEA, Montpellier, FRANCE
Introduction : La problématique des enfants aux comportements tyranniques semble de plus en plus fréquente dans la société actuelle. Une prise en charge spécifique des parents est désormais proposée au CHU de Montpellier sous la forme d’un groupe de contrôle actif parental (CAP). Pourtant, les troubles disruptifs au retentissement strictement intra familial, définis par opposition aux troubles généralisés, dont le retentissement peut toucher le domaine familial mais aussi scolaire et social, ne font partie d’aucune version du DSM. Peu d’études scientifiques rigoureuses s’y sont intéressées. Or, en pratique clinique, les professionnels distinguent chez ces enfants et leur famille des spécificités différentes.
Méthodologie: Nous avons mené une étude rétrospective et observationnelle, et analysé les dossiers de l’ensemble des patients ayant bénéficié d’une évaluation dans les unités de soins pédopsychiatriques du CHU de Montpellier Saint-Eloi de 2011 à décembre 2017 et les patients dont les parents ont participé au groupe CAP.
L’ensemble des patients ayant un diagnostic de Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP) et bénéficiant des questionnaires SDQ (Strengths and Difficulties Questionnaire) remplis par les parents et les enseignants ont été inclus. Deux groupes ont été définis selon le score total de difficultés aux questionnaires SDQ parents/ enseignants : 47 TOP intrafamilial (TOPi) (SDQ parent anormal/ SDQ enseignant normal) et 39 TOP généralisés (TOP gé) (SDQ parent anormal / enseignant limite ou anormal). Des comparaisons de groupes ont ensuite été réalisées via une régression logistique (RL) après ajustement sur l’âge et le sexe.
Résultats: Les compositions du foyer sont similaires entre les groupes (nombre d’enfants, parents séparés ou ensembles, rang dans la fratrie) (RL, p>0.05), le niveau socio-économique des familles est meilleur dans le groupe TOP intrafamilial (RL, p<0.05). Sur le plan diagnostic, la prévalence des enfants ayant un TDAH versant inattentif (RL, p=0.03), un trouble anxieux (RL, p<0.01), une phobie spécifique (RL, p=0.01) et un trouble des apprentissages (RL, p=0.03) est supérieur dans le groupe TOP intrafamilial en comparaison au groupe TOP généralisé (tableau 1). Les patients TOP gé semblent recevoir plus de traitement par méthylphénidate que les TOPi, quel que soit leur sous type de TDAH mais la différence n’est pas statistiquement significative (RL, p>0.05). Les évaluations neuropsychologiques (WISC 5) ne montrent pas de différence significative entre les groupes (RL, p>0.05) (tableau 1).
Conclusion : Nous avons pu identifier certaines spécificités des enfants TOPi, à la fois biographiques, diagnostiques ainsi que dans la prise en charge usuelle. Les facteurs identifiés sont connus pour être source de stress intrafamilial. Une connaissance plus approfondie de ces enfants nous permet de proposer des traitements plus ajustés, médicamenteux ou psychothérapeutique et d’informer les familles, en quête de réponses.
 Tableau 1 : Tableau descriptif de la population de l’étude et des résultats de l’analyse univariée et multivariée (régression logistique avec ajustement sur le sexe, l’âge
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CO4-4 - Détection automatique des stéréotypies dans les Troubles du Spectre Autistique
Thème: 08 - Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Auteurs : EL AMRANI R. (1), JAZOULI M. (2), MAJDA A. (2), BOUT A. (1), AARAB C. (1), AALOUANE R. (1)
Présentateur : EL AMRANI Rim
Etablissement : (1) Hôpital Ibn Al Hassan - CHU Hassan II-Fès, Fès, MAROC; (2) Faculté de Sciences Techniques, Fès, MAROC
Introduction
L'informatique médicale, se nourrissant des avancées faites dans le domaine du TSA, est une piste de recherche actuelle, apportant des méthodes et des outils qui permettent d'améliorer la formalisation des données et des connaissances dans les TSA à des fins de meilleure prise en charge de l'enfant.
L'objectif de notre travail est d'élaborer un outil de détection automatique des stéréotypies dans les TSA à travers un système de vidéosurveillance informatisée, permettant d'aider à l'analyse automatique des séquences d'images et la quantification des comportements de l'enfant afin d'aider dans le diagnostic et le suivi.
Matériel et Méthode
Notre étude est réalisée en collaboration avec le laboratoire de Systèmes Intelligents & Applications de la Faculté des Sciences Techniques de Fès.
Les critères d'inclusion ont porté sur les enfants âgés de 5 à 10 ans, suivis pour TSA, intégrés dans un centre spécialisé de TSA.
Le capteur Kinnect a été utilisé pour la détection des mouvements et des expressions faciales, utilisant le logiciel Windows SDK.
Cinq catégories de mouvements sont détectés : balancement du corps, battement des mains et des doigts, mains sur le visage et derrière le dos.
Un test préalable a été réalisé chez 10 individus sains avant de passer à l'application chez les enfants diagnostiqués TSA.
Après l'acquisition et la construction de la base de données, l'algorithme de reconnaissance de nuage de points $P a été utilisé.
Le Kinnect utilise le Face Tracking SDK pour les expressions faciales. Sept émotions de base ont été analysées (joie, tristesse, colère, dégout, surprise, peur, neutre), en se basant sur les caractéristiques géométriques (forme et emplacement des composants faciaux) et sur les caractéristiques d'apparence (changements d'apparence du visage).
Résultats
Auprès de cinq enfants ayant le diagnostic de TSA, nous avons recueilli une base de données de 500 mouvements et de 70 émotions, et un test de 10 mouvements stéréotypés.
Ces résultats ont été intégrés par l'algorithme $P et comparés à l'algorithme DTW. Le système de reconnaissance $P a atteint un taux de reconnaissance de plus de 90% avec seulement 10 données d'apprentissage par mouvement ce qui est supérieur à l'algorithme DTW.
Les résultats concluent que l'intégration DI améliore l'efficacité du système de reconnaissance des mouvements.
L'application par $P détecte 94% des mouvements stéréotypés avec un taux d'erreur de 6%, ce qui est un résultat satisfaisant par rapport aux recherches précédentes.
Concernant les émotions faciales, nous obtenons une détection de 94,28% avec un taux d'erreur de 5,72% sur cet ensemble de données.
Conclusion
L'outil de reconnaissance des mouvements stéréotypés élaboré est un outil innovant permettant de mettre en place un système de vidéosurveillance intelligent afin d'aider au diagnostic de TSA, d'assurer un suivi et une évaluation thérapeutique.
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CO4-5 - Intérêts et limites du concept de spectre appliqué à l’autisme
Thème: 09 - Troubles neurodéveloppementaux
Auteurs : CRAUS Y. (1,2,5), SINZELLE J. (3,4)
Présentateur : CRAUS Yann
Etablissement : (1) GHU PPN, Paris, FRANCE; (2) Université de Paris - IHPST, Paris, FRANCE; (3) CMPP UGECAM XIe, Paris, FRANCE; (4) WPA - Section of History of Psychiatry, Genève, SUISSE; (5) Universit de Lausanne - IHM, Lausanne, SUISSE
Introduction
L’histoire de l’autisme infantile fait l’objet de nombreuses études écrites tantôt par des spécialistes de la question (Hochmann 2009 ; Rutter 2013 ; Verhoeff 2013), tantôt par des journalistes (Feinstein 2010, Silverman 2012, Silberman 2015). L’introduction récente de la notion de spectre en psychiatrie, par la parution en 2013 de la dernière version du manuel des troubles mentaux édité par l’American Psychiatric Association – le DSM 5, incite à poursuivre une réflexion épistémologique (Hacking 2015) sur les modifications conceptuelles ainsi générées à l’endroit de l’autisme, d'autant que de nouveaux travaux historiographiques s'avèrent éclairants (Czech 2018, Sheffer dans son ouvrage Les enfants d'Asperger, publié en France en mars 2019).
Méthode
Une recherche d’épistémologie historique donne quelques jalons chronologiques de la notion de spectre en psychiatrie ainsi que des éléments de définitions. L’analyse philosophique relève toute une série de notions directement associées au spectre, de dichotomies et de débats classiques inhérents à la discipline. Précisément appliqué au champ de l’autisme infantile avec les Troubles du spectre autistique, le concept se révèle dans toute sa complexité épistémologique éclairée par les réflexions du philosophe médecin Georges Canguilhem sur le normal et le pathologique (1943).
Résultats
Les premières conceptions du spectre en psychiatrie datent des années 1970 à propos de la schizophrénie (Reich 1976) et renvoient aux hypothèses étiologiques héréditaires et génétiques (Rosenthal&Kety 1968). Son utilisation en Union Soviétique incitait à la prudence (Reich 1975, 1983). Aujourd’hui, le spectre autistique concentre l’idée de continuum et modifie le rapport du normal et du pathologique. Il propose un modèle qui tente de dépasser les oppositions classiques quantitatif/qualitatif et catégoriel/dimensionnel. S’il s’accorde bien avec le modèle neurodéveloppemental en prenant en compte la temporalité des troubles, il entraîne une extension du domaine de l’autisme avec le risque d’une homogénéisation artificielle ou d’une nouvelle dichotomie selon le degré d’intégration sociale (Sheffer 2019).
Conclusion
Le spectre figure un concept puissant orientant le regard clinique et les pratiques de soins. Complexe, il contrevient à un découpage nosographique excessif dans une démarche qui semblerait plus holistique, mais généralise son objet par des extensions multiples dans l’espace et le temps. Il illustre les ambitions de la recherche des causes de l’autisme du point de vue essentiellement génétique et neurobiologique. Dès lors, il convient d’analyser les effets pratiques d’un tel tournant conceptuel en exerçant une vigilance éthique dans les suites des dernières révélations concernant Hans Asperger.
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P005 - La sexualité du post-partum au sein du couple marocain
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : SENTOUFI Z. (1,2), MCHICHI ALAMI K. (1,2), AGOUB M. (1,2)
Présentateur : SENTOUFI Zineb
Etablissement : (1) Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, Casablanca, MAROC; (2) Centre psychiatrique universitaire, CHU Ibn-Rochd de Casablanca , Casablanca, MAROC
Introduction : Le post-partum constitue une période délicate dans la vie du couple. Des difficultés sexuelles sont susceptibles d’apparaître et de fragiliser les liens du couple. Très peu d’écrits sont consacrés à ce sujet et pourtant il est d’actualité et l’OMS reconnaît que la santé sexuelle est un item de la santé publique. Au Maroc, nous n’avons pas retrouvé d’écrits sur le sujet et pourtant les couples s’interrogent eux-mêmes, puis retournent très souvent ces questions au personnel médical.
Méthode : Il s’agit d’une étude transversale prospective. L’étude s’est déroulée du 1er juin 2018 au 30 septembre 2018. Un questionnaire a été publié sur les réseaux sociaux (Facebook et WhatsApp) qui comportait 23 items. Le questionnaire a été saisi sur l’application Web de Google Forms (https://docs.google.com/forms). L’analyse de données ainsi que les graphes ont été générés automatiquement par l’application Google Forms (https://docs.google.com/forms).
Résultat : La population de l’étude était composée de 104 femmes dont 91% étaient mariées, 44% des cas avaient très bien vécu leur accouchement, 34% moyennement bien, 10% pas vraiment bien et 12% pas du tout bien. L’initiation de la reprise des rapports sexuels était un choix conjoint dans 52% des cas, alors que dans 38% des cas le conjoint était l’initiateur, et seulement 6% des femmes interrogées ont affirmées que c’étaient-elles qui ont pris l’initiative. Les principales raisons évoquées pour accepter la reprise de l’activité sexuelle étaient respectivement : le désir de maintenir l’harmonie du couple (68%), la satisfaction personnelle (28%) et la satisfaction du conjoint (26%). Notre étude a noté aussi une baisse de la fréquence hebdomadaire des rapports sexuels chez 75% des femmes interrogées. Cette baisse a été principalement justifiée par la consécration du temps au nourrisson (66,7%), les dyspareunies (57,1%) et la baisse de la libido (19,04%). Nous avons ainsi noté une pratique plus fréquente de la masturbation après l’accouchement par les couples (14% contre 9%), et de la fellation (24% contre 17%). Les premiers rapports sexuels après l’accouchement ont été perçus moins satisfaisants par 22,1% des femmes.
Conclusion : L’accouchement a un impact négatif sur la sexualité au sein des couples marocains. En effet, la reprise des rapports sexuels est retardée compte tenue des pesanteurs socioculturelles et des idées préconçues. Cette sexualité est également influencée par les complications liées à l’accouchement. Ceci a eu pour conséquence une diminution de la satisfaction sexuelle de notre population étudiée. La préparation psychologique à l’accouchement, l’éducation affective et sexuelle ainsi que la rééducation périnéale après l’accouchement pourraient constituer des moyens efficaces de prévention des troubles sexuels dans le post-partum.
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P006 - Les troubles psychiatriques du post-partum: Etude rétrospective sur 11 ans
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : OURAGHENE A. (1), CHEKIRA A. (1), BOUT A. (1), AALOUANE R. (1), AARAB C. (1)
Présentateur : OURAGHENE Amal
Etablissement : (1) Service Psychiatrie CHU Hassan II, Fès, MAROC
Introduction:
La période du post-partum est une période à risque pour le développement de troubles psychiques. Ces troubles sont trop fréquents, trop souvent sous diagnostiqués et insuffisamment traités.
Les troubles psychiatriques du post-partum peuvent avoir de profondes répercussions sur la mère, son bébé, ses relations avec son partenaire et les autres membres de famille.
Ainsi, l'identification précoce des femmes à risque élevé de développer un trouble psychiatrique lié à la puerpéralité, et l'initiation d'approches opportunes, combinant des stratégies pharmacologiques et des approches psychothérapeutiques, sont les facteurs clés d'une gestion réussie.
L'objectif de note étude était de determiner la prévalence des principaux troubles psychiatriques du post-partum, dépister les facteurs de risques prédispostant, et décrire les modalités thérapeutiques et évolutives.
Méthode:
Notre étude est rétrospective, incluant toutes les patientes hospitalisées pour un trouble psychiatrique du post-partum au service de psychiatrie CHU Hassan II Fès, durant une période de 11ans, allant de janvier 2007 à décembre 2018.
Résultats:
Nous avons retenu 39 cas, la prévalence était de 1,4%.
Les patientes avaient un age moyen de 28ans, et la tranche d'age la plus représentée était celle de 20-35ans (87,2% des cas). Les femmes les plus touchées étaient des paucipares dans 79,5%, les mariées dans 87,2%, et celles n'exerçant aucune profession dans 89,7% des cas.
Les psychoses puerpérales et les dépressions du post-partum étaient les pathologies les plus rencontrées dans respectivement 79,5% et 20,5% des cas.
Un traitement par psychotrope avec psychothérapie a été instauré chez toute patiente, et a permis une stabilisation dans 97,4% des cas avec une rémission complète.
74,4% des patientes ont été suivies en consultation ambulatoire avec évolution favorable, 12,8% ont évolué vers un trouble bipolaire, 2,6% ont évolué vers un trouble schizoaffectif; et 5,1 ont présenté une récidive du trouble dépressif caractérisé.
Conclusion:
Les troubles psychiatriques du post-partum principalement représentés par les psychoses puerpérales et les dépressions du post-partum, sont assez fréquents et sous diagnostiqués, et constituent actuellement une prérogative de santé publique.
Les facteurs de risque sont liés au terrain et/ou aux antécédents des patientes, et doivent etre repérés au cours de la grossesse et de l'accouchement.
Les troubles psychiatriques du post-partum doivent faire l'objet de dépistage et de prévention, vu le risque imminent de suicide et/ou infanticide, mais aussi la probable évolution vers un trouble psychotique ou un trouble de l'humeur, d'ou la nécessité d'une instauration d'un système de soins incluant une prise en charge pluridisciplinaire.
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P007 - prévalence et facteurs associés aux troubles anxio-dépressifs des étudiants en médecine: à propos de 202 étudiants de la faculté de médecine de Sousse
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : AMAMOU B. (1), MESSAOUDI D. (2), BEN SAIDA I. (2), BEN HAWWALA A. (1), ZAAFRANE F. (1), GAHA L. (1)
Présentateur : AMAMOU Badii
Etablissement : (1) Service de psychiatrie, EPS Fattouma BOURGUIBA (hopital universitaire de Monastir), Monastir, TUNISIE; (2) CHU farhat HACHED, Sousse, TUNISIE
introduction
Les étudiants en médecine sont soumis à une charge énorme des études médicales et à un stress quotidient, ces derniers peuvent retentir négativement sur leur santé mentale au cours de leurs cursus d’études médicales; les recherches abordant ces problèmes chez les étudiants en médecine sont encore peu nombreuses en Tunisie.
Objectif
déterminer la prévalence des troubles anxio-dépréssifs chez les étudiants en médecine et déceler les facteurs prédictifs de ces troubles
Méthode
il s’agit d’une étude transversale descriptive qui s’est déroulée au sein de la faculté de médecine de Sousse sur une période de 6 mois (du 15/09/2017 jusqu’au 15/03/2018. Un questionnaire anonyme a été administré aux étudiants dans les salles d’enseignement dirigé (à distance des examens). L’évaluation des troubles anxio dépressifs a été faite par l’échelle d’anxiété et de dépression (HADS), l'échelle de mesure du stress perçu (Perceived Stress Scale) et l'index de Qualité du Sommeil de Pittsburgh (PSQI).
Résultats
Au total, 202 étudiants en médecine ont participé à l'étude. L'âge médian était de 22 [21-23] ans, dont 76,2% de genre féminin. La médiane du score PSQI était de 5 [4-7] et 47% des étudiants en médecine avaient une mauvaise qualité de sommeil (PSQI ≥ 6). La moyenne du score PSS était de 28,92 ± 6,39. Des symptômes d’anxiété et de dépression ont été observés chez 73 (36,1%) et 45 (22,3%) étudiants en médecine respectivement. La moyenne du score HADS-A était de 9,21 ± 4,17 et la médiane du score HADS-D était de 7 [4-10].
La consommation de somnifères, une mauvaise qualité du sommeil et un stress perçu élevé étaient des facteurs prédictifs de l’anxiété avec respectivement OR = 4,481 [1,135-17,682] et p=0,032, OR = 2,131 [1,081-4,203] et p=0,029 et OR = 5,790 [2,444-13,716] et p<0,001. Pour la dépression, le sexe féminin était un facteur protecteur avec OR = 0,44 [0,205-0,945] et p=0,035 et un niveau élevé de stress perçu était un facteur prédictif avec un OR = 3,429 [1,469-8,005] et p=0,004. Il existait une forte corrélation entre l’anxiété et la dépression avec r=0,631 et p<0,001.
Conclusion
les troubles du sommeil, le stress ressenti, l'anxiété et la dépression sont communs chez les étudiants en médecine tunisiens. Des stratégies appropriées de prévention ciblant ces étudiants devraient être développées.
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P009 - Répercussions psycho-affectives de l’infertilité masculine
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : ZOUARI A. (1), HAMMAMI F. (2), ELLOUZE S. (1), GACHEM R. (1), CHIBANI M. (2), JELLAD S. (2)
Présentateur : ZOUARI Amina
Etablissement : (1) Hopital Razi Mannouba Tunisie, Tunis, TUNISIE; (2) Unité d’assistance médicale à la procréation, Hôpital militaire principal d’instructions de Tunis, Tunis, TUNISIE
Introduction : L’infertilité du couple est définie selon l’OMS par l’incapacité de concevoir après au moins une année avec des rapports sexuels réguliers et non protégés. Sa prévalence est en augmentation préoccupante. Si certains auteurs se sont intéressés à l’évaluation de l’impact psychologique de l’infertilité chez les femmes, les répercussions psycho-affectives de l’infertilité sur l’homme ont rarement fait l’objet d’études épidémiologiques.
Objectif : L’objectif de ce travail était d’évaluer la prévalence de l’anxiété et de la dépression chez les hommes infertiles et d’étudier les facteurs de risque de développer de tels troubles.
Méthodes : Nous avons mené une étude transversale et analytique incluant 108 hommes consultant pour infertilité du couple à l’Unité d’assistance médicale à la procréation (AMP) à l’Hôpital militaire principal d’instructions de Tunis, ayant déjà bénéficié d’une première investigation spermiologique à notre laboratoire, durant la période allant de juin à septembre 2019. Pour ce faire, tous les patients ont été interrogés le jour même de la réalisation d’un deuxième spermogramme sur les données sociodémographiques, les antécédents médicaux et chirurgicaux, et ont répondu à l’échelle ‘’Hospital Anxiety and DepressionScale’’ (HADS) pour le dépistage d’un état dépressif et anxieux. Nous avons par la suite analysé les divers paramètres spermatiques pour chaque patients.
Résultats : L’âge moyen des participants était de 36,81 ans (ET=6,17). Plus que la moitié d’entre eux étaient de niveau scolaire secondaire (53,7%). Environ 2/3 des patients étaient d’origine urbaine (63,9%). Onze patients avaient des antécédents de varicocèle et six patients souffraient d’une dysfonction érectile associée. Des antécédents médicaux ou chirurgicaux ont été retrouvés dans 16,66% des cas.
L’infertilité était de type primaire chez 77,8% des patients avec une durée moyenne d’évolution de 3,32 ans. Environ 1/4 des patients avait au moins un antécédent de recours à une AMP avec échec (25,9%).
Les scores moyens d’anxiété et de dépression étaient respectivement de 8,47(ET=3,56) et de 6,83 (ET=3,07). Un état dépressif était diagnostiqué chez 29,7% des participants et un état anxieux chez 34,2% d’entre eux.
La sévérité de la dépression était corrélée à la présence de symptômes anxieux, à un âge plus avancédes patients et àune durée plus longue d’infertilité.
Conclusion : Il ressort de notre étude qu’environ un tiers des hommes en situation d’infertilité souffraient d’états anxio-dépressifs, particulièrement en cas d’âge avancé et de durée prolongée de l’infertilité. Le dépistage systématique de ces troubles psychiatriques dans la population d’hommes infertiles s’avère ainsi indispensable, afin d’assurer une prise en charge multidisciplinaire et adéquate.
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P011 - Prévalence des tentatives de suicide
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : FARAJ N. (1), OUFKIR A. (1), TOUIRSI S. (1), ATTOUCHE N. (1), AGOUB M. (1)
Présentateur : FARAJ Najlaa
Etablissement : (1) Centre Hospitalier Universitaire Ibnou Roch Casablanca Maroc, Casablanca, MAROC
Introduction
Le suicide représente au Maroc un problème majeur de santé publique. Malgré la possible sous-déclaration du comportement suicidaire dans les pays où un tel comportement est illégal, les taux de suicide semblent être plus bas chez les musulmans que dans ceux des autres religions, les taux de tentatives de suicide, en revanche, ne semblent pas être plus bas chez les musulmans que chez les non-musulmans. Les recherches sur ce sujet ont été assez médiocres, sans prendre en compte la secte islamique à laquelle appartenaient les sujets suicidaires.
Objectif
Dresser le profil sociodémographique et des caractéristiques cliniques des patients suicidants admis au Centre Psychiatrique Universitaire à Casablanca avec comparaissant avec d’autre études.
Méthode
Etude descriptive rétrospective sur les patients hospitalisés pour tentatives de suicide au service de psychiatrie du Centre Universitaire Ibn Rochd de Casablanca sur une période de 4ans de Janvier 2015 à Décembre 2018.
Résultats
La Figure1 représente la prévalence des tentatives de suicide au cours des 4 dernières années chez les patients hospitalisés au service de psychiatrie du Centre Universitaire Ibn Rochd de Casablanca au Maroc, selon le sexe et l’âge.
Il y a eu 124 hospitalisations pour les tentatives de suicide en cette période avec une moyenne d’âge de 32ans. L’incidence étaient plus élevée chez les patients célibataires, sans profession, qui vivent en famille.
Les diagnostiques majoritairement retenus étaient le trouble dépressif caractérisé et la schizophrénie avec un pourcentage respective de 31.7 et 30,1.
93,5% des patients ont fait leur TS à domicile.
La méthode de suicide la plus utilisé est le saut dans le vide (35%) suivie d’utilisation d’objet tranchant (17.1%) ensuite l’auto-intoxication médicamenteuse (12.2%) et l’auto-intoxication par raticide (12.2%).
72,2% les patients ont consulté le jour même de la tentative de suicide, 25% dans la semaine et 0.8% au-delà d’une semaine.
Conclusion
Vu la prevalence plus élevé des tentatives de suicide chez les sujets jeunes et dans certaines pathologies psychiatriques, la prise en charge par la prevention secondaire devrait s'interesser d'avantage à ce type de population pour identifier et contrôler les facteurs de risque, en développant à leur égard des actions de lutte contre leurs effets déstabilisants.
 Prévalence des tentatives de suicide au cours des 4 dernières années chez les patients hospitalisés au service de psychiatrie du Centre Universitaire Ibn Rochd de Casablanca au Maroc, selon le sexe et l’âge.
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P012 - L’impact de l'étudiant sur la relation médecin-malade : A propos de 384 cas
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : OUAZZANI HOUSNI TOUHAMI Y. (1), BENHAMMOU I. (1), BOUT A. (1), YASSARI M. (1), AARAB C. (1), AALOUANE R. (1)
Présentateur : OUAZZANI HOUSNI TOUHAMI Youssef
Etablissement : (1) CHU Hassan II de Fès , Service Universitaire de Psychiatrie, Hôpital Ibn Al Hassan, Fes, MAROC
Introduction
La formation des étudiants en médecine dans les services hospitaliers universitaires au Maroc commence à partir de leur troisième année universitaire. Ainsi d’une relation duelle médecin-malade, le patient se trouve confronté à une relation à trois avec la présence de l’étudiant lorsqu’il se présente en consultation.
Objectifs
-Décrire et évaluer l’impact de l’étudiant dans la relation médecin-malade.
-Mettre en évidence les facteurs pouvant influencer la relation entre le médecin, le malade et l’étudiant afin de l’améliorer.
Méthode
C’est une étude transversale cas-témoin analytique. Le groupe des cas correspond aux patients qui ont déjà eu un contact avec l’étudiant dans au moins une consultation , tandis que le groupe des témoins correspond aux patients qui n’ont jamais fait des consultations en présence d’un étudiant. On a réalisé un hétéro-questionnaire comportant les données personnelles et sociodémographiques, ainsi que différents thèmes abordant la relation médecin-malade en présence de l’étudiant.
Nous avons utilisé l’échelle IRI (Interpersonal Reactivity Index) pour évaluer l’empathie chez les patients, et le MINI DSM IV pour établir des diagnostics psychiatriques.
L’analyse statistique a été réalisée en utilisant le logiciel SPSS. Les associations analytiques ont été effectuées à l’aide du test Khi2 avec comme valeur significative un p < 0.05.
Résultats
On a inclus 384 patients en rémission dans l’étude répartis en deux groupes : cas (230) et témoins ( 154). L’âge moyen de nos patients était de 35 ans +/-9,69 chez le groupe des cas , et 36 ans+/- 11,17 chez le groupe des témoins. Les patients avec des troubles psychotiques étaient les plus représentatifs de l’étude ( 39,6% pour les cas et 48,7 % pour les témoins), suivis par les troubles dépressifs ( 36,5% pour les cas et 29,9 % pour les témoins ).
L’étudiant était bien accepté par 82,6% des patients , la formation de l’étudiant était évoqué comme le premier facteur favorisant cette acceptabilité. D’autant plus 88,3% des patients étaient satisfaits de leur statut « patient formateur », alors que 11,3% uniquement se voyaient comme « patients cobayes ». Une minorité présentait une gêne quand il s’agissait d’aborder des problèmes intimes (16,5%). On a noté que 93% des patients étaient satisfaits de la consultation, et préféraient même l’étudiant actif et impliqué. Alors que seulement 2,2% des patients pensaient que le médecin était moins attentionné et superficiel en présence de l’étudiant.
Le score moyen de l’IRI (+/- écart type) était de 81,052 +/- 9,55 pour les cas et de 83,481 +/- 9,33 pour les témoins.
L’acceptabilité de la présence de l’étudiant était corrélée significativement au degré de l’empathie (p=0,014), mais pas avec les diagnostics psychiatriques.
Conclusion
Nous pouvons donc conclure que la présence de l’étudiant est très bien acceptée, les patients sont clairement favorables à la présence de l’étudiant avec une préservation de la relation thérapeutique.
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P013 - Impact de la spiritualité sur le suicide en psychiatrie
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : KASSEM M. (2), HALLIT S. (3), HADDAD C. (3), KAZOUR F. (1)
Présentateur : KAZOUR Francois
Etablissement : (1) Université Saint Joseph , Beyrouth, LIBAN; (2) Université Libanaise, Faculté des Sciences, Beyrouth, LIBAN; (3) Hôpital Psychiatrique de la Croix, Jal Eddib, LIBAN
Contexte: Le suicide est un problème majeur de santé publique dans le monde. Les maladies psychiatriques sont associées à plus de 90% des cas de suicide et les patients hospitalisés présentent un risque très élevé. La religiosité est considérée comme un facteur protecteur du suicide. Les relations entre religiosité / spiritualité et les tentatives de suicide ou suicides accomplis sont d'un intérêt majeur.
Objectifs : Cette étude vise à évaluer la prévalence du suicide dans une communauté des patients hospitalisés en psychiatrie au Liban et à étudier l'effet de la religiosité et de la spiritualité sur les pensées ou les comportements suicidaires.
Méthodes : 159 patients admis consécutivement en psychiatrie ont été interrogés. Le questionnaire ASQ a été utilisé pour évaluer le risque suicidaire, et les questionnaires MRS et SIWB pour évaluer la religiosité et la spiritualité.
Résultats: 45,6% des participants ont un dépistage positif à l'ASQ, et 37,5% avaient des idées suicidaires aiguës. Les patients présentant un trouble dépressif présentaient un risque de suicide plus élevé que ceux ayant d'autres troubles psychiatriques (OR = 3,16). La présence d'antécédents familiaux de suicide et de tentatives de suicide antérieures sont corrélées positivement au risque suicidaire. Les résultats ont montré que la spiritualité est corrélée négativement au risque suicidaire (OR = 0,931).
Conclusion: Le bien-être spirituel est associé à un risque suicidaire moindre. Il serait un facteur important à explorer chez les patients psychiatriques.
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P015 - comparaison du syndrome métabolique entre les deux sexes
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : ZIOUI N. (1), BENAKILA S. (1), NEDJARI M. (1)
Présentateur : ZIOUI Nadia
Etablissement : (1) Etablissement spécialise en psychiatrie DRID Hocine Alger Algerie, Alger, ALGERIE
À l’ère des antipsychotiques atypiques, le syndrome métabolique est au centre d’intérêt des médecins et des chercheurs scientifiques. La prévalence de ce syndrome est plus élevée chez les sujets sous traitement antipsychotique, par rapport à la population générale, d’après certains auteurs. Certains auteurs, on noté que parfois ce syndrome peut être présent avant toute prescription de psychotropes, lors d’un premier diagnostic psychiatrique
Une enquête prospective, faite durant le troisième trimestre de l’an 2018, à l’hôpital Drid Hocine, avait comme objectif de comparer les paramètres du syndrome métabolique des malades psychiatriques hommes et femmes hospitalisés entre aout et septembre 2018. L’échantillon est composé de 19 femmes et de 42 hommes. Les paramètres en question ont été relevés à l’admission et à la sortie de chaque patient permettant ainsi de relever les différences existant entre les deux sexes, durant une moyenne d’hospitalisation de 7semaines. difference appreciée par rapport aux traitements reçus durant ces hospitalisations
Les résultats trouvés sont : une moyenne d’âge : 38 – 41 ans ;
Représentée par des célibataire 81,97%, sans profession 71,19% ;
Souffrant de schizophrénie avec plus de 4hospitalisations ;
Souffrant d’obésité 47,54%, de diabète 12,90%, d’hyperTG 32,26%, HTA 4,84% , Cholesterolemie16,39%
A la sortie: Augmentation du BMI de 4.92 %
Surpoids 45,24% homme et 36,84% femme
Obésité androïde 22,58%
HTA 10.53 % femme et 2.33 homme
Diabète : 31,58% femme et 11,63% homme Intolérance au glucose 6,98% homme
Hypercholestérolémie 42,11% Femme et homme 4,76%
TG 36,84% femme et homme 30,23%
Cela indique l’importance de :
Une prescription d’une hygiène de vie
Une détection précoce des sujets à haut risque
Un choix adéquat de la molécule à prescrire selon le profil clinique du sujet et le profil de tolérance du médicament
Une prescription réfléchie des traitements
Un suivi multidisciplinaire des malades
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P016 - Familles TSA simplex-multiplex : quelle adaptation psychosociale des fratries ?
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : SQUILLACI M. (1)
Présentateur : SQUILLACI Myriam
Etablissement : (1) Université de Fribourg, Fribourg, SUISSE
Introduction : Selon les résultats des recherches génétiques, les enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) issus de familles multiplex (MPX) présentent de meilleures capacités d’adaptation psychosociale que les enfants TSA issus de familles simplex (SPX). Cette adaptation différenciée se retrouve-t-elle chez leurs frères et sœurs ? Si cette question a déjà fait couler beaucoup d’encre, les recherches s’y intéressant affichent des résultats très contrastés selon les approches utilisées. Certaines évoquent des problèmes d’adaptation, alors que d’autres montrent une adaptation normale voire supérieure à la norme. Cette conférence décrit l'hétérogénéité adaptative des fratries TSA en intégrant les données des recherches génétiques à celles psychosociales. Elle esquisse les caractéristiques de leur trajectoire développementale et met en exergue les possibilités (difficultés) de diagnostic précoce. Pour ce faire, la conférence est articulée autour d’une question de recherche principale : Quelle est l’adaptation psychosociale des fratries TSA simplex et multiplex ?
Méthode : Une revue systématique de littérature effectuée à travers trois banques de données (PubMed, Scopus et Web of Science) et à l’aide de différents mots-clés (fratrie, autisme, phénotype d’autisme élargi, simplex, multiplex, adaptation) a permis de recenser 30 études entre 2000 et 2018 qui ont mesuré l’adaptation psychosociale des fratries TSA au regard de ces critères d’inclusion.
Résultats : Parmi les 30 études, 13 montrent que les fratries TSA ne présentent pas de problèmes d’adaptation, 3 témoignent d’une adaptation supérieure à la moyenne, alors que 14 études mentionnent des difficultés adaptatives diverses. La revue systématique met en évidence 4 résultats principaux : A. Dans les fratries SPX, l’adaptation n’est pas liée à la sévérité de l’autisme. B. Dans les fratries MPX : 20% des fratries développent un TSA ; 20 à 30% sont porteurs de mutations génétiques de l’ordre du phénotype d’autisme élargi ; 50 à 60% présentent un développement typique. C. Les premiers signes de développement atypique apparaissent entre 6 et 12 mois. D. L’intervention précoce apporte des résultats prometteurs chez les fratries MPX.
Conclusion : Sans entrer dans une approche déterministe ou pathologisante, le risque de récurrence de l’autisme ou de troubles associés doit être envisagé chez les fratries TSA. Ces données n’ont de sens que si elles favorisent tant la détection que la prise en charge précoce. La collaboration entre généticiens, neurobiologistes, pédiatres,psychologues et pédagogues est plus que jamais indispensable aussi bien pour soutenir les fratries que pour toute recherche future du domaine.
Bourgeron, T., Leboyer, M., and Delorme, R. (2009). Autism: more evidence of a genetic cause. Bull. Académie Natl. Médecine, 193, 299–304; discussion 304–305.
Ozonoff, S., et al. (2011). Recurrence risk for autism spectrum disorders: A Baby Siblings Research Consortium study. Pediatrics, 128(3), e488-e495.
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P017 - Pratique de l'élèctroconvulsivothérapie au CHU Tlemcen, Algérie
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : SAIDI S. (1), ABDELALI Y. (1), RAHOUI E. (1), BOUCIF H. (1)
Présentateur : SAIDI Souaad
Etablissement : (1) CHU TLEMCEN, Tlemcen, ALGERIE
Introduction :
L’élèctroconvulsivothérapie (ECT) possède actuellement une place intéressante dans l’arsenal thérapeutique de psychiatrie. A notre CHU Tlemcen la pratique d’ECT a connu le jour l’an 2016 après l’obtention d’un appareil de haute gamme SPECTRUM 5000q. D’où l’intérêt de notre étude afin de réaliser un bilan général ayant pour objectif de décrire les modalités pratiques de l’ECT à notre niveau.
Matériels et patients :
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive à viser analytique portant sur tous les patients traités par ECT au niveau du CHU de Tlemcen entre Avril 2016 et Septembre 2019.
Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux des patients. Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques ont été analysées par le logiciel SPSS.
Le diagnostic psychiatrique et les spécifications de l’actuel épisode ont été précisés selon DSM-IV.
Les données concernant le déroulement des séances d’ECT ont été collectées sur une fiche préétablie.
Résultats préliminaires :
Le nombre des patients est de 53 (29 hommes et 24 femmes) d’âge moyen de 34+/- 13,49 ans, représentant 1,29% des patients hospitalisés durant la période de l’étude. Le nombre total des séances d’ECT est de 1013. 67,9% ont reçu l’ECT en milieu hospitalier et 32,1% en externe. La majorité (81,1%) a bénéficié d’une seule cure d’ECT. 12 patients présentant des complications au cours de l’ECT ou ayant abandonné par la suite la cure d’ECT ont été exclus de l’étude.
Le diagnostic principal est la Dépression à 26.5% s’intégrant dans le trouble dépressif majeur récurrent à 20,8%, trouble bipolaire de type 1 à 3,8% et trouble bipolaire de type 2 à 1,9%. Suivi de trouble bipolaire type1 , épisode actuel maniaque à 22,6% , la schizophrénie paranoïde 20,8%, schizophrénie catatonique 7,5% et schizophrénie affective 11,3%.
Chez environ la moitié des cas, le motif de l’ECT été la pharmacorésistence 54,7%, le suicide 15,1%, refus alimentaire 9,4%, grossesse 5,7% et enfin, fureur, agitation, syndrome malin et agranulocytose sous neuroleptiques à 1,9% chacun.
La charge électrique délivrée est comprise entre 48 et 80 milli coulons (mcl) chez 54,7%et entre 80 et 128 mcl chez 37,7% négativement corrélée à l’âge des patients. La durée moyenne de la crise motrice est de 34 ,53% +/- 10,027 secondes négativement corrélée à l’âge des patients. Les effets secondaires sont présent chez la totalité des patients.50,9% des patients poursuivaient des séances d’ECT d’entretien et 20,8% de maintenance. Une bonne amélioration chez 69,8% .Réduction d’environ 4 fois moins le nombre d’hospitalisation après l’ECT.
Conclusion :
La pratique de l’ECT au niveau du CHUT a donné preuve de son efficacité , une amélioration de 81,8% chez les pharmacorésistants. Cependant elle reste peu développée nécessitant des efforts afin de promouvoir son utilisation.
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P019 - Burnout chez le personnel des Centres d’Appels-Maroc
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : DRISSI E. (1), HAMI H. (2), BOULBAROUD S. (3), AHAMI A. (1), AZZAOUI F. (1)
Présentateur : DRISSI E.
Etablissement : (1) Unité des Neurosciences Cognitivo-Comportementales et Nutrition Appliquée, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, Kenitra, MAROC; (2) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, Kenitra, MAROC; (3) Faculté Polydisciplinaire, Béni Mellal, MAROC
Introduction : Le syndrome d’épuisement professionnel, également désigné par l'anglicisme « burnout », combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l'activité professionnelle, et un sentiment d'échec et d'incompétence dans le travail. Il est considéré comme le résultat d'un stress professionnel chronique.
Méthode : Il s’agit d’une étude épidémiologique transversale qui a porté sur 121 individus, dont 59 hommes et 62 femmes avec un âge moyen de 31,74 ±7,93. Elle vise à étudier les dimensions du burnout selon le modèle tridimensionnel de Christina Maslach chez un échantillon du personnel des centres d’appel dans la Région de Rabat-Salé-Kénitra-Maroc, à l’aide du test du MBI (Maslach Burn Out Inventory).
Résultats : Les résultats démontrent que d’abord 38,02% des sujets de notre étude ont un épuisement émotionnel modéré, 35,54% ont un épuisement émotionnel élevé et 26,45% ont un épuisement émotionnel faible. Ensuite que 38,84% ont un faible score de déshumanisation, 34,71% ont un score de déshumanisation modéré et que 26,45% ont un score de déshumanisation élevé. Enfin que 47,93% de notre échantillon ont un score d’accomplissement professionnel faible, 39,67% ont un score d’accomplissement professionnel modéré et 12,4% ont un score d’accomplissement professionnel élevé.
Conclusion : On peut conclure d’après l’examen des scores des trois dimensions du test de Maslash que 13 sujets soit 10,74% ont un risque élevé d’avoir un burnout, 04 hommes et 09 femmes, c'est-à-dire qu’ils ont des scores élevés d’épuisement émotionnel et en déshumanisation et un score bas en accomplissement professionnel. Néanmoins, puisque cette étude a concerné une seule région il serait intéressant d’élargir la zone de l’enquête dans le but d’avoir des résultats plus approfondis.
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P021 - Les jeunes adultes: enjeux psychopathologiques et sociologiques
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : DU ROY P. (1), DUBOIS V. (1)
Présentateur : DU ROY Paul
Etablissement : (1) Epsylon Réseau de soins Psychiatrique, Bruxelles, BELGIQUE
L’allongement des études, les difficultés d’accès au logement, les problèmes financiers et un sentiment d’incertitude face à l’avenir semblent prolonger la dépendance des jeunes soit à leurs parents soit aux institutions sociales en cas de rupture familiale. Une nouvelle catégorie d’âge dénommée “jeunes adultes” voit le jour avec ses difficultés propres. Plus tout à fait adolescents et pas encore adultes, ces jeunes sont confrontés à l’injonction de l’autonomie sans en avoir les outils. C’est un âge critique du point de vue de la psychopathologie car les premières décompensations psychotiques notamment peuvent survenir durant cette période. C’est l’âge de l’acquisition de la majorité légale, du choix des études, des premiers engagements amoureux et de la séparation de la famille d’origine. Si un premier contact avec la psychiatrie (consultation ou hospitalisation) est nécessaire, celui-ci est déterminant du point de vue du diagnostic et de l’orientation thérapeutique. L’entrée en schizophrénie, l’évolution d’un TDAH ou d’un trouble bipolaire, la personnalité qui se construit sur un mode pathologique, toutes les pathologies de l’adolescence qui évoluent avec l’entrée dans l’âge adulte, la consommation quasi généralisée de cannabis dans cette tranche d’âge sont à prendre en compte. La définition du jeune adulte, les caractéristiques sociales de cette population, les concepts de majorité, maturité, autonomie et hétéronomie sont abordés lors de la présentation. L’objectif est de sensibiliser les soignants à travers l’expérience d’un réseau de soins multimodal (unité d’hospitalisation, hôpital de jour, communautés thérapeutiques, appartements supervisés et traitement ambulatoire) dédié aux jeunes de 18 à 25 ans qui se développe dans un milieu citadin (Bruxelles)
Les jeunes adultes: qui sont-ils/ caractéristiques sociales/contexte contemporain
Majorité/Maturité
Autonomie/Hétéronomie
Psychopathologie liée à cette tranche d’âge
Réseau de soins multimodal
Le soutien à l’emploi intégré au projet thérapeutique
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P022 - Evénements cardiovasculaires liés à Eskétamine chez les patients dépressifs résistants
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : DOHERTY T. (1), WAJS E. (2), MELKOTE R. (6), FUNCK-BRENTANO C. (4), WEBER M. (5), MILLER J. (1), GAUDRE WATTINNE E. (2)
Présentateur : GAUDRE WATTINNE Emeline
Etablissement : (1) Janssen R&D, Titusville Nj, ETATS-UNIS; (2) Janssen R&D, Beerse, BELGIQUE; (3) Janssen R&D, San Diego Ca, ETATS-UNIS; (4) Sorbonne University Medicine, Paris, FRANCE; (5) State University of New York Downstate College of Medicine, Brooklyn Ny, ETATS-UNIS; (6) Jannsen R&D, Raritan Nj, ETATS-UNIS
Introduction: L'eskétamine (ESK), énantiomère-S de la kétamine racémique, est développé dans le traitement de la dépression résistante au traitement (TRD). Des effets sympathomimétiques transitoires ont été signalés avec la kétamine, peu après l'administration du médicament.
Méthodes: Les effets cardiovasculaires (CV) de l'esketamine en spray nasal (IN) (28-84 mg 2 fois par semaine, 1 fois par semaine ou toutes les 2 semaines), associé à un antidépresseur oral (AD), ont été évalués chez 1 708 adultes traités par ESK dans 5 essais en double aveugle (DB), contrôlés vs placebo (PBO), et 1 étude en ouvert (1 Ph2 ; 5 Ph3). Les patients avec une hypertension non contrôlée ou des anomalies de l'ECG cliniquement significatives ont été exclus. Des mesures de gestion des risques pour les patients en hypertension a été mis en place dans les ph3 (p.ex pas d’administration si la PAS ≥140 mmHg [≥150 pour les personnes >65 ans] ou la PAD ≥90 mmHg). Évaluations: devenir et sévérité des événements indésirables (EI) CV, y compris la fréquence et Odds Ratio (OR) [95% CI] pour ESK+AD vs PBO+AD ; changements des signes vitaux ; et ECG.
Résultats: Des EI d'élévation de la PA ont été observés dans 12,8 % des cas chez tous les patients traités par ESK avec un taux ~3 fois plus élevé dans les groupes ESK/AD vs PBO/AD (11.6% vs. 3.9%; OR 3.2 [1.9, 5.8]). Des EI liés à une fréquence cardiaque anormale (p. ex. palpitations, tachycardie) ont été signalés chez 3,0 % de tous les patients traités par ESK (dans les études DB: 1.6% vs. 0.8%; OR 1.9 [0.5, 8.6]) dont 96 % des événements CV étaient légers ou modérés et 88 % des événements résolus. Dans toutes les études, 3 EIG ont été reportés: augmentation de la PA, crise hypertensive, tachycardie sinusale ; 3 sévères (pas d'EIG) : palpitations (1), augmentation de la PA (2) ; et 1 EIG fatal non lié: insuffisance cardiaque aiguë.
L'augmentation de la PA était au max 40 min après l'administration d’ESK (Cmax) et est revenue à la normale 1,5 h après. Dans 2 études (4 semaines ; 18-64 ans), les augmentations moyennes max de la PA dans les études étaient de 13,3/8,7 mmHg pour ESK + AD contre 6,1/4,9 mmHg pour PBO; chez les sujets ≥65 respectivement de 16,0/9,5 mmHg et 11,1/6,8 mmHg. Le pourcentage de patients 18 à 64 ans présentant une élévation nettement anormale de la PA (PAS ≥180 et/ou PAD ≥110) variait de 2,0 à 4,9 % dans les groupes ESK+AD vs 0,9 % dans PBO+AD selon les études/phase; les personnes âgées avaient des augmentations de PA plus élevées (11,1 % en ESK+AD vs 6,2 % dans PBO+AD). Aucun effet cliniquement pertinent sur les paramètres ECG n'a été observé dans le programme clinique ESK.
Conclusions: Chez les patients atteints de TRD, la tolérance CV d'ESK IN était acceptable. Les élévations de la PA après administration d'ESK sont transitoires, asymptomatiques, sans traitement de secours et non associées à de graves séquelles CV. Un suivi des effets CV à long terme à la suite de ces changements transitoires de PA est nécessaire.
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P023 - Anomalies cérébrales prédictives de bipolarité : revue de la littérature
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : BRAHMI L. (1), SAGUEM B. (1), BEN NASR S. (1)
Présentateur : BRAHMI Lina
Etablissement : (1) CHU Farhat Hached Sousse, Sousse, TUNISIE
Introduction :Le risque d’apparition d’un trouble bipolaire (TB) est multiplié par cinq chez les descendants de premier degré de parents atteints de ce trouble. Ceux-ci sont ainsi considérés comme étant des sujets à haut risque (HR) de bipolarité. Plusieurs études se sont intéressées à étudier les facteurs prédictifs de bipolarité chez ces sujets à HR et ce dans une optique préventive ou d’intervention précoce.
A travers cette revue, nous allons étudier les facteurs de risques neurodéveloppementaux en se basant sur l’imagerie cérébrale et les anomalies fonctionnelles.
Méthodologie :Nous avons effectué une revue systématique de littérature sur la base de données éléctronique PubMed pendant la période allant de Janvier 2017 à septembre 2019 en utilisant less mots clés suivants: « bipolar disorder and risk factors » ,« bipolar disorder AND siblings » ,« bipolar disorder AND neuroimaging » , « Bipolar Disorder AND high risk» .
Résultat :Nous avons trouvé 10 articles dont 1 revue de la littérature , 4 études cliniques transversales et 5 études prospectives.
Diverses anomalies radiologiques étaient rapportées avec des résultats variés selon l’étude.
Deux études prospectives ont objectivé une réduction du volume de gyrus frontal inférieur et de gyrus post central par rapport aux témoins sains. Un élargissement de vermis cérébelleux était rapporté par une autre étude. Ces anomalies prédisent l’évolution vers la bipolarité avec une différence statistiquement significative.
Des anomalies de connexions entre le cortex préfrontal , dorsomédial et ventrolatéral, le pôle temporal supérieur, le putamen et le caudé étaient rapportées par deux études prospectives qui ont comparé l'imagerie des sujets à HR par rapport aux sujets sains.
L’analyse des imageries fonctionnelles par résonnance magnétique a objectivé une hyperactivité dans les régions fronto-striatales ainsi qu'une hypoactivité pariétale pendant la cognition. Une hyperactivité de l'amygdale lors de l’expression émotionnelle et de gyrus frontal inférieur droit des tâches cognitives était objectivée chez les sujets à HR . Ces régions sont en hypoactivité chez les sujets dont les parents étaient atteints de schizophrénie par rapport à ceux issus des parents ayant un TB .
Conclusion :Plusieurs anomalies radiologiques étaient objectivées chez les sujets à HR mais aucune lésion n’est spécifique . En outre, en association aux autres facteurs de risque individuels et biologiques ,ces anomalies peuvent nous aider à l'identification précoce des personnes génétiquement vulnérables et éventuellement une intervention précoce.
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P026 - Eskétamine : Récurrence des effets indésirables chez le patient DRT
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : WILLIAMSON D. (1), GOGATE J. (2), SLIWA J. (1), MANERA L. (1), PRESKORN S. (3), WINOKUR A. (4), STARR L. (1), DALY E. (1), BOUJU S. (2)
Présentateur : BOUJU Sophie
Etablissement : (1) Janssen Scientific Affairs, Titusville Nj, ETATS-UNIS; (2) Janssen Research & Development, Titusville Nj, ETATS-UNIS; (3) University of Kansas School of Medicine , Wichita, Ks, ETATS-UNIS; (4) UConn Health, Farmington Ct, ETATS-UNIS
Objectifs: Évaluer la récurrence des événements indésirables (EI) rapportés au cours des périodes de surveillance après administration de l'ésketamine (ESK). Nous avons examiné si l'incidence d'EI prévue à la semaine 1 ou 4 était celle prévue aux semaines 2 à 4, 5 à 8, aux mois 3 à 6 et 6 à 12. Et déterminer si ces résultats ont été influencés par la dose d'ESK (56 ou 84 mg).
Méthodes : Données issues de 2 essais cliniques à doses flexibles sur le long terme ; un essai double aveugle, contrôlé comparant l'efficacité de l'ESK + un antidépresseur oral (AD) nouvellement initié avec un AD + placebo en spray nasal et une étude multicentrique ouverte évaluant l'innocuité et l'efficacité à long terme de l'ESK + AD oral. Cette analyse est limitée aux patients ayant reçu ESK + AD oral (semaine 1 : n=949, semaines 5-8 : n=918, mois 3-6 : n=595, mois 6-12 : n=595). Les patients ont reçu l'ESK 2X/semaine pendant les 4 premières semaines, 1X/ semaine pendant les semaines 5 à 8, puis 1X/semaine ou 1 toutes les deux semaines Les patients ont été surveillé pendant 2h après chaque dose d'ESK. Les EI examinés étaient ceux qui ont été signalés le plus fréquemment (incidence ≥10 %) par les patients d'une étude de phase 2 et de 5 études de phase 3 (n=1709).
Résultats : Moins de 10 % des patients ont présenté un EI pendant toute la durée des essais (à l'exception des étourdissements à 3-6 mois[11,6 %]). L'incidence à la semaine 1 était prédictile de la récurrence (pour tous les EI, sauf les céphalées) pour le reste de la période d'induction. L'incidence à la semaine 4 était également prédictive de la récurrence des EI (sauf des vomissements, qui avaient tendance à survenir plus tôt au cours de l'essai). Les effets dose étaient évidents pour certains EI, mais ils étaient beaucoup plus faibles que les effets de fréquence des doses. Si aucun effet indésirable n'est survenu au cours de la semaine 1, la dose modale n'a eu qu'un impact minimal sur la récurrence future .
Conclusion : L'incidence ou la non-apparition d'EI particuliers pendant la période de surveillance au cours de la première et de la quatrième semaine de traitement par ESK en solution pour pulvérisation nasale + AD oral peut être utile pour prédire la récurrence ou la non-apparition de certains EI.
Certains EI surviennent plus fréquemment dans le groupe recevant la dose 84 mg, mais cette observation est minimisée lorsque les EI sont absents pendant la première semaine de traitement.
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P027 - L’influence de l’anhédonie et l’anxiété en connectivité dans la dépression
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : BATAIL J. (2), MIGLIANICO L. (1), COLOIGNER J. (3), BARILLOT C. (3), DRAPIER D. (2)
Présentateur : MIGLIANICO Louise
Etablissement : (1) Hôpital Psychiatrique de Bohars, Bohars, FRANCE; (2) Centre Hospitalier Guillaume Régnier, Rennes, FRANCE; (3) Université de Rennes 1, Rennes, FRANCE
INTRODUCTION : La dépression est une maladie fréquente, récurrente et handicapante. Actuellement, les traitements efficaces manquent, ce qui alimente les travaux de recherche en neurosciences afin de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-tendant son évolution. L’anxiété et l’anhédonie sont deux dimensions sémiologiques fortement liées à la dépression mais seules, elles semblent insuffisantes pour en prédire l’évolution. C’est pourquoi nous visons à explorer comment les caractéristiques de diffusion liées à l’anxiété et l’anhédonie peuvent prédire l’évolution de la dépression et apporter ainsi des éléments de compréhension complémentaires sur la physiopathologie de la dépression résistante.
METHODE : Une population de 74 patients souffrant d’un épisode dépressif caractérisé a été recrutée à partir des soins ambulatoires de l’hôpital psychiatrique Guillaume Régnier de Rennes, France. Tous les patients inclus ont bénéficié d’une IRM, dont de l’imagerie en tenseur de diffusion (DTI). Plusieurs échelles ont été réalisées, notamment pour évaluer l’anhédonie et l’anxiété. Des régions d’intérêt a priori ont été sélectionnées parmi le réseau habenulaire, fortement connecté avec la dépression, l’anhédonie et l’anxiété : l’amygdale, le locus coeruleus, le raphe dorsal et median, la substance grise périaqueducale, l’aire tegmentale ventrale, le noyau accumbens, le precuneus, l’insula, les cortex cingulaire antérieur, orbito-frontal et l’habenula. Nous avons utilisé FSL afin de créer des masques pour ces régions dans les deux hémisphères cérébraux, puis les métriques de DTI ont été extraites : la fraction d’anisotropie, le coefficient apparent de diffusion, la diffusivité axiale et radiale.
RESULTATS : La population de l’étude est principalement composée de femme d’âge moyen avec une maladie chronique sévère (50% des patients avec plus de 5.3 épisodes) et une forte anxiété (75% de STAI-A et B >52.0, seuil d’anxiété). L’anhédonie et l’anxiété sont liées réciproquement dans un modèle de régression linéaire univariée (l’HAM-A pour p<0,05 et la STAI-A pour p<0,01). Dans une analyse de régression logistique multivariée, l’anhédonie et les modifications des caractéristiques de connectivité dans l’insula droite sont retrouvées comme prédictives de l’évolution de la dépression (p<0,05).
CONCLUSION : Cette étude souligne que l’anhédonie constitue un symptôme majeur dans la dépression résistante, et l’insula comme structure fondamentale pour en comprendre la physiopathologie. Cela soutient l’idée de persévérer dans l’identification d’une combinaison de facteurs de risque cliniques et radiologiques afin d’augmenter le pouvoir prédictif de son évolution.
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P028 - Sexualité chez les femmes avec trouble bipolaire de type I
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : HARRABI Y. (1), ZGUEB Y. (2), BOUDALI Z. (2), OUALI U. (2), NACEF F. (2)
Présentateur : HARRABI Yassine
Etablissement : (1) Cabinet de psychiatrie Dr harrabi ,Dar El Hakim ,Djerba ,Tunisie, Djerba, TUNISIE; (2) Service de psychiatrie " A" Hôpital Razi, La Manouba ,Tunisie, La Manouba , Tunisie, TUNISIE
Introduction :
Le trouble bipolaire de type I constitue un véritable problème de santé publique dont le retentissement intéresse la sphère sexuelle aussi bien en phase dépressive qu’en phase maniaque. Mais qu’en est-il de la phase de rémission décrite comme intervalle libre par certains auteurs ? L’objectif de notre travail était d’évaluer les troubles sexuels des femmes avec trouble bipolaire de type I ainsi que les différents facteurs socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques associés.
Méthodes :
Il s’agissait d’une étude Cas-témoins s’étalant sur un an, qui s’est déroulée aux services de psychiatrie « A », « B », et « F » au centre hospitalo-universitaire Razi de la Manouba, incluant des patientes avec trouble bipolaire de type I en phase d’euthymie et un groupe de femmes témoins. L’évaluation de l’euthymie a été faite par l’échelle Hospital Anxiety And Depression Scale (HADS) et l’échelle de la manie d’Altman, celle de la sexualité par l’échelle Female Sexual Function Index (FSFI).
Résultats :
Plus de 80% des patientes avaient une dysfonction sexuelle selon l’échelle FSFI, avec un score global moyen égal à 19,66 (±5,67). L’étude comparative entre les deux groupes a montré que les femmes avec trouble bipolaire de type I présentaient une activité sexuelle plus altérée que les femmes témoins et ce de manière statistiquement significative. Cette altération a concerné tous les domaines de l’FSFI mis à part celui de la douleur. Malgré cette souffrance, aucune patiente n’avait rapporté avoir déclaré spontanément sa dysfonction sexuelle à son médecin, alors que les six domaines de l’ArFSFI étaient touchés chez 53% des patientes. Les facteurs qui influençaient significativement la sexualité des patientes étaient : l’âge, l’entente sexuelle du couple, l’impression d’une modification de la sexualité depuis le début de la maladie, la durée d’évolution du trouble bipolaire de type I, le nombre d’épisodes thymiques, l’usage des benzodiazépines et l’usage d’une association de thymorégulateur et d’antipsychotique.
Conclusion :
Ces résultats permettent de mettre l’accent sur l’importance des troubles sexuels en période de rémission chez les femmes avec trouble bipolaire de type I. Plusieurs recommandations sont à élaborer pour une meilleure prise en charge sexologique de ces femmes. Aussi, une sensibilisation des psychiatres à l’importance de l’évaluation attentive de la fonction sexuelle et l’éducation sexuelle dans le cadre des programmes de réhabilitation aideront ces patientes à vivre une sexualité plus épanouie.
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P029 - Traitement de la dépression par électroconvulsivothérapie - données PMSI 2018
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : ANCEAU A. (1), DE MARICOURT P. (3), GAUDRE-WATTINNE E. (1), DEAL C. (1), ROSET Q. (2), SION M. (1)
Présentateur : DE MARICOURT Pierre
Etablissement : (1) Janssen, Issy-Les-Moulineaux, FRANCE; (2) HEVA, Lyon, FRANCE; (3) Hôpital Sainte Anne - GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences, Paris, FRANCE
INTRODUCTION
La dépression est une maladie fréquente dont la prévalence sur vie entière peut atteindre 20%. Les femmes sont environ deux fois plus touchées que les hommes. L’électroconvulsivothérapie (ECT) est une technique éprouvée, notamment dans la dépression résistante aux traitements pharmacologiques. L’ECT est effectuée dans des centres spécifiques disposant d'un plateau technique adapté à la réalisation des séances et à la surveillance des patients. Néanmoins, la pratique de l’ECT en France dans le cadre de la dépression est aujourd'hui insuffisamment documentée. Cette étude a donc été mise en place pour décrire l'usage de l'ECT. Ses objectifs sont notamment d'estimer le nombre de patients souffrant de dépression traités par ECT, d'analyser la prise en charge de la dépression par ECT, et d'estimer le coût de ce traitement en France.
MÉTHODOLOGIE
L'étude consiste en une analyse transversale de la base médico-administrative PMSI, qui recueille l’ensemble de l’activité des établissements de santé du secteur MCO, SSR, HAD et Rim-P (PSY). L’ensemble des séjours comportant un acte d’ECT (code CCAM : AZRP001) ont été extraits des bases MCO et Rim-P 2018 et 2 groupes de séjours ont été distingués : 1/ séjours liés à un diagnostic (principal, relié ou associé) de dépression unipolaire (codes CIM-10 correspondants), 2/ tout séjour avec un acte d'ECT, incluant ceux non reliés à un diagnostic, et à l'exception des séjours liés à un diagnostic autre que la dépression unipolaire. Une analyse descriptive de ces 2 groupes (nombre de patients, nombre de séjours, durée, coût) a été réalisée au niveau national, régional et de l’établissement. L’analyse des coûts a été réalisée par catégorie de durée de séjour: ambulatoire, courte durée et longue durée. La valorisation des séjours MCO a été réalisée selon la perspective Assurance Maladie (tarifs de remboursement T2A).
RESULTATS
L'analyse des données a permis d'obtenir les résultats suivants, pour chaque groupe de séjour en 2018 :
- Nombre de patients hospitalisés pour épisodes dépressifs caractérisés et traités par ECT
- Nombre de séances d’ECT réalisées
- Durée de la cure sous ECT
- Tarif T2A des séances d'ECT réalisées en MCO
- Description des modalités d'accès à l'ECT sur le territoire français
CONCLUSION
Cette étude a été réalisée à partir d'une base de données exhaustive, assurant une forte représentativité des résultats. Néanmoins, la base PMSI comporte des limites. En particulier, le codage des séances d'ECT en lien avec la dépression ainsi que le chaînage approximatif entre les bases PMSI MCO et Rim-P peuvent amener à une estimation approximative de la population de l'étude. De plus, la valorisation des séjours Rim-P n'a pas été possible en raison de son mode de financement. Enfin, les soins ambulatoires (consultations en milieu médical libéral, transports) et les coûts indirects (arrêts de travail) ne sont pas disponibles dans les bases PMSI.
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P030 - Relations familiales, personnalité et lieu de contrôle de la santé : des co-variables de la dépression
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : ZDANOWICZ N. (1), REYNAERT C. (1), JACQUES D. (1), LEPIECE B. (1), DUBOIS T. (1)
Présentateur : ZDANOWICZ Nicolas
Etablissement : (1) Université catholique de Louvain, CHU Mont-Godinne, Service de Psychosomatique, Yvoir, BELGIQUE
Introduction: Pendant 2 ans, nous avons comparé l’efficacité d’un antidépresseur noradrénergique avec un sérotoninergique avec ou sans 100 mg d’acide acétylsalicylique (ASA) chez des sujets atteints d’un épisode dépressif majeur (EDM). Les premiers résultats ont été publiés en 2018. Dans cet article, nous étudions l’influence du lieu de contrôle multidimensionnel de la santé (MHLC), des relations familiales et des traits de personnalité sur l’évolution de l’EDM. Méthode: 40 sujets atteints d’un EDM ont été randomisés dans les différents groupes de traitement. Ils ont été suivis en parallèle avec un groupe de 20 sujets “en santé” (SG). Au début de l’étude, les patients complètent: un questionnaire sociodémographique, le MHLC, le test de personnalité Neo-FFi, l’échelle de cohésion et d’adaptabilité familiale (FACES III). Durant l’étude, les sujets sont régulièrement évalués avec l’échelle de dépression d’Hamilton (HDS), le court sondage d’évaluation de la santé (SF-12) et l’échelle d’impression clinique globale (CGI). Résultats: Indépendamment du type de traitement, la variable dépendante la plus prédictible à 2 ans dans le groupe EDM est la santé physique. 45% de la variance est expliquée par un modèle de régression linéaire incluant l’internalité du MHLC, les cohésions des familles d’origine et nucléaire et la personnalité réaliste. Il existe une corrélation pour tous les temps entre santé physique et intensité de la dépression. En ce qui concerne le CGI et l’HDS, respectivement 40% de la variance et 24% peuvent être prédites. Les comparaisons des variables explicatives entre les 2 groupes montrent que les sujets EDM ont une internalité plus basse, des familles d’origine moins cohésive et ils sont moins extravertis. Conclusion: si le traitement médicamenteux est déterminant dans l’évolution de HDS, du CGI ou du SF12, des facteurs comme les relations familiales, le MHLC ou la personnalité représentent des covariables importantes pour ces évolutions. Toute la question est de savoir si nous pouvons influencer ces covariables pour augmenter la réponse aux antidépresseurs.
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P031 - Impact de l’alliance thérapeutique sur la dépression et la santé physique
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : ZDANOWICZ N. (1), REYNAERT C. (1), JACQUES D. (1), LEPIECE B. (1), DUBOIS T. (1)
Présentateur : JACQUES Denis
Etablissement : (1) Université catholique de Louvain, CHU Mont-Godinne, service de psychosomatique, Yvoir, BELGIQUE
Introduction: Pendant 2 ans nous avons comparé l’efficacité d’un antidépresseur noradrénergique avec un sérotoninergique avec ou sans 100 mg d’acide acétylsalicylique (ASA) chez des sujets atteints d’un épisode dépressif majeur (EDM). Les premiers résultats ont été publiés en 2018. Dans cet article nous étudions l’influence: de l’alliance avec le patient tant sur l’évolution de l’intensité dépression que sur le taux de rémission et sur le niveau de santé physique.
Méthode: 40 sujets atteints d’un EDM ont été randomisé dans les différents groupes de traitement. Au début de l’étude les patients complètent: un questionnaire sociodémographique ainsi que celui d’alliance aidante (HAQ). Durant l’étude les sujets sont régulièrement évalués avec l’échelle de dépression d’Hamilton (HDS), le court sondage d’évaluation de la santé (SF-12) et l’échelle d’impression clinique globale (CGI). En début d’étude, pour chacun des patients pris en charge le médecin complète sa propre partie du questionnaire d’alliance aidante.
Résultats: indépendamment du bras de traitement le niveau de rémission, à 2 ans est de 50%. L’alliance établie par le médecin est plus déterminante que celle faite par le patient. Parmi les patients en rémission une majorité, 65 %, ont un niveau d’alliance élevé, les non répondeurs comptant une majorité de patient avec un niveau d’alliance bas (χ2=6.296, p 0.012). S’il n’existe pas corrélation directe entre alliance et intensité de la dépression il en existe une indirect. A tous les temps le niveau de santé physique explique au moins 20% (p < ,01).de la variance de l’intensité de la dépression.
Conclusion: indépendamment du choix de l’antidépresseur (noradrénergique versus sérotoninergique) et de l’adjonction ou non d’ASA l’alliance établie par le médecin multiplie par 1.85 les chances de rémission. Cet effet semble transiter par le fait que le patient se sent d’abord mieux physiquement.
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P032 - Intérêt de la thérapie interpersonnelle dans la dépression
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : GHACHEM ATTIA R. (1), ATTIA A. (1), ELLOUZE S. (1)
Présentateur : GHACHEM ATTIA Rym
Etablissement : (1) hopital razi, Manouba, TUNISIE
Intérêt de la thérapie interpersonnelle dans la dépression
Problématique : La dépression est un problème mondial de santé publique. Elle touche jusqu’à 20% de la population générale. C’est une pathologie multifactorielle qui survient généralement dans un contexte social et interpersonnel particuliers.
Parmi les moyens thérapeutiques de la dépression, la psychothérapie interpersonnelle figure dans de nombreuses recommandations internationales et son utilisation s’est répandue dans plusieurs pays. C’est une thérapie brève et structurée qui vise l’analyse et la correction des modes relationnels interpersonnels de la personne souffrant de dépression.
L’apport de la thérapie interpersonnelle dans la dépression n’a pas encore été étudié en Tunisie.
But du travail : dans ce travail, nous nous sommes proposé d’étudier les domaines interpersonnels problématiques dans une population de patients déprimés et d’évaluer l’apport de la thérapie interpersonnelle chez ces patients.
Méthodes : nous avons mené une étude de type transversal et descriptif, incluant cinquante patients souffrant d’un épisode dépressif caractérisé de sévérité moyenne, ayant bénéficié d’une TIP entre 2012 et 2018.
Résultats : l’âge moyen des patients était de 37 ans. Le sex-ratio (H/F) était de 0,2. Plus que la moitié des patients étaient mariés (60%) et de niveau scolaire universitaire (60%). Vingt pourcents des participants étaient sans profession. Le niveau socio-économique était bas ou moyen dans 66% des cas.
Le style d’attachement était sécure chez 70% des patients, insécure anxieux chez le reste. Plus que la moitié des participants recevaient un traitement antidépresseur au moment de l’étude (56%). La motivation principale pour entamer une psychothérapie interpersonnelle était une réponse insuffisante aux médicaments chez 65% des patients, un refus du traitement pharmacologique chez 42% d’entre eux et une contre-indication au traitement pharmacologique chez un patient. Les principaux domaines problématiques étaient les conflits interpersonnels sans issue chez 40% des patients, les transitions de rôle inachevées chez 36% d’entre eux et les deuils non résolus dans 24% des cas.
La valeur moyenne des scores de l’humeur est passée de 2,8 avant le début de la thérapie interpersonnelle à 8,5 en fin de thérapie.
Conclusion : nos résultats vont dans le sens des études antérieures, et apportent du crédit supplémentaire quant à l’apport de la thérapie interpersonnelle dans la prise en charge de la dépression via une correction des modes relationnels interpersonnels.
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P033 - Groupe Bip’aide : un programme ETP court dans le trouble bipolaire
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : MOIRAND R. (1), CHESNOY-SERVANIN G. (1), GALVAO F. (1)
Présentateur : GALVAO Filipe
Etablissement : (1) CH LE VINATIER, Lyon, FRANCE
Introduction : Depuis 2009, l’éducation thérapeutique du patient (ETP) doit être intégrée dans le parcours de soins du patient. C’est une recommandation de première ligne dans la prise en charge du trouble bipolaire et permet une diminution des épisodes et des hospitalisations, une meilleure observance et une diminution de la stigmatisation (1). Des programmes courts de 5 à 8 séances ont montré une bonne efficacité (2). L’objectif ici est d’évaluer l’impact éducatif préliminaire d’un group ETP court sur 5 séances dans le trouble bipolaire.
Méthodes. Un programme court d’ETP a été construit en 5 séances, incluant 5 à 8 participants, animées par des médecins psychiatres et neuropsychologues. Le délai était de maximum 1 mois entre la demande et l'inclusion. Les thèmes abordés étaient les symptômes, les stratégies thérapeutiques biologiques, psychologiques et sociales, ainsi que la prévention de la rechute et la construction d’un plan personnalisé d’action. Un bilan éducatif partagé (BEP) était réalisé avant et après le groupe.
Résultats : Entre avril et octobre 2019, 34 patients ont été inclus. 3 patients ont arrêté le groupe avant le terme (1 décompensation maniaque et un perdu de vue). Le taux de participation aux séances était de 93%. La note moyenne donnée au programme par les participants été de 7.6/10. 100% des participants ont eu le sentiment d’apprendre quelque chose au cours du programme. Le BEP évoluait de façon favorable : le taux de patients répondant positivement à la question « le trouble que je présente correspond à la bipolarité » passait de 30% en pré-groupe à 70% en post groupe, 80% pouvaient citer leur traitement en fin de groupe contre 40% en début de groupe, 60% indiquaient connaitre des moyens de prise en charge du trouble bipolaire en post-groupe contre 10% en pré-groupe. Le taux de réponse positive à la question « j’ai une part de responsabilité dans la survenue de mon trouble » passait de 80% à 40%. 60% des patients indiquaient vouloir participer à un programme d’ETP d’approfondissement.
Conclusion : Nous observons une implantation rapide dans l’offre de soin et une bonne acceptabilité de ce programme ETP court sur 5 séances dans le trouble bipolaire. Ces données préliminaires exploratoires sont encourageantes mais des analyses statistiques sur un échantillon plus large sont indispensables pour confirmer ces tendances. Des évaluations standardisées plus approfondies (qualité de vie, observance, insight) seront réalisées à l’avenir. Un tel outil permet un accès plus large et rapide à la psychoéducation, avec une efficacité éducative probable et constitue une porte d’entrée dans un parcours de soins.
1- Strakowski SM. CANMAT guidelines for the management of patients with bipolar disorder Bipolar Disord. 2018 Jun;20(4):393-394
2- Soo SA1. Randomized Controlled Trials of Psychoeducation Modalities in the Management of Bipolar Disorder: A Systematic Review. J Clin Psychiatry. 2018 May/Jun;79(3).
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P034 - Quétiapine et hypersexualité : à propos de deux cas
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : MEYER G. (2), JUMEAU P. (2), FICHTER A. (1), KEL C. (2), JAVELOT H. (2)
Présentateur : MEYER Guillaume
Etablissement : (1) CABINET LIBERAL - 15 Rue de Reims, Strasbourg, FRANCE; (2) EPSAN, Brumath, FRANCE
INTRODUCTION : Si l’impact des antipsychotiques sur la sexualité est très largement décrit sur le versant de la baisse de la libido, de rares cas rapportent des augmentations du désir et d’hypersexualité. Ces situations sont majoritairement induites par l’aripiprazole, mais se voient également décrites avec les autres antipsychotiques atypiques. Nous rapportons ci-après deux situations d’augmentations compulsives du désir sous quétiapine.
OBERVATIONS CLINIQUES :
M Y est un patient de 34 ans, présente un trouble bipolaire et bénéficie d’un traitement par quétiapine à 600mg/j depuis 3 mois, lorsqu’il rapporte une élévation de sa libido en fin de journée, dans les suites de la prise de la quétiapine, avec un besoin de masturbation décrit comme compulsif. Le patient décrit par ailleurs des orgasmes particulièrement intenses depuis la mise sous quétiapine. Cette modification de la libido s’observe dans un contexte d’euthymie. Le patient témoigne n’avoir pris aucun autre traitement ou toxique sur cette période. La symptomatologie est décrite finalement comme en régression au bout de quelques mois de traitement par quétiapine par le patient ; celle-ci a néanmoins été baissée progressivement en passant à 500 puis 400mg/j, conjointement à une stabilisation, puis amélioration de l’humeur.
Mme X est une patiente de 73 ans suivie pour un trouble bipolaire. Au décours d’une hospitalisation la patiente bénéficie d’un traitement par quétiapine permettant sa stabilisation, en association avec de l’oxazépam. Trois mois et demi plus tard alors que la patiente, toujours stable au plan thymique, reçoit 250mg/j de quétiapine, débute une symptomatologie révélatrice d'une activation sexuelle. Dans les semaines suivantes celle-ci apparaît majorée et obsédante, sans autre élément révélateur d'un état maniaque. Une majoration de la quétiapine à 400mg/j n’apporte d’ailleurs aucune amélioration ; la patiente garde son contact habituel, mais présente toujours les mêmes envies obsédantes et les tentatives pour obtenir des orgasmes induisent peu de plaisir et une inefficacité sur la récurrence des envies. Un switch est finalement initié vers l’olanzapine conduisant à une résolution rapide de l’épisode après 7 jours à 10mg/j avec ce traitement.
DISCUSSION/CONCLUSION : Les cas que nous rapportons d’activation sexuelle sous quétiapine en monothérapie antipsychotique sont à notre connaissance les seuls cas décrits depuis la description pionnière de Menon et collaborateurs en 2006.
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P035 - Actualisation des précautions alimentaires dans l'utilisation des IMAO
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : DUPONT L. (1), LE DRAN J. (1), MUHAMMAD S. (1), ABDEL AHAD P. (1), ROUER SAPORTA S. (1), RIEU C. (1), ADVENIER-IAKOVLEV E. (1)
Présentateur : DUPONT Léa
Etablissement : (1) GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, Paris, FRANCE
Les patients bénéficiant d’un traitement par Inhibiteur de la Monoamine Oxydase (IMAO) ont longtemps été soumis à un régime alimentaire strict en raison de la survenue possible de crises hypertensives lors d’une consommation importante de tyramine, amine biogène contenue dans certains aliments.
L’objectif de ce travail est d’actualiser les données et d’élaborer de nouvelles recommandations aux patients afin d’améliorer l’observance de leur traitement et l’adhésion aux soins.
Matériel et méthodes
Mise en place d’un groupe de travail multidisciplinaire associant psychiatres, pharmaciens et diététiciennes au sein du comité de liaison alimentation et nutrition (CLAN).
Etat des lieux des connaissances sur la composition des aliments en tyramine.
Recherche bibliographique sur les représentants de la classe IMAO disponibles en France et leurs potentielles interactions avec la tyramine.
Elaboration d’une fiche d’information à remettre aux patients lors de la mise sous traitement.
Résultats
Une seule spécialité disposant d’une AMM est actuellement commercialisée en France : le moclobémide. Les autres IMAO le sont sous forme d’autorisation temporaire d’utilisation nominative (ATU) uniquement délivrés en pharmacie hospitalière.
Le moclobémide possède un risque d’interaction alimentaire très faible avec la tyramine, de même que la sélégiline transdermique à 6mg par jour. Pour les autres IMAO, tels que la phénelzine (quelque soit la dose) mais aussi la sélégiline à des doses supérieures à 6mg par jour, la quantité de tyramine moyenne susceptible de déclencher une crise hypertensive est estimée à 25mg par repas.
A partir de cette valeur, les aliments ont été classés selon la quantité de tyramine contenue dans une portion usuelle. Ces portions usuelles ont été prises en photo et intégrées à la fiche d’information patient. Il apparait que le fromage artisanal vieilli plus de 24 mois ou les choux de la choucroute sont les aliments les plus à risque. Cette fiche permet également aux patients d’éviter les associations d’aliments possédant des quantités importantes de tyramine.
De plus, la fiche comporte une partie « idées reçues » permettant aux patients de consommer sans crainte les bananes ou le chocolat, considérés à tort comme susceptibles de contenir une dose importante de tyramine.
La diffusion de cette fiche aux professionnels de santé hospitaliers et libéraux est accompagnée d’une lettre d’information aux prescripteurs listant les IMAO disponibles, leur statut et la méthodologie utilisée pour ce travail.
Conclusion
Cette fiche d’information propose une actualisation des recommandations alimentaires souvent trop contraignantes. L’évolution des normes alimentaires, des habitudes de consommations ainsi que du dosage de la tyramine permettent d’assouplir les restrictions pour de nombreux aliments afin d’améliorer l’adhésion thérapeutique du patient.
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P036 - Dépression résistante, impact social et professionnel : la voix des patients
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : HUBER V. (2), DEAL C. (2), MORISSEAU V. (1), LEGENDRE P. (1), SAUVAGET A. (3)
Présentateur : MORISSEAU Valentin
Etablissement : (1) Carenity, Paris, FRANCE; (2) Janssen France, Issy-Les-Moulineaux, FRANCE; (3) CHU Nantes, Nantes, FRANCE
Introduction
La dépression affecte plus de 4,5 millions des 18-75 ans en France (prévalence). 15 à 30% d’entre eux développeront une dépression résistante (DR), définie par l’échec à au moins deux traitements antidépresseurs bien conduits (durée, posologie). Le fardeau social, économique et sanitaire qu’elle induit en fait un problème de santé publique majeur. Les objectifs de cette étude sont : (1) de quantifier le fardeau quotidien de la maladie pour les patients atteints de DR et (2) d’évaluer son impact sur la vie sociale et professionnelle.
Méthode
Une étude transversale a été menée entre juillet et septembre 2019 sur la plateforme Carenity, une communauté de patients en ligne. Les patients atteints de dépression résidant en France ont été invités à répondre à un questionnaire en ligne de 31 questions. La première partie du questionnaire a permis de sélectionner les patients atteints de DR.
Résultats
102 répondants atteints de DR ont répondu à l’enquête (59% de femmes, âge moyen de 41,5 ans). En moyenne, la dépression a été diagnostiquée il y a 8,1 ans principalement par un psychiatre (68%). L’épisode dépressif en cours a débuté il y a plus d’un an chez 65% des répondants. Il s’agit du premier épisode pour 21% d’entre eux, 54% ont vécu entre 2 et 5 épisodes et 25% plus de 5 épisodes.
Dormir (74%), pratiquer une activité physique (70%) et effectuer les tâches ménagères (70%) sont les activités quotidiennes les plus impactées par la DR. La qualité de vie est fortement altérée dans tous ses aspects chez près de 3 répondants sur 4. Depuis le diagnostic, 94% ont réduit la fréquence d’au moins une de leurs activités quotidiennes. 45% reçoivent l’aide d’un aidant pour la prise en charge de leur dépression. La DR affecte considérablement les relations avec les proches : elle réduit la qualité et le temps passé avec les amis et la famille pour respectivement 92% et 88% des répondants. 78% des répondants déclarent se sentir isolés.
La vie professionnelle est également fortement affectée chez 44% des répondants : 25% ont arrêté et 19% ont réduit leur activité professionnelle en raison de leur maladie. Parmi les personnes en activité (réduite ou temps plein), les répondants rencontrent principalement des difficultés pour supporter la pression (88%), se motiver (86%) et pour évoluer professionnellement (85%). Pour la prise en charge de leur DR, 57% des répondants ont déjà dû prendre des arrêts maladie et 48% des congés payés. Divers aménagements sont proposés aux répondants pour adapter leur vie professionnelle mais une majorité n’en bénéficie pas.
Conclusion
La dépression résistante affecte très fortement la qualité de vie des patients, notamment leur vie sociale et professionnelle. De nouvelles options thérapeutiques, comprenant une prise en charge globale et la diversification de l’offre de traitements, sont donc un enjeu majeur.
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P037 - Qui sont les bipolaires suivis dans l'Algérois??
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : BELALTA R. (1), SEHIM S. (1), NEDJARI M. (1)
Présentateur : BELALTA Rachida
Etablissement : (1) EHS DRID Hocine, Alger, ALGERIE
Introduction : Les troubles bipolaires constituent un ensemble de troubles hétérogènes dans leur expression, leur cours évolutif, leur profil de comorbidités et leur réponse aux traitements. Actuellement les recherches visent à identifier des sous-groupes cliniques homogènes pour améliorer la prise en charge des patients.
Objectif : L’objectif principal de notre étude et de dresser le profil sociodémographique, clinique et thérapeutique d’une population de patients Bipolaires hospitalisés à l’EHS DRID Hocine.
Patients et méthodes : Notre étude est une étude observationnelle, rétrospective, basée sur l’exploitation des données issues des dossiers de 77 malades bipolaires hospitalisés à l’EHS Drid Hocine durant la période allant du 01er janvier 2017 au 01er septembre 2018. .
Résultats : on a retrouvé autant d’hommes que de femmes (40/37), la moyenne d’âge est de 43,8 ±12 ans , 93,5 % trouble bipolaire type 1 et 6,5% trouble bipolaire type 2, une polarité prédominante maniaque a été retrouvée dans 76,6% des cas , 50% présentent des caractéristiques psychotiques, 40% presentent des addictions, 33% ont reçu un diagnostic antérieur erroné essentiellement trouble dépressif récurrent et schizophrénie, 92% ont reçu un thymorégulateur type anticonvulsivant, 67,5 % ont reçu un antipsychotique de seconde génération et 80% des patients en dépression ont reçu un antidépresseur.
Conclusion : Presque autant d’hommes que de femmes, Majoritairement TB1, Essentiellement de polarité prédominante maniaque, Les modalités thérapeutique suivent dans près de 60% des cas les recommandations internationales en matière de traitement des épisodes maniaques et dépressifs.
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P038 - Enfance des patients bipolaires : étude cas – témoins
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : TABRIL T. (1), BENHAMMOU I. (1), CHEKIRA A. (1), BOUT A. (1), AARAB C. (1), AALOUANE R. (1)
Présentateur : TABRIL Toufik
Etablissement : (1) SERVICE DE PSYCHIATRIE, CHU HASSAN II de FES, LABORATOIRE DE NEUROSCIENCE., Fes, MAROC
Introduction :
Le trouble bipolaire est une maladie à déterminisme complexe associant des facteurs de vulnérabilité génétique et des facteurs environnementaux. Sur ce terrain de prédisposition, de nombreux facteurs psycho-environnementaux sont susceptibles de précipiter la survenue d'accès thymiques ou le déclenchement de la maladie. Ainsi, les événements traumatiques précoces peuvent favoriser l'émergence du trouble ou le rendre plus sévère.
Objectifs :
Les objectifs de cette étude consistent à :
- Analyser les symptômes pré-morbides durant l’enfance des patients bipolaires et étudier leurs spécificités cliniques.
- Étudier les facteurs de vulnérabilité
Méthodologie :
Il s’agit d’une étude analytique cas-témoins, menée au service de psychiatrie du CHU Hassan II de Fès.
Critères d’inclusion :
- Les patients âgés entre 18 et 30 ans dont le diagnostic de trouble bipolaire est confirmé.
- Les témoins ont été recrutés parmi les visiteurs, sans antécédents psychiatrique personnels ou familiaux, avec appariement sur l’âge le sexe et le milieu.La collecte des données a été réalisée à travers un auto-questionnaire anonyme comportant 22 items.
Échelles psychométriques utilisées: le MINI test, échelle d'évaluation globale du fonctionnement (EGF), liste de comportements pour enfants (LCE), questionnaire abrégé de CONNERS pour les parents.
Résultats :
Nous avons inclus dans notre étude 50 patients bipolaires et 100 témoins, l’âge moyen de nos patients était de 25 ans (+/- 4), alors que pour les témoins était de 26 ans (+/- 4). On a constaté que parmi les 50 patients recrutés, 56.8% ont subi une maltraitance, dans 71% des cas l’environnement familial était perturbé. Concernant le caractère des parents des patients, 88% étaient dominants, 76% froids et dans 78% des cas une expression émotionnelle (EE) élevée chez les parents.
Les symptômes rapportés durant l’enfance de ces patients avec corrélation significative étaient surtout la colère, l’irritabilité, l’agressivité, ainsi que la tendance à fuguer, à être rejeté par les autres. Dans 40% des cas les patients présentaient une dépendance, 9 patients avaient une mère anxieuse, 28% des patients ont des antécédents familiaux de trouble bipolaire et la durée moyenne entre le diagnostic du trouble chez le parent et son apparition chez le patient est de 27.12 mois (+/- 48).
Selon l’échelle de CONNERS, 24% des patients avaient un score supérieur à 15 et donc fortement évocateur de trouble d’hyperactivité et de déficit d’attention durant leurs enfances.
L’Échelle d'Évaluation Globale du Fonctionnement chez nos patients, a montré que 70% avaient un score de 61-90 ; et 30% des cas avaient un score inférieur à 60.
Conclusion :
Notre étude soulève différents facteurs environnementaux partagées dans l’enfance des patients bipolaires, malgré leurs caractères non spécifiques, ces éléments sont de grandes valeur clinique surtout si d’autres facteurs de vulnérabilités sont présents.
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P043 - Epi-génétique dans les troubles bipolaires
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : ALEM S. (1), BENHABILES S. (1), BENATMANE M. (1)
Présentateur : BENHABILES Salima
Etablissement : (1) CHU MUSTAPHA ALGER, Alger, ALGERIE
Les troubles bipolaires sont-ils une maladie génétique ?
Les troubles bipolaires sont des pathologies fréquentes, hétérogènes, et complexes dont la physiopathologie reste insuffisamment comprise.
Le risque de développer un trouble bipolaire dans la population générale est de 1 à 4%
8 à 10 % des sujets ayant un antécédent familial de trouble bipolaire développent un trouble bipolaire
30% des sujets ; quand les deux parents sont atteints de trouble bipolaire
69% des vrais jumeaux ayant un antécédent familial de trouble bipolaire développent un trouble bipolaire (2 personnes ayant le même patrimoine génétique ne sont pas à 100% malades. autres explications que génétique)
13 à 19 % quand il s’agit de faux jumeaux.
C’est une maladie multi-déterminée par une interaction gènes-environnement
Le facteur environnement était négligé car le trouble bipolaire anciennement appelé psychose maniaco- dépressive était considéré endogène donc d’origine génétique ; ne nécessitant qu’un traitement pharmacologique.
Actuellement on se penche sur l’environnement négligeant la génétique.
Les avancées de la science en matière de génétique ont permis de confirmer que la génétique ne suffit pas à elle seule à expliquer la physiopathologie des troubles bipolaires.
L’épigénétique, concernant les phénomènes de régulation du génome est une approche prometteuse dans l’étude des maladies mentales et notamment dans les troubles bipolaires, car elle ouvre la voie à une redéfinition du diagnostic sur des bases biologiques, et constitue de possibles pistes thérapeutiques
Notre travail consiste à rapporter ce que l’épigénétisme pouvait provoquer dans la genèse des troubles bipolaires ceci sera basé sur une étude de patients, sur quatre générations, une famille plus marquée par la bipolarité que d’autres, pour nous rendre compte pourquoi il est nécessaire de ne négliger aucun aspect.
La spécificité de chaque famille pourrait-elle nous aider à voir l’impact de l’environnement, de la famille, sur nos patients ?
Mots clés troubles bipolaires, génétique, épigénétisme, environnement.
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P044 - Trouble obsessionnel-compulsif et dépression bipolaire traités par électroconvulsothérapie
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : FERREIRA T. (1), DEHANOV S. (1), FIGUEIREDO I. (1), PEDRO J. (1), RIBEIRO R. (1), MAIA T. (1)
Présentateur : FERREIRA Tiago
Etablissement : (1) Hospital Prof. Doutor Fernando da Fonseca, Lisboa, PORTUGAL
Introduction
La comorbidité entre le trouble bipolaire et le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est fréquente. Certaines études indiquent des taux de comorbidité supérieurs à 20%. Cependant, le traitement est difficile à cause des implications de l'utilisation d'antidépresseurs chez les patients bipolaires et des rapports d'augmentation des symptômes obsessionnels-compulsifs associés aux antipsychotiques. La electroconvulsivothérapie (ECT) est utilisée pour traiter la dépression bipolaire et, bien que cela ne soit pas formellement indiqué dans les cas de TOC résistants, une méta-analyse de Fontenelle LF et al. (2015) a trouvé une réponse positive dans 60% des 265 cas dans lesquels elle avait été appliquée.
Méthode
Nous rapportons le cas clinique d'un patient souffrant de dépression bipolaire et de TOC résistant traité par ECT.
Résultats
Patient masculin âgé de 48 ans. Il a des antécédents psychiatriques de trouble bipolaire de type II (avec prédominance d'épisodes dépressifs) et de TOC. Il est suivi depuis l’âge de 26 ans et a déjà été hospitalisé à trois reprises pour des épisodes dépressifs graves avec une augmentation concomitante de symptômes obsessionnels-compulsifs (compulsions de vérification et de lavage). Depuis 2016, diverses thérapies ont été essayées, tels que les stabilisateurs de l'humeur et les antidépresseurs. Il a atteint des périodes d’euthymie et d’amélioration des symptômes obsessionnels d’environ 2 à 4 semaines suivies de courtes périodes accompagnées de symptômes hypomaniaques, aboutissant à une rechute de l'épisode dépressif, malgré la maintien du traitement. Un nouvel épisode dépressif sévère a débuté en avril 2019, avec un isolement chez lui et l’augmentation prononcée des symptômes obsessionnels-compulsifs. Ces symptômes ne répondaient pas au traitement médicamenteux après 3 mois. Il a accepté de faire le traitement ECT. Après un mois d'ECT deux fois par semaine, on a vérifié une amélioration progressive de l'humeur et une réduction des rituels. Il a commencé à sortir de chez lui pour participer aux activités de l’hôpital de jour. Il est passé au traitement ECT bimensuel et il a poursuivi le traitement pharmacologique (lithium 1200 mg / jour, fluoxétine 60 mg / jour, clonazépam 1mg / jour). En octobre 2019, le patient restait euthymique et avait une réduction des symptômes obsessionnels compulsifs, retrouvant progressivement sa fonctionnalité.
Conclusion
Le traitement avec des stabilisateurs de l'humeur, des antipsychotiques atypiques et des antidépresseurs s'est révélé inefficace dans ce cas. Le patient a répondu uniquement au traitement ECT. Le traitement par ECT des symptômes obsessionnels-compulsifs et dépressifs comorbides s’est avéré efficace dans plusieurs cas rapportés. Son effet thérapeutique peut éventuellement être expliqué par (a) l’action sur les régions cérébrales communes aux deux troubles ou (b) par la transmission accrue de neurotransmetteurs et de neuropeptides inhibiteurs.
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P045 - Le circuit humoral de l’humeur : transmission sanguine du BDNF plaquettaire
Thème: 02 - Troubles bipolaires et dépression
Auteurs : LAVERGNE F. (1), JAY T. (1)
Présentateur : LAVERGNE Francis
Etablissement : (1) Physiopathologie des Maladies Psychiatriques, Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris, UMR_S 1266 INSERM, Paris, FRANCE
BDNF :
Le BDNF est une neurotrophine puissante (1) synthétisée en faible quantité dans le cerveau et en grand quantité par les mégakaryocytes dans la moelle osseuse (2). Dans l’hypothèse neurotrophique de la dépression, Dunan (3) montre que le BDNF présente toutes les propriétés des antidépresseurs dans les tests comportementaux et biologiques. Ce serait l’ultime étape de l’activité antidépressive. Björkholm (4) propose que le BDNF est un « transducer » c’est à dire une molécule dont l’action pharmacologique modifie le corps somatique (connectivité, neurogénèse). Le BDNF plasmatique augmente la neurogénèse dans les espaces cerébraux qui sont en contact direct avec le sang (lamina, zone sub granulaire de l’hippocampe : 5).
Modulation de la transmission humoral du BDNF (synthèse et libération) par le stress, les neuromodulateurs, les antidépresseurs et les thymorégulateurs.
Synthèse :
La production de mégakaryocytes et de proto-plaquettes est augmenté en une dizaine de jours par le stress (acoustique et physique 6), la privation de sommeil (7) les neuromodulateurs (noradrénaline se fixant sur les récepteurs alpha-2 : 6, la sérotonine se fixant sur les récepteurs 5HT2 : 8), les antidépresseurs (citalopram 9 et fluoxétine 10) et les thymorégulateurs (Lithium 11, 12 et ac valproic 13). Le système sympatique dans la moelle osseuse et les médicaments de l’humeur dans le sang, augmentent la mégakaryocytose et donc le BDNF contenu dans les plaquettes et le sérum.
Libération :
La kétamine (14, 15), des antidépresseurs (sertraline, paroxétine, fluvoxamine milnacipran : 16) et l’exercice physique intense (17), augmentent la libération du BDNF des plaquettes. L’exercice physique augmente la pression sanguine et favorise la fuite du BDNF (shear stress) dans le plasma. De manière surprenante la modalité de transcription des mRNA du mégakaryocyte est identique à celui du neurone (18). Les plaquettes présentent des récepteurs membranaires aux neuromodulateurs (dopamine recapture : 18), sérotonine (5HT2, recapture : 18), noradrénaline (alpha2 : 18), glutamate (NMDA 1 et 2 : 19, 20) sur lesquels la kétamine et les antidépresseurs peuvent stimuler la libération du BDNF plaquettaire .
Effets du BDNF plasmatique sur l’humeur, la mémoire et la biologie:
L’augmentation du BDNF plasmatique par l’exercice physique chez l’homme ou par administration sanguine de BDNF au rats entrainne des effets antidépresseurs (sur l’humeur chez l’homme : 21, 22 ; sur la mémoire chez l’homme : 23, 24 ; sur la mémoire chez le rat : 25 ; sur les épines dendritiques du rat : 25).
Ces travaux indiquent qu’une partie de l’activité des antidépresseurs pourrait résulter de leurs effets sur les cellules souches et en particulier sur les mégakaryocytes et les plaquettes dans la moelle osseuse et dans le sang.
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P046 - Neurobiologie et psychopathologie du TOC: une conciliation est-elle possible?
Thème: 03 - Troubles anxieux
Auteurs : BEN MOHAMED B. (1,2), ZAÂFRANE F. (1,2), GAHA L. (1,2)
Présentateur : BEN MOHAMED Bochra
Etablissement : (1) Service de Psychiatrie, CHU Fattouma Bourguiba , Monastir, TUNISIE; (2) Laboratoire LR05 ES10 Faculté de médecine de Monastir, , Monastir , TUNISIE
Introduction :
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC), classiquement appelé la névrose obsessionnelle, a connu plusieurs remaniements aussi bien nosographiques que éthiopathogéniques. Initialement, les descriptions avancées par Janet et Freud ont permis de conceptualiser ce trouble, ensuite les avancées en matière d’imagerie ont permis d’éclaircir au moins partiellement les aspects neurobiologiques. Toutefois, un questionnement demeure d’actualité sur l’éventuelle présence de points de convergence entre ces deux théories explicatives.
Objectif : illustrer et comparer les concepts psychodynamiques et neurobiologiques dans le trouble obsessionnel compulsif
Matériels et Méthodes : une revue de la littérature a été effectuée où a été recensé les articles s’intéressant à la neurobiologie et la neuropsychologie du TOC associés aux textes en rapport avec les théories psychodynamiques du trouble (33 articles retenus).
Discussion et conclusion : la comparaison et l’analyse des différents concepts suscités a permis de mettre en évidence plusieurs points de convergence permettant une certaine conciliation des deux hypothèses explicatives et l’éventuelle mise en place d’un langage commun entre les praticiens.
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P047 - L’insomnie chronique : expression masquée du trouble de stress post-traumatique ?
Thème: 03 - Troubles anxieux
Auteurs : LARDANT E. (1), CHAUVEAU F. (1), VIALATTE F. (2), RAMDANI C. (1), GAURIAU C. (3), ELBAZ M. (3), TROUSSELARD M. (1), LEGER D. (3)
Présentateur : LARDANT Emma
Etablissement : (1) Institut de Recherche Biomédicale des Armées, Brétigny-Sur-Orge, FRANCE; (2) Institut Pi-Psy, Draveil, FRANCE; (3) Hôpital Hôtel-Dieu, AP-HP Paris, Paris, FRANCE; (4) Ecole du Val de Grâce, Paris, FRANCE; (5) Université de Lorraine - UFR SHS-Metz, Metz, FRANCE
L'insomnie est une plainte fréquente en médecine générale : 30% des adultes se plaignent d'insomnie occasionnelle et 10% d'insomnie chronique. Si les conséquences délétères de l’insomnie chronique sont largement décrites, les causes demeurent encore mal définies. Récemment, les évènements adverses de l’enfance (Adverse Childhood Event, ACE) ont été associés au risque d’insomnie chronique primaire. Les ACE constituent un facteur de risque du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Les patients avec un TSPT présentent systématiquement des troubles du sommeil. Mieux évaluer les relations entre évènement de vie, insomnie chronique et TSPT est un enjeu pour la médecine du sommeil.
Une étude exploratoire conduite chez 35 sujets (10 hommes et 25 femmes) âgés de 51,4 ans en moyenne (± 14,3) souffrant d’insomnies chroniques a permi d'évaluer l’intensité des troubles du sommeil (index de sévérité de l’insomnie, ISI), la prévalence du TSPT (Post-traumatic Checklist 5, PCL5) et les évènements de vie (Trauma History Questionnaire, THQ) lors d’une consultation pour insomnie chronique. Dans cet échantillon de patients insomniaques chroniques, 5,9% bénéficiés d’une prise en charge uniquement médicamenteuse, 41,2% d’une prise en charge uniquement psychothérapeutique et 50% ont déjà bénéficié des deux types de prise en charge.
Les résultats montrent premièrement que 89% rapportent au moins un évènement potentiellement traumatique et 62,9% au moins deux évènements. Parmi ces patients, 41,4% déclarent au moins un évènement dans l’enfance, 27,6% pendant la période couvrant l’adolescence et l’âge adulte jeune et 31% à l’âge adulte. Dans cette étude, la prévalence du TSPT est de 47,1%, ce qui est 4 fois plus élevée que celle de la population générale européenne (5-10%, Yehuda et al, 2015). Concernant l’insomnie chronique, 17,7% déclarent les premiers troubles du sommeil dans l’enfance, 23,5% pendant la période couvrant l’adolescence et l’âge adulte jeune et 58,8% à l’âge adulte. Enfin, plus le score de souffrance post-traumatique est élevé, plus le score d’ISI est grand (r2=0,54 ; p<0,01).
Ces données soulignent l’importance de déterminer l’origine psychotraumatique des patients consultant pour insomnies chroniques, afin de proposer de nouvelles pistes thérapeutiques basées sur l’amélioration de la régulation émotionnelle.
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P048 - Douleur et anxiété : soins dentaires chez les patients en psychiatrie
Thème: 03 - Troubles anxieux
Auteurs : BOLLORÉ O. (1), ANDRIANISAINA P. (1), TERBECHE M. (1), LAIDI C. (1), YEKHLEF W. (1), MOULIER V. (1), JANUEL D. (1)
Présentateur : BOLLORÉ Ombline
Etablissement : (1) EPS Ville-Evrard, Neuilly-Sur-Marne, FRANCE
Introduction
La santé bucco-dentaire des patients en psychiatrie est problématique, puisque le recours au chirurgien-dentiste demeure inférieur de 25% à la population générale. Pourtant, les problématiques bucco-dentaires retrouvées suite à une absence de soin viennent alourdir le tableau clinique global du patient (Lacoste-Ferré et al., 2016)
Un des obstacles à la prise en charge dentaire dans la population générale est la « peur du dentiste » puisque la prévalence de l’anxiété (entre 4 et 20% dans la population générale de pays industrialisés) reste le motif le plus fréquent pour ne pas consulter un praticien. Il est important de noter qu’environ 15% de la population adulte souffre d’anxiété dentaire importante (López-Jornet et al., 2013)
Peu d’études se sont intéressées à l’évaluation notamment de l’anxiété des patients psychiatriques lors de soins bucco-dentaires. Les dentistes sont confrontés au quotidien à l’anxiété des patients, ce qui peut majorer d’éventuels troubles du comportement et compliquer le déroulement des soins (Saravanea et al, 2009)
En partant de ce postulat, nous avons souhaité comprendre en quoi l’anxiété et la douleur du patient peuvent impacter la prise en charge bucco-dentaire et le bon déroulement des soins.
Méthode
Cette étude a été menée sur 100 patients hospitalisés en psychiatrie (58 hommes et 42 femmes) âgés de 44 ans (± 13,5) avec un niveau d’instruction moyen de 9.6 (± 3,9) ans. Près des deux tiers des patients sont atteints de schizophrénie. Grâce à différentes échelles, nous avons évalué leur niveau d’anxiété et de douleur, mais aussi leur coopération aux soins. (Tableau 1)
Résultats
L’anxiété ne constitue pas un frein à la prise en charge, et diminue significativement après les soins (t88 = 3,90 p=0,0001 pour auto EVA et t88 = 5,200 p=0001pour hétéro EVA).
Le comportement durant les soins bucco-dentaires des patients hospitalisés en psychiatrie semble similaire à celui de la population générale. La majorité de patients n’a pas gêné la réalisation du soin (45% de coopération totale et 36% de protestations mineures). Le soin n’a dû être arrêté que pour un seul patient. Nous ne trouvons pas de lien entre le niveau d’anxiété et de douleur du patient avant le soin et son comportement lors de celui-ci (r=0.0.24 ; p=0.827). (Tableau 2)
Conclusion
Cette étude donne un aperçu de la prise en charge bucco-dentaire des patients en psychiatrie. Il est intéressant d’observer une diminution significative de la douleur et de l’anxiété du patient entre avant et après le soin. De plus, nous ne remarquons pas de trouble du comportement particulier pendant le soin, quelle que soit la pathologie du patient. La prise en charge dentaire ressemble à une prise en charge en milieu ordinaire. L’expérience du dentiste et la présence des équipes soignantes spécialisées en psychiatrie connaissant le patient permet probablement une prise en charge plus adaptée et rassurante, amenant une diminution du risque de passage à l’acte violent de ceux-ci.
 Tableau 1 : déroulement chronologique des évaluations
 Tableau 2 : Evolution de l’anxiété et de la douleur avant et après le soin
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P049 - Trouble obsessionnel compulsif survenant exclusivement lors de la phase menstruelle
Thème: 03 - Troubles anxieux
Auteurs : LAARAJ H. (1), OUHAMOU M. (1), BOUAROUA I. (1), RAMMOUZ I. (1,2)
Présentateur : LAARAJ Hicham
Etablissement : (1) Centre universitaire psychiatrique d’Agadir, Agadir, MAROC; (2) Laboratoire de recherche en sciences de la santé. Faculté de médecine. Université Ibn Zohr, Agadir, MAROC
La prévalence du Trouble obsessionnel compulsif (TOC) varie de 2 à 3%. La relation entre le cycle menstruel et le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) a été décrite dans la littérature et elle est liée aux modifications de la sécrétion des hormones sexuelles. De rares études ont évoqué l’exacerbation des obsessions au cours des menstruations, alors qu’aucun cas ne rapporte l’apparition du trouble obsessionnel compulsif prémenstruel. D’un point de vue nosographiques, les symptômes obsessionnels ne font pas partie du syndrome prémenstruel, et aucune spécification du cycle menstruel des troubles obsessionnels n’a été mentionnée dans le DSM 5.
Nous rapportant le cas d’une patiente de 39 ans, suivie pour un trouble panique depuis l’adolescence, et qui se présente actuellement pour des symptômes obsessionnels qui remplissent les critères diagnostics d’un trouble obsessionnel compulsif, et qui ont la particularité de survenir exclusivement lors des menstruations.
Des recherches cliniques, épidémiologiques et neuroendocriniennes sont nécessaires pour identifier les facteurs liés à l’apparition ou à l’exacerbation du trouble obsessionnel lors de la phase menstruelle, afin de bien déterminer un cadre nosographique approprié.
Mots clès : Trouble obsessionnel, Cycle menstruel, Nosographie
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P051 - Impact des facteurs psycho-sociaux et cliniques sur l'anxiété en péri-chirurgical
Thème: 03 - Troubles anxieux
Auteurs : EL BOURACHEDY Z. (1), CHEMLAL S. (1), BOUT A. (1), AARAB C. (1), AALOUANE R. (1), YASSARI M. (1)
Présentateur : EL BOURACHEDY Zineb
Etablissement : (1) Hopital psychiatrique, CHU HASSAN II Fes -Maroc, Fès, MAROC
IMPACT DES FACTEURS PSYCHO-SOCIAUX ET CLINIQUES SUR L’ANXIETE EN PERI CHIRURGICALE
EL BOURACHEDY.Z, CHAMLAL.S, BOUT.A, AARAB.C, AALOUANE.R, YASSARI.M
Service de psychiatrie, CHU HASSAN II Fès – Maroc
Introduction:
L’anxiété opératoire est parmi les grandes situations anxiogènes,constituant un phénomène majeur,perceptible dans ses nombreux symptômes somatiques et ses manifestations psychologiques
L’objectif de notre étude est comparer l’anxiété en pré et post opératoire,étudier les facteurs pouvant être anxiogènes,évaluer les conditions psycho-sociales de l’hospitalisation pouvant avoir un impact sur l’anxiété opératoire et déterminer les facteurs protecteurs.
Méthode :
Notre étude est descriptive,transversale avec recrutement prospectif, réalisée au service de chirurgie orthopédique à l’hôpital militaire Mly Ismail de Meknès durant 4mois entre Janvier et Avril 2019.
Nous avons ciblé les patients de plus de 16ans,victimes d’un traumatisme avec fracture
Nous avons utilisé un hétéroquestionnaire,comportant les données sociodémographiques et cliniques des patients.
L’évaluation psychométrique a été faite par passation du questionnaire d’anxiété générale de Spielberger et le STAI –E,en pré et post-opératoire.
Les données statistiques ont été analysées à l’aide du logiciel Microsoft Excel,puis traitées par le logiciel SPSS v.20. Les moyennes des scores obtenus aux différentes échelles ont été comparées avec le test t de Student.Le coefficient r de Bravais-Pearson a été utilisé pour calculer la corrélation entre les scores obtenus aux différentes échelles.Toute différence est considérée comme significative lorsque p< 0,05.
Résultats :
Nous avons pu répertorier 100 patients, dont 68% de sexe masculin, avec un âge moyen de 41,97. 53% avaient un traumatisme à point d’impact au membre supérieur.
85% ont eu des informations relatives à leur acte opératoire; alors que 76% avaient une complication post-opératoire de type psychique.
Notre étude a montré que le type du traumatisme semble avoir un impact sur le degré de l’anxiété.Parmi les 4 polytraumatisés,75 % sont très anxieux et parmi les 96 non polytraumatisés,55% présentent des niveaux d’anxiété élevés.Nos résultats ont révélé également que l’impotence fonctionnelle chez les deux sexes engendre des niveaux d’anxiété allant d’un degré élevé à très élevé.
La présence d'antécédents pathologiques est un facteur très anxiogène,notamment les antécédents psychiatriques; Parmi les 6 patients suivis en psychiatrie,5 ont gardé des niveaux très élevés d’anxiété en pré et post opératoire.
Pour les facteurs protecteurs,on note la présence d’une couverture sanitaire,le niveau faible à modéré de la douleur pré opératoire,la bonne qualité des informations.
Conclusion :
La relation entre anxiété et acte opératoire pourrait dépendre de différents facteurs:socio-démographiques,cliniques et environnementaux.Les manifestations anxieuses peuvent être intenses et engendrer des complications psychiatriques et des difficultés de prise en charge.
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P052 - Les processus de résilience chez les soldats en milieu militaire présentant un état de stress post-traumatique
Thème: 03 - Troubles anxieux
Auteurs : KEFI K. (1), BEN ALI S. (1), ABDELAZIZ O. (1)
Présentateur : KEFI Khira
Etablissement : (1) Hôpital Militaire de Tunis, Tunis, TUNISIE
Les processus de résilience chez les soldats en milieu militaire présentant un état de stress post-traumatique
Kefi K., Ben Ali S., Oumaya A.
Service de Psychiatrie, Hôpital Militaire Principal d’Instruction de Tunis, Tunisie
Introduction
Les militaires sont confrontés de manière répétées à des situations contraignantes mettant leur vie en péril et remettant en question « la fin de l’illusion de l’immortalité ». L’exposition au réel de la mort suscitant des réactions diverses en fonction de plusieurs déterminants multifactoriels qui pourrait favoriser l’émergence d’un trouble stress post-traumatique (TSPT). Cette inégalité du vécu traumatique est liée au développement et l’histoire de chacun en fonction de leur capacité de résilience constituant des facteurs de protection avant la survenue du trauma.
Méthode
Nous avons recruté deux patients suivis à notre consultation externe de psychiatrie suite à leur confrontation à un évènement traumatique. Les deux patients ont été soumis à des tests projectifs (le TAT et le Rorschach). La mesure de la sévérité du TSPT s’est effectuée grâce à la CAPS-5 validée en arabe. Nous avons ainsi établi le profil psychologique des psycho-traumatisés, fait une investigation psychodynamique du fonctionnement psychique et souligné la place du processus de la résilience.
Résultats
Cas clinique 1 : il s’agit de Mr KB âgé de 29 ans, célibataire, militaire, sans antécédents somatiques, suivi depuis un an au service de psychiatrie suite à une explosion de mine ayant occasionné le décès de deux de ses amis mis sous Antidépresseurs type Sertraline à la dose de 100 mg par jour .
La CAPS-5 a objectivé un TSPT d’intensité sévère.
Les protocoles de Rorschach et de TAT de ce patient ont les caractéristiques suivantes :
-La présence de pulsions empreintes d’agressivité.
-la répétition de contenus thématiques symboliquement en lien avec le trauma.
-Une rigidité au niveau des défenses s'accompagnant d'un engourdissement des affects servirait à contrer une reviviscence intrusive.
-Des difficultés d’identité sexuelle.
Cas clinique 2 : il s’agit de Mr MM âgé de 28 ans, marié, militaire actif sans antécédents somatiques, suivi depuis 9 mois au service de psychiatrie suite à une exposition de mine occasionnant 5 morts. Le patient n’a été mis sous aucun traitement.
La CAPS-5 n’a pas objectivé un TSPT.
Les protocoles de Rorschach et de TAT de ce patient ont les caractéristiques suivantes :
-La présence d’un substitut affectif contenant même sil la relation à la mère est défaillante.
-Des mécanismes de défenses adaptatifs face au traumatisme.
-Des processus de mentalisation opérants et de conscientisation.
Conclusion
Le TSPT réactualiserait la relation à l’objet primaire maternel et la relation d’attachement mère-bébé. Un attachement de type sécure favoriserait la capacité de résilience chez les militaires et l’adoption de capacité d’ajustement et de stratégies de régulation comportementale.
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P053 - Sociodémographie des patients présentant troubles psychiatriques comorbides aux maladies auto-immunes
Thème: 04 - Troubles comportementaux d'origine organique
Auteurs : STATI S. (1), NZAMBA NZAMBA D. (1), NAFIAA H. (1), OUANASS A. (1)
Présentateur : STATI Soukaina
Etablissement : (1) centre hospitalo-universitaire ibn sina hopital ar-razi, Salé, MAROC
Introduction
Les pathologies auto-immunes comme le lupus érythémateux disséminé, les thyroïdites auto-immunes, ou les encéphalites auto-immunes sont de plus en plus observées. L’aspect psychiatrique de ces tableaux cliniques est souvent au premier plan. En conséquence, de nombreux patients atteints de pathologies auto-immunes sous-jacentes sont pris en charge en psychiatrie devant l’apparition brutale et bruyante de symptômes psychiatriques comme l’altération des fonctions cognitives, les troubles anxieux, les troubles de l’humeur et les troubles psychotiques.
Matériels et méthodes
Objectif: décrire les caractéristiques sociodémographiques de ces patients et souligner le rôle du système immunitaire dans la physiopathologie et la genèse des troubles psychiatriques
Les caractéristiques de l’étude
- Type d’étude: une étude descriptive, transversale, rétrospective
- Lieu : l’hôpital AR-RAZI SALE
- Durée : la période de 7 mois allant de janvier 2019 à Aout 2019
- L’Echantillon de l’étude:Critères d’inclusion : l’âge varie entre 18 et 65 ans, Patients suivis pour pathologies auto-immunes comorbides à des troubles psychiatriques ; dont le diagnostic se base sur les critères diagnostiques du DSM 5,Critères d’exclusion : âge inférieur à 18 ans, patients présentant des troubles cognitifs importants empêchant le recueil de données lors de l’entretien
Méthodologie :
Les données cliniques ont été recueillies à l’aide d’une fiche d’exploitation préétablie mentionnant les paramètres suivants :
- Données sociodémographiques: Sexe, Age, Origine, Profession, Niveau socio-économique, Statut matrimonial
- Données cliniques: Les antécédents personnels et familiaux, Les circonstances de consultation, Les manifestations psychiatriques révélatrices
La recherche bibliographique a impliqué les Moteurs de recherche suivants : PUBMED, SCIENCE DIRECT
Saisie des données et analyse statistique: L’analyse statistique a été effectuée à l’aide du logiciel SPHINX et EXCEL
Considérations éthiques: La collecte des données cliniques a été effectuée dans le respect de l’anonymat et de la confidentialité des patients.
Résultats
Il ressort de notre étude que 40% des patients ont un âge moyen de 35,5 ans.68 % de la population étudiée sont des femmes avec un sexe ratio femme/homme de 2,1. 44% ont été vus en consultation ambulatoire. 76% des patients avaient présenté un trouble de l’humeur. 88% des patients avaient présenté des troubles psychiatriques diagnostiqués au cours d’une maladie auto-immune dont 8% des patients diagnostiqués après un traitement médical par immunosuppresseur, 64% avaient un lupus.
Conclusion
Les pathologies auto-immunes sont de plus en plus observées ainsi, il apparaît légitime de les rechercher systématiquement parmi les autres étiologies organiques, devant tout patient présentant des symptômes psychiatriques aigus et atypiques. Une prise en charge multidisciplinaire impliquant psychiatre, neurologue et interniste est nécessaire
 Répartition des patients selon les tranches d’âge
 Répartition des patients selon le sexe
 les principales circonstances de consultation des patients atteint des maladies auto-immunes
 les principales manifestations psychiatriques des patients atteint des maladies auto-immunes
 les principales maladies auto-immunes diagnostiquées devant les manifestations psychiatriques |
P054 - Manifestations psychiatriques révélant une encéphalite limbique à propos d’un cas
Thème: 04 - Troubles comportementaux d'origine organique
Auteurs : AMAMOU B. (1), BEN HAOUALA A. (1), ABBADI A. (1), TURKI D. (1), GAHA L. (1)
Présentateur : AMAMOU Badii
Etablissement : (1) hôpital Fattouma Bourguiba de Monastir - service de psychiatrie, Monastir, TUNISIE
Introduction: Les symptômes psychiatriques à début tardif avec une présentation atypique font évoquer une origine organique sous-jacente sujet d’explorations cliniques et paracliniques plus approfondies. Certaines de ces étiologies somatiques restent néanmoins mal connues, nécessitant une collaboration entre différents intervenants : psychiatres, internistes, radiologues, neurologues …
Méthode: Notre travail décrit un cas d’encéphalite limbique débutant par un tableau psychiatrique chez un patient de 48 ans admis au service de psychiatrie de Monastir.
Cas clinique: Il s’agit de Mr W.B., âgé de 48 ans, d’un niveau scolaire secondaire, marié et père de 2 enfants, travaillant dans une usine de fabrication de câbles sous-marins depuis 19 ans. Mr W.B. n’avait aucun antécédent psychiatrique ni somatique. Notre patient a présenté depuis 7 mois un tableau, d’installation rapidement progressive, fait de bizarrerie comportementale (négligence corporo vestimentaire, actes impolis, coprolalie…), instabilité motrice avec un désintérêt professionnel. Il a consulté un psychiatre de libre pratique et a été mis sous un traitement neuroleptique à type d’amisulpiride 200 puis 400mg/jour. Devant la non amélioration de la symptomatologie, il nous a été adressé pour complément de prise en charge d’où son hospitalisation au service de psychiatrie de Monastir. Les entretiens ont été marquée par une réticence, des réponses tangentielles mais sans réel syndrome psychiatrique objectivé. Des tests neurocognitifs ont été passés concluant à un déficit attentionnel et le test PM38 a été inférieur à 5 percentiles.
Devant cette atypicité du tableau et la résistance à un traitement bien conduit par rispéridone à 6mg/jour, l’hypothèse d’une atteinte somatique a été fortement évoquée : une maladie professionnelle par exposition à des toxiques (plomb) au milieu de travail a été suspectée mais il n’y avait pas de signes de saturnisme au fond d’œil ni de signes neurologiques en faveur avec une plombémie normale à 49 ?g/L.
Un IRM cérébral a été réalisé dans le cadre de recherche d’un processus expansif intracrânien a objectivé des anomalies de signal bilatérale de la région temporale interne et des hippocampes plus marqué à gauche pouvant évoquer une encéphalite. L'examen du LCR montre une pléïocytose lymphocytaire modérée, une hyperprotéinorachie et la présence des anticorps Anti-Ma.
Conclusion: Les maladies somatiques à expression psychiatrique tels que les encéphalites limbiques sont mal connues. L’enjeu diagnostique, facteur pronostique essentiel, sejoue sur des signes cliniques atypiques.
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P055 - Attentes des patients et thérapeutes, personnalité et efficacité des psychothérapies
Thème: 05 - Troubles de la personnalité
Auteurs : ISAAC C. (1,2), MOTUT A. (1,2), BOUAZIZ N. (1), FARAÜS E. (1), KALALOU K. (1), JANUEL D. (1,2)
Présentateur : ISAAC Clémence
Etablissement : (1) EPS Ville Evrard, Neuilly-Sur-Marne, FRANCE; (2) Université Paris 8, Saint-Denis, FRANCE
Introduction : Depuis les années 1950, de nombreuses études ont cherché à évaluer l’efficacité des psychothérapies ainsi que ses déterminants. Certaines composantes de la personnalité en lien avec l’image de soi et les schémas relationnels peuvent influer sur le processus thérapeutique et en conséquence sur l’efficacité d’une thérapie, qu’ils constituent ou non la cible de l’intervention (Gurtman, 2004). Par ailleurs, l’adhésion des patients aux fondements théoriques d’une psychothérapie en potentialiserait les résultats (Vittengl et al., 2019).
Méthode : L’objectif de notre étude était d’évaluer en conditions naturalistiques la corrélation entre les composantes de la personnalité des patients, les attentes thérapeutiques et l’efficacité des thérapies. L’analyse préliminaire porte sur 20 patients suivis dans un centre de psychothérapie pour dépression ou trouble de stress post-traumatique. La personnalité, la symptomatologie et la qualité de vie des patients ont été évaluées avant la thérapie, au moyen d’échelles d’auto-évaluation (NEO-PI-R, BDI, SF-36). Les attentes des patients et de leur thérapeute ont été quantifiées au moyen d’une Echelle Visuelle Numérique (EVN). Enfin, l’amélioration globale des patients a également été évaluée au moyen d’une EVN, par un médecin investigateur non impliqué dans la thérapie, ayant réalisé un entretien avant et après l’intervention.
Résultats : Les analyses préliminaires indiquent que l’amélioration globale selon le médecin était significativement corrélée aux attentes du thérapeute (r=0,543 ; p=0,013). Cette amélioration était également corrélée à la désirabilité sociale du patient (r=0,487 ; p=0,041) et à son score de neuroticisme (r=0,567 ; p=0,009), caractérisé par une réactivité émotionnelle importante et des manifestations anxiodépressives. Cependant, aucune corrélation significative n’était observée entre l’amélioration globale selon le médecin et les attentes thérapeutiques du patient, ni entre cette amélioration globale et la qualité de vie ou la symptomatologie dépressive du patient avant la thérapie (p>0,05).
Conclusion : Nos premiers résultats suggèrent que l’attente des thérapeutes, et non l’attente des patients, est corrélée à l’efficacité des thérapies évaluée par un observateur extérieur. Différentes dimensions de la personnalité pourraient également expliquer la perception d’une amélioration clinique par le médecin, telles que la désirabilité sociale ou le névrosisme du patient. Ces résultats nécessitent d’être reproduits sur un échantillon plus large, afin de préciser l’association entre les attentes thérapeutiques, l’amélioration clinique observée et la personnalité des patients.
Gurtman MB. Relational measures in psychotherapy research on process and outcome: a commentary on the studies. J Pers Assess. 2004 Dec; 83(3):248-55.
Vittengl JR, Clark LA, Thase ME, Jarrett RB. Could Treatment Matching Patients’ Beliefs About Depression Improve Outcomes? Behavior therapy. 2019 Jul 1;50(4):765-77.
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P056 - Les conduites auto mutilatrices: expérience de l’hôpital psychiatrique de Marrakech à propos de 110 patients
Thème: 05 - Troubles de la personnalité
Auteurs : AIT MBAREK K. (1), AKEBOUR K. (1), BAHADDI S. (1)
Présentateur : AIT MBAREK Khadija
Etablissement : (1) hôpital psychiatrique, Marrakch, MAROC
Introduction
Les automutilations concernent des sujets qui, en toute conscience s‘infligent délibérément et de façon répétée, des blessures sur leur propre corps, sans volonté apparente de se donner à la mort. Il existe différentes formes d‘automutilations elles sont plus graves chez les psychotiques. Parmi les facteurs de risque les plus décrits au cours du comportement automutilateur: les troubles anxio-dépressifs, l‘usage de substances, les antécédents d‘abus physiques et sexuels à l‘enfance, les traits de personnalité tels l‘impulsivité, la colère et l‘agressivité, l‘homosexualité, les agressions physiques et psychiques familiaux, les antécédents psychiatriques familiaux et le placement en orphelinat.
Méthode
Notre étude est transversale descriptive avec un recrutement prospectif portant sur 110 patients, intéressant les patients hospitalisés au service de psychiatrie HIN du C.H.U. Mohamed VI Marrakech, durant une période du Mai jusqu’au 30 septembre2018. Le recueil des données a été fait via une fiche d’exploitation.
Résultats
La prévalence des automutilations au sein des patients hospitalisés est estimée à : 8 .1%.C‘est surtout la population jeune qui s‘automutile, avec une moyenne d’âge de 27 ans. Les hommes s‘automutilent plus que les femmes avec un sex-ratio de 5,7, 56 % des patients s‘automutilant ont une notion d‘abus de substance, la consommation du tabac, du cannabis et de l‘alcool a été retrouvée chez respectivement 84% ,67 % et 21 % des patients. Les deux tiers des patients avaient le diagnostic d‘un trouble de la personnalité dont le type borderline a été diagnostiqué chez plus du tiers. La schizophrénie a été diagnostiquée chez 30 % des patients. 73 % de nos patients s’automutilent dans un contexte d’intolérance aux frustrations; 37% le font dans un contexte d’angoisse puis suit le contexte de dépression 11 %.La localisation dominante de l’automutilation est l’avant-bras avec un taux de 90%.Les types d’automutilation sont respectivement représentés par : les coupures dans 93% des cas, 34% de brulures, les blessures dans 30%, 52 % de patients s’automutilent avec une lame de rasoir, Le comportement après l'automutilation est dominé par l'usage de substances dans 56% des cas et l‘isolement dans 37% des cas.
Conclusion
C‘est un comportement dont l‘incidence est en augmentation. La problématique majeure des automutilations demeure essentiellement sur l‘association de ce comportement à plusieurs comorbidités, essentiellement les troubles de la personnalité borderline. Il existe une forte corrélation entre les automutilations et plusieurs facteurs de risque, particulièrement, les antécédents d‘abus sexuels.
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P057 - Adversité précoce et altérations neurocognitives dans le trouble de personnalité borderline
Thème: 05 - Troubles de la personnalité
Auteurs : ESTRIC C. (1), LOPEZ CASTROMAN J. (1)
Présentateur : ESTRIC Clémentine
Etablissement : (1) CHU Nîmes, Nîmes, FRANCE
Introduction : Le trouble de personnalité borderline (TPB) appelé aussi trouble émotionnellement labile associe dysrégulation émotionnelle, impulsivité et instabilité relationnelle. Deux mécanismes impliqués sont l’exposition à l’adversité précoce et l’impact neurocognitif, eux-mêmes en lien dans la littérature.
Objectif : Documenter une association entre sévérité de l’adversité précoce, déficits neurocognitifs à l’âge adulte notamment sur l’impulsivité, et sévérité du TPB.
Méthode : L’étude transversale ROI était menée auprès de femmes adultes souffrant d’un TPB comparées à des témoins saines appariées sur l’âge. Après une évaluation clinique de l’impulsivité explicite (BIS11) et de l’adversité précoce (CTQ, CECA-Q), les sujets passaient cinq tests neuropsychologiques informatisés mesurant impulsivité implicite (CPT, Stroop Emotionnel adapté), fluence verbale, cognitions implicites (IAT adapté) et prise de décision (IGT).
Résultats : Les caractéristiques sociodémographiques étaient comparables hormis pour le niveau d’étude et statut professionnel plus faibles dans le groupe TPB. Les dix patientes TPB incluses présentaient plus d’antécédents de maltraitance et négligence émotionnelles que les sept témoins, et des scores d’impulsivité plus élevés à la BIS11 et au CPT. L’IAT montrait une association implicite entre les concepts de « honte » et « traumatisme » chez les borderline, et le Stroop un effet d’interférence plus faible pour les stimuli « traumatisme ». La fluence verbale phonémique était altérée chez les patientes et les performances à l’IGT ne différaient pas significativement.
Conclusion : En accord avec la littérature, cette analyse exploratoire tend à montrer une corrélation entre la sévérité des traumatismes précoces et des altérations neurocognitives dans le TPB. Elle pourrait conduire à une évaluation ciblée de l’adversité précoce chez les patientes borderline et ouvrir à des perspectives psychothérapeutiques intégrant la neurocognition.
Mots clés : Adversité précoce, Altérations cognitives, Maltraitance infantile, Neurocognition, Trouble de la personnalité borderline
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P058 - L’addiction aux réseaux sociaux est liée aux « Expériences Psychotiques-Like » dans une population non clinique d'adultes jeunes en Tunisie
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : FEKIH-ROMDHANE F. (1,2), SASSI H. (1), CHEOUR M. (1,2)
Présentateur : FEKIH-ROMDHANE Feten
Etablissement : (1) Tunis El Manar University, Faculty of Medicine of Tunis, Tunis, TUNISIE; (2) Hôpital Razi, La Manouba, TUNISIE
Introduction & objectifs: L’utilisation des réseaux sociaux a connu une croissance exponentielle au cours de la dernière décennie. Facebook est la plateforme de réseau social la plus populaire en Tunisie (plus de sept millions d'utilisateurs en début 2018), suivie par Instagram (plus d'un million d'utilisateurs). Plus des deux tiers (74%) des utilisateurs de Facebook et 80% des utilisateurs d’Instagram ont un âge compris entre 13 et 34 ans. Ces formes de communication omniprésentes chez les adolescents et les jeunes adultes sont particulièrement préoccupantes pour la santé mentale. Très peu de recherches se sont intéressées au lien entre l’utilisation problématique des réseaux sociaux et les troubles mentaux.
L’objectif de ce travail était d’étudier la relation entre l’addiction aux réseaux sociaux et les « Expériences Psychotiques-Like » (EPLs) dans un échantillon de jeunes tunisiens non cliniques.
Méthode : Nous avons mené une étude transversale portant sur 1007 étudiants universitaires (age moyen = 22,0 ± 2,5, avec 64,6% de femmes). Les données ont été recueillies en utilisant un auto-questionnaire anonyme comportant les caractéristiques sociodémographiques et deux échelles de mesure (la “Positive Subscale of Community Assessment of Psychotic Experiences” et la “Social Media Addiction Scale”).
Résultats : La majorité des étudiants utilisaient Facebook (94,3%) et/ou Instagram (65,0%), avec une durée moyenne d’utilisation de 8,5 années, et un temps moyen passé sur les réseaux sociaux de 4,8 heures par jour. Les « Idées de Persécution », la « Pensée Magique » et les « Expériences Bizarres » ont été signalés au moins « parfois » par 98,1%, 96,7% et 96,4% des étudiants, respectivement. Environ la moitié des étudiants (45.5%, n=459) ont déclaré avoir connu au moins une EPL positive « presque tout le temps ». Après contrôle des variables démographiques (sexe, âge) et des facteurs psychosociaux (consommation de tabac, d’alcool et de drogues), l’addiction aux réseaux sociaux a contribué de manière forte et significative aux EPLs (p <0,001).
Conclusion : À notre connaissance, il s'agit de la première étude évaluant la relation entre l’utilisation des réseaux sociaux et les EPLs dans une population de jeunes Arabo-musulmans. Nos résultats corroborent ceux des travaux antérieurs qui portaient principalement sur l'utilisation générale d'Internet, indiquant l’existence d’un lien significatif entre l'utilisation des réseaux sociaux en particulier, et les EPLs. L'utilisation des réseaux sociaux pourrait constituer une cible importante d’intervention précoce en psychose.
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P061 - Conduites suicidaires dans les psychoses débutantes
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : TAHMAZOV E. (1), LEMEY C. (1,2,3), WALTER M. (1)
Présentateur : WALTER Michel
Etablissement : (1) Unité de Recherche Clinique Intersectorielle, Département de Santé Mentale, Centre Hospitalier Universitaire de Brest, Brest, FRANCE; (2) EA 7479 SPURBO, Université de Bretagne Occidentale, Brest, FRANCE; (3) IMT Atlantique, Lab-STICC, F-29238 Brest, Brest, FRANCE
Introduction
Les psychoses débutantes représentent un moment à risque des conduites suicidaires de par la nature des troubles et de par leur moment de survenue dans la vie des sujets. L’objectif de ce travail est de faire l’état des lieux actuel des conduites suicidaires dans les psychoses débutantes.
Méthodologie
Nous avons fait une revue de littérature systématique sur la base de données électronique Medline, Pubmed ainsi qu’exploré les références bibliographiques des articles retrouvés. Nous avons ainsi retrouvé avec les mots clés 2 646 résultats et en avons retenu 177, que nous avons complété avec 55 autres références en explorant les bibliographies.
Image 1 : Résultats des recherches
Image 2 : Diagramme de flux représentant les résultats des recherches
Résultats
Les facteurs de risque majeurs des conduites suicidaires dans les psychoses débutantes sont les antécédents de passage à l’acte, l’épisode dépressif, la consommation de substance psychoactive, une mauvaise couverture thérapeutique, une mauvaise observance du suivi, une plus longue durée de psychose non traitée, des antécédents familiaux de troubles psychiatriques, une altération marquée du fonctionnement, ainsi que d’une prédominance de la symptomatologie négative.
Les moments les plus à risque sont la phase précoce des troubles et la phase précoce du rétablissement après un épisode psychotique, l’accompagnement doit être encore plus soutenu durant ces périodes.
La prévention du suicide doit passer par une évaluation fine du risque suicidaire en prenant en compte les facteurs et la période.
La prise en charge qui en résulte doit être médicamenteuse par un traitement antipsychotique, psychothérapeutique, avec une place majeure de la réhabilitation psycho-sociale, sans oublier la prise en charge des comorbidités.
Discussion et Conclusion
Tout l’enjeu actuel est l’accès aux soins le plus rapidement possible afin de diminuer la durée de la psychose non traitée et diminuer la survenue d’évènements cliniques péjoratifs.
Les psychoses débutantes représentent à travers l’étude de la littérature, un moment à risque des conduites suicidaires. Néanmoins, des moyens existent pour intervenir rapidement.
 Résultats des recherches
 Diagramme de flux représentant les résultats des recherches
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P062 - Impact sur la famille d’une hospitalisation en psychiatrie d’un proche
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : SCHENIN-KING ANDRIANISAINA P. (1,3), ISAAC C. (1,3), CORCUFF C. (2), MOULIER V. (1), CASTILLO M. (3), JANUEL D. (1,3)
Présentateur : SCHENIN-KING ANDRIANISAINA Palmyre
Etablissement : (1) EPS Ville-Evrard, Neuilly Sur Marne Cedex, FRANCE; (2) CH les Murets, La Queue En Brie, FRANCE; (3) Laboratoire de Psychopathologie et neuropsychologie (LPN) - Université Paris 8, Saint-Denis, FRANCE
Introduction
Le soutien familial est un facteur prédictif favorable pour le pronostic clinique des patients en psychiatrie. Cependant l’impact stressant et négatif d’une hospitalisation psychiatrique d’un patient sur ses proches est rarement évalué. Pourtant, le temps d’hospitalisation est essentiel à la mise en place de l’alliance thérapeutique et à la collaboration des familles dans le soin.
Méthode
Dans le cadre d’une étude quantitative menée sur 2 hôpitaux spécialisés en psychiatrie (L’EPS Ville-Evrard et le CH les Murets) sur une durée de trois ans, nous avons réalisé des évaluations cliniques de la souffrance, du fardeau et de la qualité de vie auprès des familles lors de l’admission du patient.
Des échelles cliniques [Center for Epidemiologics Studies-Depression Scale (CES-D) ; The Zarit Burden Interview (ZBI) ; Short Form 36 (SF36)] et entretiens semi-directifs ont été proposés aux familles dont un membre a été hospitalisé pour un épisode psychotique avec une évolution inférieure à cinq ans.
Résultats
Nous avons inclus 161 familles représentées par un membre de l’entourage du patient. Plus de la moitié expriment un fardeau. Pour 38% d’entre eux, le fardeau est léger, il est modéré pour 15% et sévère pour 10% dès l’admission du patient. Il a été mis en évidence chez les proches vivant une première hospitalisation (66.1%), une plus grande souffrance (CES-D : p=0.022) et une qualité de vie physique et mentale moindre (SF-36 Physique : p=0.030 ; SF-36 Mental : p=0.002) comparée aux proches ayant déjà vécu plusieurs hospitalisations. De même, lorsque le patient était hospitalisé sous contrainte (84.3%) et l’admission signée par le proche, la souffrance était plus grande (CESD : p=0.021) et une qualité de vie significativement diminuée (SF36: p=0.015). De plus, lorsque le proche est une femme (la mère majoritairement), les scores aux échelles CES-D et ZBI sont significativement plus élevés (CES-D: p=0.000; ZBI: p=0.048) et les scores à l’échelle de qualité de vie plus bas (SF-36 : p=0,008).
Conclusion
Notre étude met en évidence dès l’admission du patient dans une unité de soin en psychiatrie, un fardeau, une souffrance et une altération de la qualité de vie des familles. Ces paramètres sont augmentés lors du vécu d’une première hospitalisation, lorsque celle-ci est sous contrainte signée par le proche et sont accentués chez les femmes. Des interventions précoces en unité d’hospitalisation sont nécessaires pour soutenir les familles, répondre à leurs préoccupations et promouvoir leur bien-être.
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P063 - Schizophrénie: impact de la maladie sur la qualité de vie des membres de la famille des patients
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : MANNAI J. (1), NEILY C. (1), ROMDHANI I. (1), MAJDOUB R. (1)
Présentateur : MANNAI Jihenne
Etablissement : (1) CHU IBEN El Jazzar Kairouan, Kairouan, TUNISIE
Introduction:
Depuis la tendance vers la désinstitutionalisation des patients atteints de schizophrénie, l’implication de la famille dans la prise en charge d’un est devenue plus importante, constituant ainsi un fardeau pour cette dernière et entrainant un impact négatif sur la qualité de vie des aidants familiaux. Dans cette étude, notre objectif était d’explorer la qualité de vie et les facteurs associés chez les familles tunisiennes ayant un membre de la famille souffrant de schizophrénie.
Matériels et méthodes:
Nous avons inclus 60 membres de la famille accompagnant des patients atteints de schizophrénie. Nous avons eu recours à un entretien avec un membre de la famille et avec les patients. Le questionnaire IEQ (Involvement Evaluation Questionnaire) a été utilisé pour évaluer le fardeau de la maladie. La qualité de vie a été évaluée par Le WHOQOL (World Health Organization Quality of Life).
RÉSULTATS:
L’âge moyen des patients était de 39,7 ans; 72% étaient des hommes; 75,6% étaient célibataires; 26% avaient un faible niveau d'instruction; 83% étaient au chômage; 38,3% n'avaient aucune assurance.
L'âge moyen des membres de la famille était de 48,7 ans ; 62% étaient des femmes; 68% étaient mariés; 69 % avaient un faible niveau d'instruction; 83% étaient d’un milieu rural; 51% étaient au chômage; 76% avaient un statut socio-économique très faible à modeste; le nombre moyen de personnes à charge était de 5,25; 89% n’ont reçu aucune aide sociale; le soignant et le patient vivaient dans la même maison dans 96% des cas et 54% ont passé plus de 12 heures ensemble.
La plupart des membres de la famille (76%) ont déclaré avoir un lourd fardeau sur le QIE. Les aspects les plus pauvres de la qualité de vie étaient les relations sociales, suivies de l’environnement et du bien-être psychologique. La santé physique était la dimension la moins touchée.
Nous n’avons trouvé aucune corrélation entre la qualité de vie et les caractéristiques des aidants. Nous avons trouvé une corrélation avec l’âge des patients. Une meilleure qualité de vie était associée à l'aide financière d'autres personnes. Le bien-être psychologique était le plus faible lorsque le patient était agressif verbalement et lorsqu'il venait de sortir de l'hôpital.
Conclusion
La souffrance des membres de la famille d’un patient schizophrène induit à une baisse des capacités d’aide et une altération de la qualité de vie des aidants. L’orientation des familles vers une psychoéducation des familles, qui est une approche cognitivocomportementale bien spécifique, semble avoir un effet positif pour assurer une meilleure évolution du malade et réduire des surcoûts évitables.
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P064 - INHIBITION COGNITIVE ET COMPORTEMENT HETERO-AGRESSIF CHEZ LES SUJETS ATTEINTS DE SCHIZOPHRENIE.
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : BENHADDOUCH Y. (1), BENHAMMOU I. (1), TABRIL T. (1), HAJJI K. (1), BOUT A. (1), AARAB C. (1), AALOUANE R. (1)
Présentateur : BENHADDOUCH Yassine
Etablissement : (1) CHU HASSAN II DE FES, Fes, MAROC
INTRODUCTION :
Le comportement hétéroagressif est une entité transnosographique, fréquemment retrouvé chez les patients en psychiatrie. Le concept d’inhibition cognitive et comportements hétéroagressif reste imprécis avec une carence de définition et de réelles difficultés à approcher sur un plan méthodologique, ce qui explique sans doute en partie la quasi-absence de travaux publiés.
L’objectif de ce travail est d’évaluer les foncions de l’inhibition cognitive, et faire une description des caractéristiques cliniques, sociodémographiques de ses patients afin de vérifier s’il existe un lien entre les comportements hétéroagressifs et les troubles de l’inhibition cognitive chez les sujets souffrant de schizophrénie.
METHODES :
Il s’agit d’une étude descriptive transversale sur une période de 06 mois, auprès des patients schizophrènes hospitalisés en services de psychiatrie, dont le motif d’hospitalisation était l’hétéro-agressivité.
Chaque patient a été interrogé dans des conditions jugées similaires selon une fiche d’exploitation tenant en compte des données sociodémographiques, des données anamnestiques sur la maladie, et sur la prise en charge incluant le parcours de soin, ainsi que la notion de stabilisation clinique pour éliminer l’effet des symptômes schizophréniques sur les capacités attentionnelles et le niveau motivationnel des patients.
L’inhibition cognitive chez ses patients a été évaluée à l’aide des échelles [PANSS et le Barratt Impulsivity Scale, Trail Making Test (TMT), test de Stroop].
Nous avons inclus les patients hospitalisés durant la période d’étude, et qui présente une stabilisation clinique, confirmée par les résultats au score de l’échelle de PANSS.
Les patients schizophrènes hospitalisés en dehors de la période d’étude ont été exclus ainsi que les patients schizophrènes auteurs d’homicide ou d’automutilation.
RESULTATS :
Au total 52 patients ont été recruté pour l’étude, dont le score PANSS était inferieur a 40. On trouve 78.80% étaient célibataires, 80,80% de bas NSE, et 78,90% sans profession.
Principaux résultats de l’analyse univariée pour les paramètres statistiquement significatifs, trouve que chez les patients impulsifs le score TMT b est à 233,88 +/- 66,44, le Stroop inter erreur non corrigé est à 7,78 +/- 4,56, et Le Stroop inter temps est à 108,75 +/- 67,86.
L’étude univariée des 3 paramètres de l’impulsivité selon l’échelle de l’impulsivité de Barratt, trouve une corrélation positive significative de la dimension de l’impulsivité motrice avec l’interférence de temps [0,40] et des erreurs non corrigées du test de Stroop [0,31].
CONCLUSION :
L’étude de l’inhibition cognitives et l’identification des facteurs de risque de l’hétéro-agressivité est primordiale afin de pouvoir intervenir, voire prévenir, des gestes impulsifs et souvent agressifs lourds de conséquences pour la personne et son entourage.
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P066 - La stigmatisation de la schizophrénie en France : une cible d'intervention pour favoriser l'accès aux soins
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : MOYSAN N. (1), DENIS F. (1), SMADJA S. (1), GAILLARD R. (1), DE MARICOURT P. (1)
Présentateur : MOYSAN Nicolas
Etablissement : (1) GHU, Paris, FRANCE
Résumé
Introduction : En 1911, Eugen Bleuler propose le terme schizophrénie pour qualifier la Démence Précoce et marque ainsi une première tentative de lutte contre la stigmatisation des maladies mentales. La schizophrénie est une maladie chronique et invalidante dont le pronostic est favorisé par une prise en charge précoce. La durée de psychose non traitée (DPNT) est une des variables les plus étudiées dans le contexte du premier épisode psychotique et se définie comme la durée entre le début des symptômes psychotiques et l’initiation du traitement. La schizophrénie est la maladie mentale la plus stigmatisée. Notre hypothèse est que la stigmatisation constituerait une cible potentielle d’action afin de favoriser l’accès aux soins et la prise en charge précoce des patients qui en souffrent.
Matériel et méthodes : Il s’agissait d’une étude observationnelle, descriptive, analytique et multicentrique intitulée Le grand baromètre de la schizophrénie en France. Un auto-questionnaire a été soumis à quatre groupes de populations différents (patients et aidants, conseillers départementaux, acteurs de soin et grand public). Le recrutement s’est étalé sur 7 semaines avec au total un échantillon global de 4466 personnes.
Résultats : Les résultats de cette étude ont mis en avant une méconnaissance globale de la maladie, de ses symptômes, de ses traitements et de son évolution de la part du grand public et des conseillers départementaux. Les patients et les aidants semblaient mieux informés de certains paramètres mais il persistait certains stigmas tels que la dangerosité de la maladie. Les acteurs de soins étaient également insuffisamment informés des différentes caractéristiques de cette pathologie, favorisant les phénomènes de stigmatisation.
Discussion : La stigmatisation de la schizophrénie participe au retard d’accès aux soins et d’initiation du traitement. Plusieurs mesures, isolées ou combinées, permettraient de réduire cette stigmatisation : renforcer les connaissances des professionnels de santé notamment les médecins généralistes ; élaborer des campagnes d’informations auprès des populations à risque ; envisager un changement de nom de la maladie ; ou associer des Médiateurs de Santé/Pairs à la prise en charge des patients souffrant de schizophrénie.
Conclusion : La stigmatisation de la schizophrénie participe au retard d’accès aux soins et d’initiation du traitement et constitue à ce titre un enjeu majeur de santé publique.
Mots clefs : Schizophrénie, Stigmatisation, DPNT
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P068 - Insight transculturel: Étude sur l'insight d'immigrants atteints d'un PEP
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : BAÑULS MIQUEL I. (1)
Présentateur : BAÑULS MIQUEL Ignacio Fabian
Etablissement : (1) Hospital Universitario y Politécnico La Fe, Valencia, ESPAGNE
INTRODUCTION
Le manque d'insight est un facteur détérminant lors de la psychopathologie psychotique tant par sa fréquence comme par ses implications dans le nombre d'hospitalisations et dans l'adhérence au traitement. La majorité d'études par rapport à ce sujet ont eu lieu dans des pays d'occident en négligeant l'influence des aspects socio-culturels dans cet élement psychopathologique. Notre objectif est de déterminer comment les variables culturelles et sociales modulent la capacité d'insight de patients immigrants atteints d'un premier épisode psychotique dans une unité d'hospitalisation psychiatrique par rapport à des patients appartenant à des pays occidentaux.
MÉTHODE
On a comparé le dégré d'insight à travers l'échelle Beck Cognitive Insight Scale dans deux groupes d'immigrants de differente origine (Western and Non-Western) atteints d'un premier épisode psychotique entre eux et par rapport a un groupe contrôle en considérant la gravité des symptômes mésurés à travers la Positive and Negative Syndrome Scale.
RÉSULTATS
On a observé un difference statisquement significative dans le degré d'insight entre les groupes de patients Western et Non-Western (p = 0.019). Le groupe Western a obtenu un nombre de points supérieur dans l'échelle de Self-Reflectiveness (R) comprise dans la BCIS et dans le Composite Index (R-C) (p = 0.013) tandis que la moyenne de points dans l'échelle de Self-Certainty (C) (p = 0.123) a été supérieure dans la population Non-Western. Le degré d'insight ajusté à la performance dans la PANSS a aussi été etudié en montrant un relation inverse statistiquement significative.
CONCLUSIONS
On considère que la perspective culturelle doit systématiquement être prise en compte dans l'évaluation de tous les patients diagnostiqués d'un premier épisode psychotique et particulièrement dans l'évaluation de leur capacité d'insight. Dans un futur, plus d'études devront travailler à ce sujet pour pouvoir établir les bases de l'approche transculturel et créer des nouvelles stratégies de traitement.
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P069 - Suicidalité et schizophrénie
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : BENZAHRA S. (1), YAMOUL M. (1), KARARA A. (1), LABOUDI F. (1), OUANASS A. (1)
Présentateur : BENZAHRA Siham
Etablissement : (1) hopital universitaire psychiatrique Arrazi de Salé, Rabat, MAROC
Introduction :
La schizophrénie est un trouble mental chronique grave, fréquent, d’évolution prolongée et invalidante, ayant un coup social élevé. La mortalité est de deux à trois fois plus élevée chez les patients schizophrènes que dans la population générale.
Le suicide est la principale cause de décès chez les patients atteints de schizophrénie. Malgré de grands efforts dans la prévention de tels décès, les taux de suicide sont restés alarmants, soulignant la nécessité d'une meilleure compréhension du phénomène.
L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence du suicide chez les patients schizophrènes, rechercher les principaux facteurs de risque chez ces patients et les caractéristiques du suicide et la prise en charge thérapeutique des patients.
Méthode de l’étude :
Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers médicaux à propos de 87 patients (65 hommes / 22 femmes) qui ont été admis à l’Hôpital Arrazi de Salé pour la prise en charge d’une tentative de suicide, de juin 2016 à juin 2018, à l’aide d’une fiche d’exploitation regroupant les critères sociodémographiques des patients, les antécédents personnels et familiaux, les caractéristiques de la tentative de suicide ainsi que la prise en charge.
L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS version 20.0
Résultats :
Caractéristiques sociodémographiques :
Dans notre travail, l’âge moyen des patients est de 30 ans, 75 % sont de sexe masculin et 25 % de sexe masculin. 74 % des patients étaient célibataires, 85 % étaient sans activité professionnelle, 70 % sont issus d’un bas niveau socio-économique (tableau 1).
52 % de nos patients avaient déjà fait une tentative de suicide, 34 % ont déjà été hospitalisé (tableau 2).
Caractéristiques de la tentative de suicide :
Les moyens utilisés sont 37 % défenestration, 20 % blessure par arme blanche, 13 % pendaison, 16 % ingestion d’insecticide et 9 % par noyade (figure 1).
Au moment de la tentative de suicide, 66 % de nos patients étaient seuls, 89 % ont passé à l’acte au cours de la journée et 46 % ont effectué l’acte de façon impulsive (tableau 3).
Principe de prise en charge :
Après la TS, les deux tiers de nos patients, ont nécessité une prise en charge médicale, faite de :
-en ambulatoire dans 60 % des cas et en hospitalier dans 10 % des cas dont 5 % des cas avaient nécessité une intervention chirurgicale ou un séjour en réanimation.
- 37 % des patients ont été traité par les neuroleptiques classiques et 63 % par antipsychotique de deuxième génération.
Conclusion :
Le suicide, problème majeur de santé publique, concerne particulièrement les patients souffrant de schizophrénie. Malgré les progrès thérapeutiques, sa prévalence est encore élevée chez cette population.
La prévention du suicide chez ces patients demeure fondamentale, au même titre que la réduction des symptômes positifs ou négatifs, l’amélioration de la qualité de vie, la réduction de l’handicap causé par cette maladie et la lutte contre la stigmatisation des malades.
 Tableau 1 : Résultats descriptifs des caractéristiques socio-démographiques des patients
 Tableau 2 : Résultats descriptifs des antécédents des patients
 figure 1 : les modalités des tentatives de suicide
 Tableau 3 : les caractéristiques de l’acte suicidaire
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P070 - Phobie sociale, trouble délirant (paranoïaque) et ACT : des « amis improbables » ?
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : ARANDA ASSUNÇÃO L. (1), CALZADA G. (1), DEVILLE C. (1)
Présentateur : ARANDA ASSUNÇÃO Lino
Etablissement : (1) Hôpitaux Universitaires de Genève - Département de Psychiatrie, Genève, SUISSE
Introduction : L’effet bénéfique de l’ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement) a été démontré dans une importante variété de troubles psychologiques. Cette approche peut être proposée comme une alternative valable aux modèles TCC plus traditionnels (qui restent le « gold standard » pour une série de troubles, dont l’anxiété sociale), ou de manière complémentaire à celles-ci et au traitement psychopharmacologique. Dans le cas décrit, cette approche psychothérapeutique a été utilisée comme le modèle conceptuel de base dans la prise en charge d’un patient présentant une phobie sociale et un délire paranoïaque.
Cas clinique : Jeune homme de 27 ans, atteint d’une phobie sociale depuis l’âge de 13-14 ans et qui fait un épisode dépressif caractérisé vers ses 20 ans, dans le contexte d’une rupture amoureuse et d’échec scolaire. Il décrira, depuis cette période, une tendance à remettre en question l’authenticité des relations et à avoir des idées de référence non délirantes en contexte social. A l’âge 25 ans, dans un contexte de consommations de cannabis majorées et de stress universitaire et relationnel, le patient commence à présenter régulièrement des idées de référence et de persécution, qui évoluent progressivement pour atteindre le seuil délirant, puis se structurent comme une idéation de complot.
Prise en charge et résultats : En s’entraînant à l’utilisation de la matrice ACT au quotidien, le patient a pu prendre conscience d’un lien causal entre un débordement émotionnel (peur, honte, colère) qui survenait lors des situations d’interaction sociale anxiogènes et la recrudescence ou l’amplification de l’idéation de complot. À travers des exercices discursifs, ses actions ont pu être reliées à ses valeurs, rendant ainsi même les petites actions du quotidien plus significatives et les exercices comportementaux aversifs (expositions) plus tolérables, souvent avec une moindre impression subjective de la présence du « complot ». L’évolution a été favorable, aussi bien d’un point de vue phénoménologique que psychométrique (BPRS, AAQ-II, LSAS – par rapport à cette dernière, les scores partiels qui ont diminué plus significativement ont été ceux concernant l’évitement expérientiel, qui est justement la cible thérapeutique de l’ACT).
Conclusion : L’évolution positive du patient au cours de la prise en charge semble confirmer les recherches qui ont montré que l’inflexibilité psychologique est un processus commun à plusieurs troubles psychiatriques ; et qu’une approche thérapeutique unifiée, qui cible les troubles comorbides simultanément, améliore l’efficience et l’adhésion au traitement. L’ACT (comme processus «motivationnel», de régulation émotionnelle, de «refocalisation» attentionnelle ou autre) s’est révélée d’une très grande utilité dans la prise en charge de ce patient, en lui procurant, par le biais d’une plus grande flexibilité psychologique, un rapport alternatif avec l’expérience psychotique d’ordre paranoïaque.
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P071 - Premier épisode psychotique : impacts traumatiques et facteurs de résilience
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : ANDRÉ A. (1), CHAHRAOUI K. (1,3), MARTIN J. (2), GRANON O. (2), CHAUVET-GÉLINIER J. (3)
Présentateur : ANDRÉ Auriane
Etablissement : (1) Université de Bourgogne, Dijon, FRANCE; (2) CH La Chartreuse, Dijon, FRANCE; (3) Service de Psychiatrie, CHU Dijon, Dijon, FRANCE
Introduction
Chaque année, en France, on estime à 10 000 le nombre de nouveaux cas de premiers épisodes psychotiques (PEP). Ces évènements constituent une réelle rupture dans l’existence des sujets dont la vie se retrouve bouleversée. Cette désorganisation est d’autant plus importante que ces troubles apparaissent à la fin de l’adolescence et au début de la vie adulte, période critique de développement, induisant doutes et inquiétudes quant au développement et aux projets de vie de ces jeunes. Nous situant au sein du courant novateur de l’intervention précoce en psychiatrie et considérant le manque de données cliniques et psychopathologiques dans ce domaine, l’objectif de notre recherche est d’évaluer les dimensions traumatiques associées aux vécus des PEP ainsi que les ressources et formes de résilience faisant suite à ces épisodes.
Les vécus traumatiques dans les PEP ont fait l’objet de débats scientifiques ; associés pour certains auteurs à d’authentiques état de stress post-traumatique (DSM 5) et considérés par d’autres selon un versant subjectif en faisant appel aux retentissements émotionnel et identitaire. S’opposant ainsi à la confusion entre le niveau sémiologique et le niveau du vécu et de l’expérience du sujet, les recherches, peu nombreuses, défendant cette dernière hypothèse n’investiguent pas toutes les temporalités du PEP.
Nos objectifs sont donc triple ; 1) établir une connaissance clinique et psychopathologique plus approfondie de la période d’émergence des troubles 2) effectuer une étude détaillée des premières crises à partir de l’expérience subjective des patients et caractériser l’aspect traumatique du PEP 3) faire émerger ressources et formes de résilience face au PEP.
Méthode
Nous proposons à une cohorte de 20 patients âgés de 18 à 35 ans et ayant vécu de 1 à 3 décompensations psychotiques, deux entretiens semi-directifs. Les données recueillies concernent le vécu de la première crise psychotique, son expérience et son impact sur la vie sociale, familiale et professionnelle, les croyances et l’étiologie de la crise ainsi que les ressources et le recours spirituel. Intégralement retranscris, ces entretiens font l’objet d’une double analyse qualitative ; Analyse Phénoménologique Interprétative et analyse de contenu de Bardin. Cette méthode s’inscrit dans une perspective phénoménologique permettant d’appréhender au mieux le vécu et l’expérience subjective de ces patients.
Résultats
Les premiers résultats mettent en évidence certaines spécificités du vécu des PEP : 1) la sensation angoissante de perte de contrôle de soi avant la crise 2) l'impression de menace de mort imminente pendant la crise 3) la souffrance intense liée aux soins 4) un vécu de transformation identitaire après la crise 5) une phase dépressive majeure dans les suites de la crise.
Conclusion
Les résultats de cette étude permettront d’apporter une connaissance plus précise des vécus associés aux PEP et favoriser ainsi l’accompagnement et la résilience des ces patients.
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P073 - Le schizophrène; condamné à subir la stigmatisation ?
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : ALI PACHA N. (1,2), ADJA E. (2), DJELLALI A. (2)
Présentateur : ALI PACHA Nadjib
Etablissement : (1) université de Bejaia, Bejaia, ALGERIE; (2) C.H.U Bejaia, Bejaia, ALGERIE
Introduction :
De tout temps le schizophrène a alimenté peur, crainte et curiosité dans l’esprit des personnes.
L’omniprésence de la folie dans l’imaginaire de la population induit souvent à tort une perception négative du schizophrène d’autant qu’à l’air contemporaine, la presse et les médias ont souvent véhiculé une fausse image voir parfois caricaturale de cette frange fragile.
Nous nous sommes donc poser la question de connaitre le degré de connaissances sur cette maladie de la part de citoyens invités au hasard parmi la population de Béjaia (Algérie) . Pour cela, un quizz de type autoquestionnaire a été élaboré et diffuser en séance public à la cinémathèque de bejaia avec recueil des réponses par vote électronique et exposition des résultats en direct. Un corrigé du quizz par la suite a été diffusé pour permettre la remise en cause de chaque participant sur ses représentations et aprioris sur cette maladie.
Nous nous sommes interrogés sur la pertinence de l’usage de ce type d’outil et méthode dans la vulgarisation du trouble mental dans sa globalité et plus spécifiquement pour la schizophrénie et ainsi avoir un retour sur la facilitation de la compréhension de la symptomatologie schizophrénique.
Cette expérience était destinée à un large public sans restriction particulière ou exclusion ce qui a mis en avant l’intérêt majeur de la population participante sur le sujet et a permis d’éclairer et corriger certains biais.
Parmi les présents ; des journalistes, des représentants de l’ordre public, famille de schizophrène, étudiants en médecine, simples citoyens…etc…
Méthode :
Utilisation d’une salle de cinéma appartenant à la commune et faire une opération de communication pour le large public sur différents supports
La participation était libre d’accès pour toute personne physique
Exposition d’un questionnaire avant la diffusion du film et utilisation d’un vote électronique pour les réponses
Diffusion du film
Exposition des résultats de chaque question avec commentaire et correction des aprioris
Le débat était ouvert et toute question était acceptée
résultats
sur 82 personnes présentes:
52% des personnes ont répondu que le schizophrene est dangereux surtout pour les autres
62% disent que la schizophreneie est un dédoublement de la personnalité
35% seulement disent que la maladie peut toucher n'importe qui
conclusion
beaucoup reste à faire concernant la correction des fausses informations autour de la schizophreneie chez le grand public mais vu la participation de plusieurs categories de personnes de differentes classes socioprofessionelles et même sans emploi et bien sûr de differents âges d'hommes et de femmes, cela présage une large ouverture pour agir à plus grande échelle afin d'avoir un impact plus vaste et réussir à aider à la déstigmtisation de la schizophrenie en particulier voir la maladie mentale en génèrale auprès des citoyens.
 public
 salle
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P074 - Cluster Profamille Ile de France
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : WILLARD D. (1), VALLADIER E. (1), BRALET M. (2), MORVAN Y. (4), CANCEIL O. (3), HODÉ Y. (5)
Présentateur : WILLARD Dominique
Etablissement : (1) Réseau francophone Profamille SHU / GHU Paris Psychiatrie et neurosciences, Paris, FRANCE; (2) CHI Clermont de l’Oise, Clermont De L'oise, FRANCE; (3) Hôpitaux de Saint-Maurice, Saint Maurice, FRANCE; (4) Université Paris Nanterre , Paris Nanterre, FRANCE; (5) GDR, Paris, FRANCE
La schizophrénie impacte fortement les aidants familiaux. L’Etude baromètre réalisée en 2018 a montré le rôle des aidants qui accompagnent leur proche dans de nombreuses situations comme des conseils sur les décisions importantes ou de l’aide pour les tâches administratives ou le rappel des rendez-vous.Plus de la moitié des proches aidants ont des répercussions dépressives. Cela engendre des problèmes de santé somatiques et augmente leur risque de mortalité par deux.
La psychoéducation des familles de personnes ayant une schizophrénie a prouvé son efficacité dans la prévention des rechutes avec une amplitude d’effet équivalente à celle du traitement médicamenteux. Le programme Profamille permet également la diminution de la dépression chez les proches aidants suivant le programme. Il donne aux proches des clés de compréhension de la maladie à travers des connaissances claires et leur enseigne ainsi des savoir-faire et des outils diminuant l’impact de la maladie au quotidien (gestion des émotions, stratégies de coping, habiletés de communication). Profamille est cité dans le rapport Laforcade (oct 2016) comme faisant partie des méthodes innovantes à promouvoir et développer dans le cadre des recommandations de prise en charge en psychiatrie.
La mise en place du Cluster est un souhait du réseau PROFAMILLE international pour une décentralisation de la gestion régionale du réseau dans les grandes régions.
Ce Cluster permet une mutualisation de la communication, une visibilité plus grande pour les autorités de santé (obtention de moyens). Il offre aussi de la visibilité et de la cohérence pour les familles. Les équipes ne se font pas de concurrence sur un même programme et le recrutement de nouvelles équipes est facilité. L’Offre devient facilitante pour les participants et permet ainsi de mieux orienter les familles, de faciliter leur inclusion et de leur éviter des parcours longs. Ce Cluster permet également un soutien local de proximité entre les équipes et la création d’une base de données communes. Ce programme inclut une évaluation systématique de ses effets, par des auto-questionnaires présentés au début, pendant et à la fin du module 1, puis 1 an et 2 ans après avoir suivi le programme Profamille [3]. Les évaluations mesurent l’évolution de l’humeur, les connaissances et les stratégies de coping des participants.
Le Cluster Ile de France réuni actuellement 8 équipes. Les résultats des évaluations des équipes du Cluster comptent un échantillon de 503 participants au cours des 5 dernières années. Profamille introduit une culture de la quantification des effets, base de raisonnements comparatifs pour prouver l’intérêt d’une approche et pour l’améliorer. Les données qui en découlent attestent de l’efficacité du programme Profamille . Elles encouragent l’importance de l’évaluation des équipes Profamille à l’échelle nationale mais soulignent également la pertinence d’un Cluster pour favoriser le développement et l’exploitation des données.
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P076 - Initiation du palmitate de palipéridone trimestriel en pratique clinique française
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : GARY C. (1), FALISSARD B. (2), GIORDANA J. (3), FAKRA E. (4), SAMALIN L. (5), BOUJU S. (1)
Présentateur : GARY Charlotte
Etablissement : (1) Janssen, Département des Affaires Médicales, Issy-Les-Moulineaux, FRANCE; (2) Université Paris-Descartes, Maison de Solenn, Paris, FRANCE; (3) Association Hospitalière Sainte-Marie – Centre Hospitalier Sainte-Marie, Nice, FRANCE; (4) Centre Hospitalier Universitaire de Saint-Étienne, Hôpital de la Charité, Saint-Etienne, FRANCE; (5) Université Clermont Auvergne, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, FRANCE
- Introduction: La formulation trimestrielle de palmitate de palipéridone (PP3M) est une option singulière dans le traitement de maintenance de la schizophrénie [1,2,3] dont l’utilisation et l’impact en pratique clinique reste à caractériser.
- Objectif : OPTIMUS est une étude en vie réelle visant à décrire les caractéristiques d’initiation de PP3M en pratique clinique française.
- Méthodes : Cette étude est une étude non-interventionnelle transversale. Les patients ont été inclus de manière consécutive et l’ensemble des psychiatres français ont été sollicités. Les principaux critères d’inclusion étaient : âge≥18 ans; initiation de PP3M en ambulatoire dans les 4 mois précédant l’inclusion et non-opposition. Les critères primaires étaient la proportion de bon usage (sections indication thérapeutique, posologie et mode d’administration du Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) [3]), les caractéristiques socio-démographiques et cliniques des patients, les motifs de prescription de PP3M et l’évolution des traitements non-pharmacologiques. Les effets indésirables (EI) étaient aussi collectés.
- Résultats : 390 patients ont été inclus. PP3M était initié selon le RCP dans 71,8% des cas (sections indication thérapeutique, posologie et mode d’administration). Les résultats suivants sont décrits dans la population respectant le bon usage (n=278). Les patients étaient principalement des hommes (74,5%) sans activité professionnelle (80,2%) âgés de 40,1 (11,9) ans (moyenne (écart-type)) dont la durée de pathologie était de 11,0 (9,4) ans. 29,5% présentaient ≥1 comorbidité somatique, 16,5% ≥1 comorbidité psychiatrique et 26,3% ≥1 addiction. 34,9% étaient en rémission clinique (score CGI-S≤3) et 46,8% étaient en rémission fonctionnelle (chaque item de la mini-FROGS ≥3). L’attitude des patients vis-à-vis du traitement était globalement positive (Beliefs about Medicines Questionnaire). La durée de traitement préalable par palmitate de palipéridone mensuel (PP1M) était de 1,92 (1,6) ans et l’observance était jugée comme bonne par le psychiatre dans 71,6% des cas. Les principaux motifs de prescription de PP3M (>90%) était la simplification du traitement, le confort du patient, la tolérance et la stabilisation sous PP1M. Après initiation, la fréquence de suivi par le psychiatre a été maintenue (85,3%). Aucun EI grave ou menant à l’arrêt du traitement n’a été rapporté.
- Conclusion : PP3M est principalement initié selon le RCP chez des patients atteints de schizophrénie ayant une attitude positive envers les traitements et montrant une bonne observance.
- Déclaration d’intérêts : Cette étude a été financée par Janssen-Cilag France.
- Références:
[1] Berwaerts et al., JAMA Psychiatry. 2015 Aug;72(8):830-9.
[2] Savitz et al., Int J Neuropsychopharmacol. 2016 Jul 5;19(7).
[3] Résumé des Caractéristiques du Produit Trevicta. https://www.ema.europa.eu/en/documents/product-information/trevicta-epar-product-information_en.pdf [Dernier accès : 2 Juillet 2019].
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P077 - Clozapine : facteurs prédictifs de réponse et de survenue d’une hyperéosinophilie
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : AOUN M. (1), REGAYA M. (1), NAKHLI J. (1), BEN NASR S. (1)
Présentateur : AOUN Mohamed Habib
Etablissement : (1) CHU Farhat Hached Sousse, Sousse, TUNISIE
Introduction:
La clozapine (CLZ) est un antipsychotique atypique qui a prouvé son efficacité dans le traitement de la schizophrénie résistante et qui a nettement amélioré son pronostic.
Objectifs:
Déterminer les facteurs cliniques prédictifs de bonne réponse à la CLZ et identifier les facteurs prédictifs de la survenue d’une hyperéosinophilie (HE) chez les patients suivis pour schizophrénie résistante et traités par CLZ.
Méthodologie:
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur tous les patients atteints de schizophrénie résistante selon le DSM5 sous CLZ suivis dans le service de psychiatrie du CHU Farhat Hached de Sousse (Tunisie) durant la période entre 2009 et 2019.
Dans un premier temps, nous avons comparé 2 groupes : ceux qui ont répondu à la CLZ et ceux qui n’ont pas répondu. L'évaluation psychométrique a été effectuée en début et en fin d'hospitalisation à l'aide des échelles Brief Psychiatric Rating Scale (BPRS), Scale for the Assessment for Positive Symptoms (SAPS) et Scale for the Assessment of Negative Symptoms (SANS). La réponse à la CLZ est définie par une amélioration de 20% de l'échelle BPRS.
Dans un deuxième temps, nous avons comparé 2 groupes de patients: ceux ayant eu une HE et ceux ne l’ayant pas eue. Le suivi de tous ces patients était régulier à travers une NFS hebdomadaire les 18 premières semaines puis mensuelle. On retient HE si le nombre de polynucléaires éosinophiles excède 450/mm3.
Résultats :
Notre échantillon comptait 82 patients. L’âge moyen était de 34,7 ± 10,5 ans. La répartition des patients selon le sexe était égale.
Le taux de réponse à la CLZ était de 73,2%. Les facteurs sociodémographiques et clinques associés à une réponse à la CLZ étaient : le sexe féminin (p=0,013) et l'âge de début plus tardif (p=0.08). Nous n’avons pas trouvé de relation entre la dose en mg/kg et le nombre de prises avec la réponse thérapeutique. Les sujets répondeurs à la CLZ avaient eu une meilleure amélioration de leurs symptômes négatifs (p<10-3) et de leurs symptômes positifs (p<10-3).
Le taux de patients ayant développé une HE était de 15,9%. Nous avons trouvé deux facteurs prédictifs de survenue d’une HE: le sexe masculin (p=0,002) et le fait d’avoir plus d’hospitalisations à cause d’un arrêt de leur traitement (p=0,049). Cependant, nous n’avons pas trouvé de relation entre HE ni avec l'âge des patients, ni avec l’âge de début de la schizophrénie et ni avec la dose de la CLZ rapportée au poids (dose/kg).
Conclusion:
Le sexe féminin, l’âge de début plus tardif et l’amélioration des symptômes négatifs et positifs étaient des facteurs corrélés à une bonne réponse à un traitement par la CLZ.
Les sujets de sexe masculin et ceux qui avaient besoin de recommencer leur traitement à plusieurs reprises semblent être les plus prédisposés à développer une HE.
Il serait intéressant de réaliser des études multicentriques afin de mieux caractériser les facteurs prédictifs de bonne réponse et de survenue d'une HE.
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P078 - Un mutisme révélant un syndrome de Fahr
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : OUHAMOU M. (1), LAARAJ H. (1), BOUAROUA I. (1), RAMMOUZ I. (1,2)
Présentateur : OUHAMOU Mina
Etablissement : (1) Centre universitaire psychiatrique Agadir, Agadir, MAROC; (2) Laboratoire de recherche en sciences de la santé,Faculté de médecine, Université Ibn Zohr, Agadir, MAROC
Le syndrome de Fahr est une entité anatomique, définie pat Theodor Fahr en 1930. Elle est déterminée par la présence de calcifications intracérébrales, bilatérales et symétriques, non artériosclérotiques, localisées aux noyaux gris centraux. L'une de ses principales étiologies est la pseudohypoparathyroidie(PHP), qui témoigne d'une résistance à l'action de la parathormone(PHP), avec surtout une hypocalcémie et un taux normal à élevé de la parathormone.
Les manifestations cliniques de la maladie ne correspondent à aucun tableau spécifique, mais elles peuvent être dominées par des symptômes neuropsychiatriques variés. Nous rapportons le cas d'un jeune homme de 28 ans qui a comme antécédent, un premier accès psychotique il y a une année, traité mais sans observance thérapeutique et qui se présente actuellement pour un mutisme révélant un syndrome de Fahr. L'évolution de la symptomatologie a été marquée par une bonne amélioration sous neuroleptiques classiques.
Notre observation souligne l'intérêt de rechercher l'existence d'anomalies biologiques et radiologiques en présence de troubles psychiatriques même sans signes neurologiques.
Mots clés: syndrome de Fahr, trouble psychotique chronique, neuroleptique.
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P080 - Trouble délirant induit ou trouble psychotique partagé ?
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : CEOARA B. (1), MERLENG E. (1), LITINETSKAIA M. (1), AMIOT O. (1)
Présentateur : CEOARA Bénédicte
Etablissement : (1) GHU Paris Neuro Sciences Secteur 75G07, Paris, FRANCE
Le « trouble psychotique partagé » est reconnu comme entité psychiatrique à part entière depuis 1860. Jusqu’alors référencé dans le DSM IV, sa spécificité s’est amoindrie au point de disparaître dans la nouvelle classification du DSM V. Nous rapportons ici une observation de trouble psychotique partagé posant la question de la prise en charge spécifique et de sa réelle existence.
Une patiente se disant madame Johnson a été hospitalisée en SDRE pour harcèlement dans un contexte délirant. Le même jour, son «frère jumeau» est hospitalisé sur un autre secteur pour le même motif.
Elle dit être née à Dallas, soeur de M. Johnson, chef du clan Johnson et avoir été placée en immersion en France par le gouvernement américain afin de mener à bien leur mission. En tant que chef de clan, celui-ci doit guider spirituellement tous les Johnson de la Terre et elle doit l’aider dans cette mission.
Sur le plan thérapeutique, un traitement antipsychotique a été prescrit, et si une séparation physique a été obtenue, les contacts téléphoniques entre eux ont été conservés au profit de l’alliance thérapeutique.
Au cours de l’hospitalisation, la patiente a pu mettre ses idées délirantes à distance, évoquer son identité précédente et investir des activités personnelles, à l’inverse de son « frère jumeau » dont le délire restait enkysté.
Cependant, lors de la première permission de monsieur Johnson, la patiente l’a rejoint et a fugué.
Au vu de cette fin de prise en charge insatisfaisante, la question d’un abord spécifique et notamment d’une séparation totale a été abordée.
Nous avons procédé pour cela à une revue de la littérature.
Si ce trouble est rare, (30/100000), il est aussi très sous-coté par de nombreux biais (mal reconnu, pas d’accès au co-délirant, autre diagnostic prépondérant…). Plusieurs mécanismes ont été décrits, preuves d’une physiopathologie complexe (imposé, simultané, communiqué…) ainsi que de nombreux concepts dérivés qui sont venus agrandir la définition (psychose collective…). Quant à la prise en charge, il n’existe aucun consensus. Si la séparation totale est évoquée elle fait l’objet également de beaucoup d’écueils : traumatique pour le sujet, inefficace si deux patients psychotiques, renforcement du délire persécutif, possible renforcement du lien pathologique à l’issue…
Les soins les plus bénéfiques restent finalement l’alliance thérapeutique et l’autonomisation par l’HDJ ou CATTP.
Malgré l’absence de distinction dans les futures classifications, une attention particulière pour ces patients mérite d’être observée car elle est également la preuve d’une association d’une pathologie du lien. En premier lieu, une étroite collaboration médicale entre les différents services concernés est indispensable. Enfin, l’alliance thérapeutique reste à privilégier vs la séparation, également avec un soutien à long terme par l’HDJ ou le CATTP afin d’étayer.
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P081 - Le statut socio-économique des patients schizophrènes violents
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : AIT IDAR A. (1), ADALI I. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1)
Présentateur : AIT IDAR Assia
Etablissement : (1) CHU Mohammed VI service de psychiatrie hôpital ibn Nafiss , Marrakech, MAROC
Introduction :
L’association de la maladie mentale et l’agressivité a toujours fait sujet de discussion de plusieurs travaux scientifiques, ce travail a été réalisé dans le but de mettre point sur les particularités sociodémographiques et cliniques des patients ayant une schizophrénie et de détecter les facteurs de violence.
Méthode :
C’est une étude rétrospective réalisée à l’hôpital psychiatrique Ibn Nafiss du centre hospitalier universitaire Mohammed VI de Marrakech, qui inclue des patients ayant une schizophrénie selon le DSM 5, et dont le motif d’hospitalisation est l’hétéro agressivité, ceci sur une période de 3 mois, allant du 1ER Juin 2019 au 31 aout 2019.
Résultats :
*L’échantillon de notre étude est de 189 patients.
*L’âge moyen de nos patients est de 34.26 ans.
*Une prédominance masculine avec un pourcentage de 95.5%
* 48,2% sont célibataires, 24% divorcés, 27,8 %Mariés
*La majorité est sans profession (84, 3%)
* 32 % ont des antécédents judiciaires.
*12% ont une personnalité pathologique associée.
*38% des victimes étaient des parents (surtout la mère dans 97 % des cas), 27% étaient dans la fratrie, 10% étaient des voisins et le reste concernaient des inconnus.
* 74% sont non observant de leur traitement antipsychotique.
*76% ont été déjà hospitalisés (au moins 1 seule fois)
Conclusion :
La connaissance du statut social, économique et démographique du patient schizophrène violent nous permettra de détecter les facteurs de risque de sa violence et va nous permettre une meilleure prévention.
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P082 - Motifs de prescription des neuroleptiques à action prolongée
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : BOUALI W. (1), GNIWA OMEZZINE R. (1), BEN SOUSSIA R. (1), HADJ MOHAMED A. (1), ZARROUK L. (1)
Présentateur : BOUALI Walid
Etablissement : (1) Faculté de Médecine de Monastir, Mahdia, TUNISIE
INTRODUCTION : La schizophrénie, le trouble bipolaire ainsi que d’autres troubles mentaux sont des pathologies chroniques pour lesquelles il existe un risque de rechute élevé. La mauvaise observance des traitements oraux est une cause fréquente et potentiellement modifiable de rechute chez ces patients. Le relais vers une forme injectable à libération prolongée d’un antipsychotique augmenterait l’efficacité thérapeutique et le pronostic de la maladie à long terme par le maintien de l’observance et la réduction de la fréquence des rechutes et des hospitalisations.
OBJECTIF : L’objectif de ce travail était de déterminer les motifs d’instauration d’un neuroleptique à action prolongée (NAP) chez des patients souffrant des troubles mentaux.
METHODOLOGIE : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive réalisée au service de psychiatrie à l’EPS de Mahdia durant une période de quatre ans (allant du 01 janvier 2014 au 31 Décembre 2017) qui a concerné les patients souffrant des troubles mentaux hospitalisés au moins une fois au service de psychiatrie et qui ont bénéficié de la prescription d’un traitement NAP. Le recueil des données a été réalisé à partir des observations archivées et grâce à une fiche préétablie.
RESULTATS : Quatre-vingt-dix patients ont été colligés durant la période de l’étude. L’âge des consultants variait de 19 à 67 ans avec une moyenne de 38 ± 11,8 ans et un sex-ratio (H/F) de 3,5. Parmi nos patients, 65,6% étaient célibataires et la majorité était sans activité professionnelle (72,2%). Le niveau socioéconomique était bas dans la moitié des cas et le lieu de résidence était rural chez 63,3 % des patients. Les principaux diagnostics psychiatriques retenus étaient la schizophrénie (62,2%) suivi du trouble bipolaire type 1(15,6%) et le trouble délirant (13,3%). Le NAP le plus prescrit était représenté par le décanoate d’halopéridol (haldol décanoas*) pour 73 patients (81,1%), puis le décanoate de fluphénazine (modécate*) pour 14 patients (15,6%) et le Palmitate de pipothiazine (piportil) pour 3 patients (3,3%). L’amélioration de l’observance thérapeutique était le premier motif d’instauration d’un NAP chez 77 patients (85,5%). En outre, la prescription d’un NAP était motivée par la recherche d’une efficacité symptomatique renforcée chez 62 patients (68,8%), par une demande émanant du patient ou de la famille chez 22 patients (24,4%), par la limitation des comportements agressifs et violents chez 13 patients (14,4%) et par l’autonomie insuffisante pour gérer un traitement per os chez 03 patients (3,3%).
CONCLUSION : La place des antipsychotiques à action prolongée évolue vers une utilisation plus systématique et en première intention, pour les patients nécessitant un traitement antipsychotique de maintenance dans une démarche de décision médicale partagée.
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P083 - Comorbidités schizophrénie et symptômes obsessionnels- compulsifs :étude prospective analytique sur 12mois
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : FARES N. (1), HLAL H. (1), BOUT A. (1), AARAB C. (1), RAMMOUZ I. (1), AALOUANE R. (1)
Présentateur : FARES Nour Elhouda
Etablissement : (1) CHU Hassan II Hôpital Ibn Hassan de psychiatrie Fes, Fez, MAROC
Comorbidités schizophrénie et symptômes obsessionnels- compulsifs :
étude prospective analytique sur 12mois
FARES.NH,HLAL.H,BOUT.A, AARAB.C ,RAMMOUZ .I ,AALOUANE.R
Service de psychiatrie, Hôpital Ibn Hassan CHU Hassan II, FES MAROC
Introduction :
Depuis une centaine d’années, on admet la coexistence des symptômes obsessionnels compulsifs (SOC) ou trouble obsessionnel compulsif (TOC) et schizophrénie. Les études ont montré l’impact négatif de cette comorbidité, les patients ont une réduction voire une perte d’autonomie avec un début généralement précoce de la maladie. L’implication supposée de certains antipsychotiques dans l'apparition ou l'exacerbation du SOC a été très soulevée dans la littérature.
Matériels et méthodes :
Notre travail a été conçu par une étude transversale prospective auprès des patients hospitalisés ou suivis au service de psychiatrie du C.H.U. Hassan II de Fès, étalée sur une durée de 12 mois. Notre étude a consisté à la comparaison de trois groupes de patients : schizophrènes avec SOC ; schizophrènes sans SOC, et les patients ayant le diagnostic de TOC. Le recueil des informations a été réalisé selon une fiche préétablie, on a étudié les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et l’impact des SOC sur l’évolution et le pronostic de la maladie.L’évaluation des symptômes obsessionnels-compulsifs, des symptômes schizophréniques, du fonctionnement global, des symptômes dépressifs et anxieux associés et de l’insight; a été faite respectivement au moyen d’outils psychométriques quantitatifs : Y-BOCS, PANSS, CGI, BECK, HAM-D et BABS.
Résultats :
Notre étude a révélé que les personnes ayant une comorbidité du SOC et schizophrénie se caractérisent par des antécédents familiaux de psychose et du trouble obsessionnel compulsif et des niveaux d’instruction plus élevés par rapport aux patients ayant seulement la schizophrénie. Sur le plan clinique, les schizo-obsessionnels se diffèrent aussi par la présence des scores élevés du PANSS et également une comorbidité élevée avec la dépression et les conduites suicidaires.
Conclusion :
La coexistence de schizophrénie et SOC est aujourd’hui admise par les classifications internationales actuelles. La comorbidité schizophrénie-SOC ou TOC est un problème clinique qui se présente relativement fréquemment, posant la question du pronostic et de prise en charge thérapeutique.
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P084 - LES SYMPTOMES OBSESSIONNELS COMPULSIFS ET SCHIZOPHRENIE : A PROPOS DE 17 CAS
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : BENALLEL K. (1), KADDAF A. (1), LABOUDI F. (1), GARTOUM M. (1), KADIRI M. (1)
Présentateur : KADDAF Anouar
Etablissement : (1) Hopital Militaire d'Instruction Mohammed V, Rabat, MAROC
Introduction Les symptômes obsessionnels compulsifs SOC sont souvent présents chez les personnes atteintes de schizophrénie et semblent aggraver le pronostic. Les études suffisamment puissantes pour évaluer l’effet de tels symptômes sur l’évolution de la maladie sont rares.La formulation de recommandations spécifiques pour la gestion de SOC reste un défi. À l'heure actuelle, il existe très peu de données sur l'efficacité de diverses mesures pharmacologiques et interventions psychologiques pour la prise en charge de SOC chez les schizophrènes. Les derniers travaux suggèrent que les patients souffrant de cette comorbidité devraient bénéficier d’un traitement neuroleptique NL et d’un antidepresseur AD. Les objectifs de notre étude sont de déterminer le profil des schizophrènes atteints de SOC, d’établir une stratégie de PEC thérapeutique et d’évaluer l’effet des SOC sur l’évolution de la maladie.
Méthode étude rétrospective réalisée au CHU de Rabat, sur 17patients hospitalisés, ayant une comorbidité de schizophrénie et SOC. La description est réalisée à l’aide d’une fiche d’exploitation renseignant sur l’identité, la clinique, le traitement et l’évolution de la maladie. L’évaluation de la sévérité s'est faite par l’échelle YBOCS
Résultats Une prédominance masculine à 81%. La tranche d’âge la plus représentée est celle de 20-29 ans 37% suivie de <20 ans à25%. Concernant les antécédents on note une hospitalisation antérieure chez 47%des cas, 23,5% sont des fumeurs tabagiques chroniques et 17,7%sont des consommateurs du cannabis. 65%des patients ont développé le SOC avant la prise de neuroleptiques, alors que chez35% il y a une incrimination de traitement (50%sous la Risperidone, 33%sous Clozapine et 17%sous l’Olanzapine). Concernant la nature des obsessions, on distingue celles idéatives chez76% suivies de celles impulsives chez18% puis celles phobiques de6%. En matière d’obsession, le thème prédominant est celui de la contamination chez63% suivi de l’agression chez17,6% puis la sexualité la religion et la somatisation à titre égal chez 12% et celui de la collection en dernier. Pour celle des compulsions : le nettoyage chez 47%, contrôle et répétition en égalité chez29,5%. L’évaluation YBOCS a été sévère chez65%, moyenne chez29% et légère chez 6% des patients. 94% sont mis sous NL atypiques (35%sous Clozapine, 29,5% sous Olanzapine, 18%sous Risperidone et 12%sous Amisulpride) contre 6%sous Halopéridone. On note une association aux AD chez 53% (dont 35,5% sous Sertraline et 6% sous Fluoxetine, de même pour la Paroxetine et la Fluvoxamine). Une bonne amélioration chez18% moyenne chez35 ,5% et légère chez29,5%, alors que18% des patients sont résistants
Conclusion La coexistence du SOC chez un patient atteint de la schizophrénie n’est pas rare, elle est caractérisée par la gravité de la présentation clinique et l’intensité de l’adhésion du malade à l’idée obsédante. Cette comorbidité pose souvent la question sur le choix thérapeutique et sur le pronostic
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P085 - Mélatonine et troubles psychiatriques:une frontière ou un lien?
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : TEFAHI B. (1), BENMAHAMMED S. (1), SMAILI S. (1)
Présentateur : TEFAHI Bani
Etablissement : (1) Faculté de médecine Ehs Psychiatrique El madher-Batna, Batna, ALGERIE
La mélatonine ou N-acetyl5-méthoxytryptamine est une neurohormane secrétée par la glande pineale à partir de la sérotonine induite par l'obscurité et réglée directement par le système nerveux central. Largement ètudiée dans le traitement des troubles psychiatriques, cette hormone réduit les effets secondaires du traitement antipsychotique atypique.
Plusieurs études récentes ( Yeins.s et al, 2015 ) ont montré la relation entre la mélatonine et les troubles psychiatriques .Nous avons effectué des recherches dans PUBMED en prenant comme mots clés:melatonin,schizophrenia,bipolar disorders,depression,atypic treatment pour expliquer le lien entre la mélatonine et l'apparition des troubles psychiatriques.Nous avons utilisé un modèle à effet aléatoire pour regrouper les estimations entre les diffèrentes études.
Mots clès:mélatonine,troubles psychiatriques,lien,physiopathologie,traitement
ROSE
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P086 - Neurobiologie de la schizophrénie : avancées dans le modèle glutamatergique
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : LEJEUNE A. (1), LEMEY C. (1), BERROUIGUET S. (1), WALTER M. (1)
Présentateur : LEJEUNE Alban
Etablissement : (1) CHRU BREST, Brest, FRANCE
Introduction : Les travaux récents ont mis en avant le rôle de la neurotransmission glutamatergique dans la schizophrénie.
Objectifs : Cette revue narrative analyse les connaissances actuelles de l’altération de la neurotransmission glutamatergique dans la schizophrénie.
Méthode : Nous avons utilisé les mots clés « schizophrenia » AND « glutamate » OR « ketamine » OR « NMDA » dans PubMed. Parmi les 5600 résultats, nous avons sélectionné les articles publiés entre 2010 et 2019. Les articles ont été sélectionnés en fonction de leur pertinence.
Résultats : Les 16 articles sélectionnés apportent des preuves solides du modèle glutamatergique dans la schizophrénie. Ce modèle explique les symptômes négatifs et cognitifs par un excès d’inhibition de la voie mésocorticale par les interneurones GABA qui sont directement stimulés par les vois glutamatergiques. Les antagonistes NMDA induisent une symptomatologie similaire à celle de la schizophrénie chez des sujets sains. Des preuves de ce modèle ont été apporté par l’imagerie cérébrale, la génétique, les études post-mortem, et les études de MMN (Mismatch Negativity). Les antipsychotiques actuellement utilisés ont seulement un effet limité sur la neurotransmission glutamatergique. La clozapine semble être la molécule ayant l’effet le plus important sur les voies glutamatergique. Les co-agonistes des récepteurs NMDA, comme la sarcosine et la D-serine, pourraient avoir un intérêt dans le traitement de la symptomatologie négative.
Conclusions : Ces études renforcent le lien entre l’hypofonction des récepteurs NDMDA et la schizophrénie. Ce modèle apporte de nouvelles perspectives thérapeutiques. Le potentiel des molécules ciblant les voies glutamatergiques doit cependant être étudié à plus grande échelle. D’autre molécules ciblant d’autres voies glutamatergiques pour également être intéressantes dans le traitement de la schizophrénie.
Références bibliographiques:
Uno, Y., Coyle, J.T., 2019. Glutamate Hypothesis in Schizophrenia.
Egerton et al., 2017. Frontiers | Effects of Antipsychotic Administration on Brain Glutamate in Schizophrenia: A Systematic Review of Longitudinal 1H-MRS Studies
Avissar, M., Javitt, D., 2018. Mismatch negativity: A simple and useful biomarker of N-methyl-d-aspartate receptor (NMDAR)-type glutamate dysfunction in schizophrenia. Schizophr. Res., Mismatch Negativity
Poels, E.M.P., Kegeles, L.S., Kantrowitz, J.T., Javitt, D.C., Lieberman, J.A., Abi-Dargham, A., Girgis, R.R., 2014. Glutamatergic abnormalities in schizophrenia: a review of proton MRS findings. Schizophr. Res
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P087 - Ouverture d'une unité de rehabilitation psychosociale à l'eps de ville-evrard(93)
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : ROSETTI R. (1), VASSAL L. (1), CORINTHE J. (1), ROCHEMBEAU L. (1)
Présentateur : ROSETTI Raluca
Etablissement : (1) etablissement public de sante de ville evrard, Neuilly Sur Marne , FRANCE
La circulaire du 16 janvier 2019 relative au développement des soins de réhabilitation psychosicoale sur les territoires renvoie en annexe à une note de cadrage pour structurer l'organisation de ce type de soins au sein des établissement de santé autorisés en psychiatrie.
L'établissement public de santé de Ville Evrard a crée comme réponse à cette circulaire, l'unité de réhabilitation psychosociale, d'une capacité de 16 places, qui a pu ouvrir ses portes au début du mois de septembre 2019.
Ce nouveau service accueil à temps plein des patients de 4 pôles differents du département de la Seine Saint Denis (93) . L'objectif de travail est la réhabilitation psychosociale a partir des capacites préservées de ces personnes. Cela consiste à aider des personnes ayant des troubles psychiques à s'approprier ou se réapproprier un niveau de vie en adéquation avec leur projet et de leur attentes. Pour cela une équipe pluridisciplinaire a été constituée (infirmiers, aides-soignants, éducateurs, psychomotricien, cadre, médecin..)
La réhabilitation psychosociale comprend un ensemble d'outils comme la remédiation cognitive, l'entrainement au cognition sociale, la psychoéducation, l'ergotherapie...Ces techniques sont proposées après une évaluation des besoins de chaque patient dans le cadre d'un projet de soins personnalisé.
Ces modalités de prise en charge ont pour objectif de favoriser, d'élaborer et d'organiser des soins en vue d'une amelioration de la qualité de vie de ces personnes.
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P088 - Remédiation cognitive et schizophrénie avec comorbidité dépressive: un cas clinique
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : MOTUT A. (1,2), ISAAC C. (1,2), SCHENIN-KING P. (1,2), DURAND F. (1,2), CASTILLO M. (1,2), JANUEL D. (1,2)
Présentateur : MOTUT Alex
Etablissement : (1) EPS Ville Evrard, Neuilly-Sur-Marne, FRANCE; (2) Université Paris 8, Saint Denis, FRANCE
Introduction : Le retentissement fonctionnel dans la schizophrénie est tel que l’Organisation Mondiale de la Santé a classé cette maladie comme huitième cause d’invalidité chez les 18-44 ans. Les déficits neurocognitifs et métacognitifs contribueraient significativement à ce handicap fonctionnel. La remédiation neurocognitive, et plus particulièrement des fonctions exécutives et métacognitives, permet de potentialiser les ressources des patients et de réduire ce handicap. Cependant, l’effet de la remédiation cognitive sur les stratégies métacognitives des patients schizophrènes reste encore peu exploré en psychiatrie.
Méthode : Notre étude de cas expérimentale a pour objectif d’étudier qualitativement et quantitativement l’apport de la remédiation cognitive chez un patient atteint de schizophrénie, sur différentes fonctions exécutives et dimensions de la métacognition. Le patient était âgé de 37 ans avec un diagnostic de schizophrénie depuis 2003, et sa prise charge faisait suite à une hospitalisation pour symptômes dépressifs. Il a bénéficié de huit séances de remédiation cognitive individuelle (programme ECo) de durée moyenne d’une heure et trente minutes. Avant et après la thérapie, nous avons évalué quantitativement la symptomatologie, les performances cognitives, les répercussions fonctionnelles des troubles cognitifs et les capacités métacognitives. Nous avons également créé un entretien semi-directif portant sur les stratégies métacognitives afin d’appréhender qualitativement les effets de cette prise en charge.
Résultats : Après la thérapie, nous avons observé une diminution des répercussions des troubles d’attention sélective (80%), de mémoire verbale et de mémoire de travail (40%) du patient. De plus, les résultats indiquent une amélioration des capacités de planification (83%), de mémoire verbale (67%) et des fluences littérales (30%) du patient, ainsi qu’un meilleur contrôle cognitif (33%) et des croyances plus ancrées en ses capacités cognitives (26%). Cependant, les performances de mémoire de travail et de raisonnement visuel étaient hétérogènes, et nous avons observé une baisse des capacités d’inhibition suite à la remédiation cognitive (11%). D’un point de vue qualitatif, l’entretien suggère la mise en place de stratégies de résolution de problèmes et la diminution des stratégies de fuite au quotidien.
Conclusion : Les résultats suggèrent la possibilité d’une amélioration quantitative et qualitative, cognitive, métacognitive et fonctionnelle, d’un patient souffrant de schizophrénie après un nombre restreint de séances de remédiation cognitive, et ce malgré la présence d’une comorbidité dépressive. Cette étude de cas souligne également l’importance d’évaluer qualitativement la métacognition afin de mieux comprendre les bénéfices de la remédiation cognitive sur le plan comportemental. Ces résultats nécessitent d’être reproduits au travers d’un essai contrôlé et randomisé.
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P089 - Les enjeux de la prise en charge des hallucinations auditives par réalité virtuelle dans la pathologie schizophrénique
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : FACCINI J. (1), STREICHEMBERGER R. (2), GRAZIANI P. (1), DEL-MONTE J. (1)
Présentateur : FACCINI Julie
Etablissement : (1) Université de Nîmes, Nimes, FRANCE; (2) C2CARE, Toulon, FRANCE
L'objet de nos travaux de recherche concerne la question des alternatives innovantes aux traitement médicamenteux des symptômes positifs dans la Schizophrénie. Plus spécifiquement, nous souhaitons apporter plus de données aux travaux existants concernant l'avatar-thérapie, issue de la réalité virtuelle, dans la prise en charge des hallucinations auditives verbales.
En effet, les hallucinations auditives verbales (HAV) sont l'un des symptômes positifs les plus invalidants pour les Schizophrènes. Définies comme des perceptions langagières en l'absence de stimuli externes appropriés ( Franck et al., 2003), elles sont souvent à tonalité négatives. Ce type d'hallucinations peut prendre la forme de discours perçu quotidiennement par les patients, majoritairement malveillant et générant une grande détresse (Beck et al., 2003).
Leur traitement repose essentiellement sur la prise d'anti-psychotiques avec des bénéfices thérapeutiques relatifs. Ainsi, une proportion importante de patients traités, 30 à 40 %, ne montre qu’une rémission partielle de ces symptômes.
La thérapie par Avatar, nouvelle approche de la réalité virtuelle thérapeutique, offre la possibilité aux patients de dialoguer avec des avatars personnifiant la voix entendue.Re?cemment, cette thérapie a montre? un large effet the?rapeutique sur la se?ve?rite? des hallucinations auditives verbales (d = 0,8) en permettant aux patients d’engager un dialogue avec une repre?sentation informatise?e et virtuelles de leur voix (Craig et al., 2017). De Sert (2018) a étendu ces résultats à travers un essai clinique qui a mis en évidence une réduction de la sévérité des hallucinations auditives verbales et de ses marqueurs de dépression associés.
Au vu de ces résultats, la thérapie par avatar constitue un potentiel intéressant. Cette nouvelle alternative aux traitements psychologiques et pharmacologiques classiques s'inscrit comme une approche prometteuse et novatrice pour le traitement des HAV. Cependant, nos ambitions sont d'éclairer les processus sous-jacents actifs dans la maximisation des bénéfices thérapeutiques générés par cette nouvelle thérapie. Nous nous interrogeons notamment sur le rôle de la personnification de l'avatar comme adjuvant permettant de pallier les carences en imagerie cognitive ainsi que sur le poids de l'immersion.
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P090 - RETOUR D’EXPERIENCE SUR L’UTILISATION DE L’OLANZAPINE RETARD
Thème: 06 - Schizophrénie et autres psychoses
Auteurs : SCARAMOZZINO S. (1), LE JEANNIC A. (1), OUEZINI A. (1), CARABY I. (1)
Présentateur : OUEZINI Amel
Etablissement : (1) ESM RUEIL MALMAISON -NEUILLY SUR SEINE (groupe MGEN), Rueil Malmaison, FRANCE
La forme retard de l'olanzapine reste un frein à son utilisation. Outre les effets secondaires bien repérés, il s'agit d'un antipsychotique et normothymique efficace. Il est toujours difficile de l'initier per os en sachant que la forme retard est d'utilisation complexe chez les patients d'observance fragile. Pourquoi en priver les bons répondeurs?
La version à libération prolongée de l'olanzapine peut induire un syndrome post-injection qui nécessite une surveillance longue, organisée et codifiée et ainsi en limite de façon importante l'utilisation.
L'ESM de Rueil Malmaison-Neuilly sur Seine (groupe MGEN) a mis au point un dispositif qui permet à plus d'une dizaine de patients bon répondeurs (à la forme orale) de bénéficier de la forme retard de l'olanzapine en toute sécurité et confortablement, et ainsi de péréniser leur stabilisation. Ce dispositif médico-soignant engage le patient dans ses soins, et lui permet d'y participer totalement.
Nous souhaitons par la description de notre dispositif faire partager cette expérience.
Nous décrirons les résultats d'une étude observationnelle d'une dizaine de patients basée sur une évaluation de la clinique au fil du temps et l'intégration socio-professionnelle des patients bénéficiant de ce système et de cette thérapeutique. Notre expérience montre qu'en 2 années de mise en place de notre dispositif un seul patient a montré une mauvaise tolérance (réaction cutanée et non pas un syndrome post-injection).
Nous avons utilisé également un autoquestionnaire pour apprécier l'intérêt d'un tel système du point du patient et sa satisfaction.
Ce retour d'expérience permet de montrer que l'olanzapine à libération prolongée est un apport utile à l'arsenal thérapeutique dans le cadre de la phase de maintenance du traitement de la schizophrénie.
Compte tenu de son profil bénéfice/risque, l'olanzapine injectable apparait comme un traitement adapté pour les patients bons répondeurs à l'olanzapine utilisée per os initialement et qui ont des difficultés pour maintenir une bonne adhésion aux soins.
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P091 - Troubles de l’usage de substances psychoactives et suivi gynéco-obstétrical
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : BOUCHEZ H. (1), MESSAOUDI N. (1)
Présentateur : BOUCHEZ Harmony
Etablissement : (1) Centre d'addictologie hospitalière SESAME / CSAPA ambulatoire Le Mail , Amiens, FRANCE
Introduction : Les femmes présentant des troubles de l’usage (TU) de substance(s) psychoactive(s) (SPA) sont une cible prioritaire dans la prise en charge en addictologie du fait de leurs problématiques féminines et de leurs vulnérabilités spécifiques, avec des conséquences sur leur santé et celle de leurs enfants. Peu de dispositifs d’addictologie spécifiques aux femmes existent. L’objectif de l’étude était de réaliser un état des lieux du suivi gynéco-obstétrical et de la périnatalité des patientes afin d’évaluer l’intérêt d’une consultation dédiée. Matériel et méthodes : Etude quantitative descriptive auprès de patientes recrutées dans deux centres de soins en addictologie (CSAPA ambulatoire et centre d’addictologie hospitalière) à Amiens. Résultats : 57 patientes ont été incluses, âgées de 41 ± 12 ans. 77% avaient été ou étaient suivies pour au moins un trouble psychiatrique avec prédominance des troubles anxiodépressifs. 54% des patientes n’avaient pas de suivi gynécologique régulier avec un retard moyen de suivi de 5,4 ans. 71% déclaraient que les TU de SPA avaient pu influencer ce retard. Concernant le frottis cervico-utérin, 42 % des patientes étaient en retard (3,4 ans) et 36 % de retard à la mammographie (5,2 ans). 49% de femmes en âge de procréer étaient sans contraception et 32% avait subi au moins une IVG. 60% avaient déjà eu un rapport sexuel à risque, avec l’absence de contrôle sérologique dans les suites pour 38% d’entre elles. 74% déclaraient avoir subi de la violence psychologique et/ou physique et 2/3 déclaraient vivre dans un environnement familial actuel insécure. Seules 8% des grossesses avaient bénéficié d’une consultation préconceptionnelle malgré une réduction significative des consommations de SPA pendant la grossesse (p<10-6). 20% des enfants avaient eu des complications néonatales (hospitalisation néonatalogie ou soins intensifs) ; 47% nécessitaient un suivi spécialisé dont 22% en pédopsychiatrie et 17% bénéficiaient d’une prise en charge scolaire spécialisée. Au total, 90% des patientes étaient favorables à une consultation gynécologique dédiée au sein des centres de soins en addictologie dont l’ensemble pour l’accès à un suivi général gynécologique, 65% intéressées par l’abord du dépistage des IST, 43% pour le suivi de grossesse et 29% pour l’accès à un planning familial. Conclusion : Le suivi gynéco-obstétrical des femmes n’était pas optimal avec un retentissement sur leurs enfants. Intérêt du développement de consultations gynéco-obstétricales dédiées au sein des structures de soins spécialisées en addictologie.
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P092 - Troubles cognitifs chez les patients ayant un trouble lié à l’usage d’alcool
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : NAIT SLIMANI A. (1)
Présentateur : NAIT SLIMANI Azzedine
Etablissement : (1) EPS Barthélémy Durand Etampes., Etampes, FRANCE
Introduction : L’alcool est la substance psychoactive la plus consommée, responsable de 3,3 millions de décès dans le monde chaque année. Si les troubles cognitifs dues à l’alcool sont bien documentés, ils demeurent toutefois sous-estimés. Les théories récentes sur les addictions mettent en exergue des altérations cognitives ; perturbations du contrôle exécutif et des capacités d’inhibition (George & Kolb, 2010 ; Volkov 2004). 78% des patients hospitalisés pour un trouble lié à l’usage d’alcool, avaient une atteinte au moins dans un domaine cognitif. Ies troubles ont un impact négatif sur la qualité de vie et la situation professionnelle du patient (Donovan et al, 2005)
Méthode : étude prospective portée sur 27 patients ayant un diagnostic de troubles liés à l’usage d’alcool selon les critères DSM V. Elle comprend deux étapes, la première est de remplir un questionnaire retraçant un ensemble de paramètres épidémiologiques et la seconde consiste en la passation par le même examinateur du test BEARNI.
Résultats : les résultats montrent que 81% des patients avaient des troubles cognitifs. L'ensemble des patients ayant débuté les consommation d’alcool avant l’âge de 15 ans avaient des troubles cognitifs, dont plus de 70% des cas des troubles modérés. Les troubles cognitifs sont plus fréquents chez les consommateurs de plus de 40 ans, le taux est de 50% chez les moins de 40 ans et de 93% au-delà de 50 ans. On a retrouvé une corrélation entre l’apparition des troubles cognitifs et le niveau socio-culturel des patients, 90% des patient ayant moins de 12 ans d’étude (a partir du CP) avaient présentaient des troubles cognitifs, le taux étant de 50 % chez ceux avec un niveau supérieur à 12 ans d’étude. L’apparition des troubles cognitifs dans cette étude montre une relation avec les quantités d’alcool consommées au quotidien.
La mémoire, la fluence verbale, l’ordination alphabétique et la capacité viséo-spatiale ont été explorées dans notre travail, révélant des atteintes à des degrés divers.
Conclusion : les troubles cognitifs dans les troubles liés à l’usage d’alcool sont fréquents mais restent sous-diagnostiqués, ce qui impacte négativement la prise en charge et l’engagement des patients dans le processus de changement face à l’alcool.
Le dépistage est une étape importante dans le processus thérapeutique, le questionnaire BEARNI est apparu dans notre étude comme un outil de repérage intéressant, du fait de sa faisabilité et de sa passation rapide et simple.
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P093 - Evaluation du programme « envol » groupe de TCC de consommation contrôlée
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : GOMET R. (1), GEOFFROY P. (2), LIÉNART A. (1), SOUCHET C. (1), ISÉNI M. (1), TRABUT J. (1)
Présentateur : GOMET Romain
Etablissement : (1) Hopital Albert Chenevier - CHU Henri Mondor, Créteil, FRANCE; (2) Hopital Bichat-Claude Bernard, Paris, FRANCE
Introduction
Lutter contre le mésusage d’alcool représente un véritable enjeu de santé publique. Les craintes liées à l’abstinence peuvent limiter l’entrée dans les soins. Proposer un objectif de retour à une consommation contrôlée apparait être une alternative efficace en termes de diminution de la morbi-mortalité. Bien que cet objectif soit souhaité par près de la moitié des patients, l’offre de soins reste généralement limitée aux consultations individuelles. Nous avons souhaité évaluer l’intérêt de groupes de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) dans ce contexte.
Méthode
Nous avons mis au point L'envol, un programme de TCC composé de 9 séances hebdomadaires de 2 heures à mener en groupe qui vise le maintien des objectifs de consommation contrôlée chez des patients dépendants à l’alcool. Parmi les 27 patients inclus entre les hôpitaux Albert Chenevier de Créteil et Forcilles depuis Mai 2016, 16 ont pu terminer ce programme. Des auto-questionnaires remis au cours du programme ont permis d’évaluer prospectivement l’évolution de ces patients.
Résultats
La consommation moyenne des participants évaluée en verres standards par jour a significativement diminué au cours du programme ([0,008-16], p=0,049), qu’elle soit occasionnelle ([1,3-5,3], p=0,0026) ou habituelle ([0,97-2,9], p=0,038). Leur craving évalué par le score OCDS a également significativement diminué ([2,7-6,6], p=0,001), alors que leur confiance en leurs capacités évaluée par échelle numérique a augmenté ([0,27-1,7], p=0,01). Ces évolutions positives ont eu tendance a perdurer un mois après la fin du programme.
Les patients étaient globalement satisfaits de l'aide apportée par le programme L'envol (évaluée à 8,12/10). Ils étaient une majorité (94,2%) à considérer qu'il leur avait été utile pour atteindre leurs objectifs de consommation contrôlée puis les maintenir.
Conclusion
La TCC en groupe apparaît efficace pour réduire les consommations, le craving et améliorer la confiance des patients. Ces résultats sont très encourageants et semblent se maintenir au-décours du programme. Une étude contrôlée permettrait d’en confirmer l’efficacité.
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P094 - La pratique de crypto-monnaie : Un lien avec les jeux de hasard et d’argent ?
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : SOICHEZ O. (1), CARDENAL M. (1), WALBURG V. (1)
Présentateur : WALBURG Vera
Etablissement : (1) Institut Catholique de Toulouse, Toulouse, FRANCE
Introduction : Si aucune étude n’a été réalisée concernant la place de l’addiction des crypto-monnaie en France, son potentiel addictif lui interroge. Cette recherche exploratoire vise ainsi à ouvrir une réflexion sur la pratique de crypto monnaie, son potentiel addictif et les enjeux qu’elle soulève en termes de prévention. L’objectif principal de cette étude est donc de questionner le caractère pathologique de celle-ci au regard des jeux de hasard et d’argent (JHA) que nous supposons être une pratique similaire.
Méthode : Pour répondre au mieux à nos hypothèses une comparaison a été effectuée entre pratiquants de crypto-monnaie et joueurs de jeux de hasard et d’argent afin d’en extraire des similitudes et des différences. De ce fait, 124 pratiquants de crypto- monnaie et 161 joueurs de JHA ont répondu à un questionnaire en ligne évaluant la motivation (GMQ-F), l’impulsivité (UPPS-P) ainsi que les distorsions cognitives. Tous trois étant facteurs d’initiation et de poursuite dans la pratique pathologique du JHA comme le stipule la littérature.
Résultats : Les résultats de cette recherche montrent que les pratiquants de cryptomonnaie ont des croyances dysfonctionnelles plus importantes que les joueurs de JHA. Concernant la motivation et l’impulsivité, les résultats tendent également à aller dans le sens d’une pratique pathologique.
Conclusion : C’est pourquoi, des recherches futures apparaissent nécessaires afin de questionner plus en profondeur le caractère addictif des crypto-monnaies et d’ajuster au mieux la prise en charge de ce public.
Mots clés : Crypto-monnaie, Jeux de hasard et d’argent, addiction, impulsivité, motivation et distorsions cognitives.
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P095 - Acceptation patient et recevabilité d’une nouvelle forme de buprénorphine à action prolongée – enquête AMBRE
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : BENDIMERAD P. (1), KOSIM M. (2), TROJAK B. (3,5)
Présentateur : BENDIMERAD Patrick
Etablissement : (1) Groupe Hospitalier La Rochelle Ré Aunis, La Rochelle, FRANCE; (2) Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière, Paris, FRANCE; (3) Service de Psychiatrie et d’Addictologie CHU, Dijon, FRANCE; (4) EA 4452, LPPM, Université de Bourgogne Franche-Comté, Dijon, FRANCE; (5) Camurus SAS, Paris, FRANCE
Introduction :
Les principaux critères de l'observance d'un traitement médicamenteux sont l’efficacité et la tolérance, mais la capacité du prescripteur à mieux cerner les demandes du patient afin de l’associer au choix de la décision thérapeutique la plus adaptée influence également l’acceptabilité et la prise correcte du traitement. Dans un contexte de mise à disposition de nouvelles galéniques dans la dépendance aux opioïdes, il est important d'apprécier les attentes des patients. C'est l'objectif de l’enquête AMBRE: évaluer les caractéristiques, les avantages et les contraintes des TSO actuels, la perception et la volonté des patients d’utiliser une nouvelle forme de buprénorphine à libération prolongée en injection sous-cutanée hebdomadaire ou mensuelle, et identifier le profil de ces patients.
Matériels/méthodes :
AMBRE est une enquête nationale transversale, multicentrique, réalisée chez des patients dépendants aux opioïdes, suivis en médecine générale, en CSAPA ou en Milieu Pénitentiaire (USMP). Les patients inclus étaient majeurs, traités ou initiant un TSO, acceptant de participer anonymement à l'enquête sous forme d'autoquestionnaire.
Résultats :
68 médecins ont inclus 366 patients entre février 2019 et mai 2019 : 173 patients (47.3%) dans les CSAPA, 88 (24.0%) chez les médecins généralistes et 105 (28.7%) dans les USMP. 43,5% était traités par buprénorphine, 37.7% par méthadone et 15.8% par buprénorphine/naloxone.
Pour 85,9% des patients, l’objectif d’un TSO est de diminuer l'usage de drogues, 95,5% souhaitent ne plus ressentir le manque et 89,2% prendre moins de risque pour leur santé. Se rendre souvent en pharmacie/centre pour récupérer le traitement est gênant pour 58,6% des patients.
Les aspects les plus important du nouveau traitement sont liés à sa pharmacologie / son efficacité attendue (dose stable et efficace pour 86,7% des patients, réduction du craving pour 81,2% d'entre eux) et la possibilité de prendre le médicament une seule fois par semaine/mois (80,2%), ne plus craindre d'oubli (80,3%), et la discrétion vs comprimés (73,3%).
53,2% des patients se disent prêts au passage à la nouvelle formulation. Ne plus vouloir ressentir de manque, vouloir moins prendre de risque pour sa santé, le fait de juger le TSO actuel moins efficace, d’augmenter sa consommation d‘autres médicaments (ex: anxiolytiques), de vouloir arrêter totalement la consommation de drogues, d’être gêné de penser à la prise du TSO tous les jours, et l'ancienneté du TSO > 10 ans, sont les facteurs prédictifs de la volonté de changement.
Discussion :
Les patients interrogés attendent d'abord un traitement efficace avec le moins de contraintes possibles. Il mettent en avant la stabilisation de la maladie, la limitation des contraintes et l’amélioration de leur qualité de vie. La majorité des patients est intéressée par la nouvelle formulation d’action prolongée de buprénorphine. Ils souhaitent ne plus ressentir de manque et prendre moins de risque pour leur santé.
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P097 - Intérêt de la TAC dans l’évolution des troubles émotionnels
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : LECONSTANT C. (1), TROUSSELARD M. (2), SPITZ E. (1)
Présentateur : LECONSTANT Charlène
Etablissement : (1) Université de Lorraine, Metz, FRANCE; (2) Institut de Recherche Biomédicale des Armées, Brétigny Sur Orge, FRANCE
Introduction: Présentation des résultats préliminaires d’une intervention à visée thérapeutique de médiation équine visant l’amélioration des capacités de régulation émotionnelle de patients souffrant de troubles addictifs et accueillis en post-cure. L’intervention thérapeutique s’appuie sur le programme MBRP (Mindfulness-Based Relapse Prevention ; Bowen, Chawla et Marlatt, 2010) de prévention de la rechute basée sur la pleine conscience.
Witkiewitz et Marlatt (2004) ont réalisé une refonte du modèle de prévention de la rechute en une théorie unifiée. Ce nouveau modèle apporte ainsi une compréhension multidimensionnelle, dynamique et systémique de la rechute. Cependant, Stanton (2005) reproche aux auteurs de négliger les relations interpersonnelles. En accord avec Stanton, nous pensons d’une part, qu’il est indispensable que la dimension interpersonnelle soit incluse dans les interventions thérapeutiques de prévention de la rechute. Et d’autre part, avec Tcherkassof et Fijda (2014), nous prenons le parti de penser que les émotions ne peuvent être régulées qu’à travers la dimension relationnelle. Le cadre de la thérapie assistée par le cheval (TAC), par le biais de la triade « cheval-patient-thérapeute », offre de multiples opportunités au thérapeute qui souhaite réduire les difficultés de régulation émotionnelle des patients, dans une perspective interpersonnelle.
Méthode : 84 patients répartis en 2 groupes distincts : groupe « intervention TAC » (n=47) et groupe « soins usuels » (n=37). Les patients du groupe « intervention » participent chaque semaine à une séance de thérapie assistée par le cheval durant 2 heures sur toute la durée de leur séjour (variant de 5 à 13 semaines). Nous avons réalisé des évaluations quantitatives à partir du questionnaire : DERS (Echelle des difficultés de régulation émotionnelle ; Darves-Bornoz, Degiovanni et Gaillard, 1999) administré en début et en fin de séjour. Des t de Student et des ANOVAs à mesures répétées ont été réalisées.
Résultats : Les résultats indiquent, pour l’ensemble des patients, une diminution de leurs difficultés de régulation émotionnelle (F=16.38, p=.001). Les deux groupes ne diffèrent pas significativement, cependant, on observe un effet d’interaction significatif « Temps*Groupes ». Le groupe intervention TAC bénéficie d’une évolution plus rapide au cours du séjour pour deux sous-dimensions de la DERS : diminution plus rapide du manque de conscience émotionnelle (F=5.41, p=.02) et des difficultés à s’engager dans des comportements orientés vers un but en présence d’émotions négatives (F=5.74, p=.01).
Conclusion: Ainsi, nous concluons que cette approche thérapeutique assistée par le cheval est une intervention efficace pour réduire les difficultés de régulation émotionnelle impliquées dans le risque de rechute. Les futures recherches devraient inclure des groupes plus importants, une assignation aléatoire et un suivi à plus long terme.
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P098 - Le double diagnostic (DD) chez les femmes et leurs prises en charges pharmacologiques au sein de l’hôpital Ar-razi de salé (Maroc)
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : SLIMANI G. (1), NZAMBA D. (1), BERRADA H. (1), SABIR M. (1), EL OMARI F. (1)
Présentateur : SLIMANI Ghizlane
Etablissement : (1) Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-razi, Salé , Sale, MAROC
INTRDUCTION
La prise en charge de ses femmes aux seins des services adultes vise souvent les pathologies psychiatriques. Et Les psychiatres ne sont pas sensibilisés de l’importance de prise en charge via des approches intégrées (traitement les 2 troubles en même temps.
OBJECTIFS : Évaluer le profil socio-démographiques et psychopathologiques des femmes hospitalisées à l’hôpital universitaire Ar-razi de Salé ayant un double diagnostic et leurs prises en charge pharmacologiques.
METHODE
On a mené une étude transversale (rétrospective sur dossier), réalisée du 01 janvier au 30 septembre 2019.
251 Dossiers médicales ont été consulté (55 femmes hospitalisées ont été recrutées à l’étude) incluant Toute femme ayant été hospitalisée à l’hôpital Ar-razi de Salé dans les unités femme de psychiatrie adulte ou d’addictologie
Critères d’inclusion :
- L’hospitalisation durant cette période
- Avoir une pathologie duelle
- Avoir un âge ≥18 ans
Critères d’exclusion :
- les patients adultes hospitalisés de sexe masculin
- Les femmes hospitalisées en dehors de cette période
Nous avons analysé les dossiers cliniques des patientes sortants à l’aide d’une fiche d’exploitation préétablie regroupant plusieurs paramètres.
RESULTATS
- Les caractéristiques sociodémographiques
Le profil des patientes : sont des sujets jeunes âgées de 32.2 ± 11.74 ans, célibataires, vivent chez leurs parents et n’ont pas d’enfants, de niveau scolaire secondaire et en chômage (TAB1)
Les patientes ayant double diagnostic faisant plus des tentatives de suicide, avec un recours élevé à l’hospitalisation aux services psychiatriques d’adultes vue l’aggravation de leurs symptomatologies psychiatriques comorbides.
Et elles ont une durée moyenne de maladie de 6.7 ± 6.3 ans (TAB2)
- Les tentatives de suicides :
Les patientes ayant double diagnostic faisant une tentative de suicide dans 55% des cas, et surtout dans un cadre dépressif 70 % (TAB 3).
- Le profil clinique des patientes hospitalisées
Les patientes ayant un double diagnostic souffrent des pathologies psychiatriques les plus lourdes, et elles consomment plus du tabac, de cannabis et d’alcool (TAB 4).
- La prise en charge pharmacologique
Dans les DD psychotiques et bipolaire : les antipsychotiques atypiques sont les neuroleptiques les plus prescrits
Les ISRS sont les antidépresseurs les plus utilisés dans la prise en charge de DD dépressif
La carbamazépine est utilisée en 1er intention dans les DD bipolaires, et la lamotrigine dans les DD dépressifs
La chlorpromazine est utilisée en 1er intention comme neuroleptique sédatif adjuvant dans DD psychotique et bipolaire (TAB 5)
CONCLUSION
On a alors une affaire à des femmes plus lourdes sur le plan psychopathologique, désinsérées socialement, et certaines ont des enfants à leurs charges d’où l’intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire et intégrées
D'autres études sont nécessaires pour améliorer la base de preuves pour la prise en charge de cette population.
 Les caractéristiques sociodémographiques des patientes hospitalisées ayant double diagnostic
 Les ATCDs des patientes hospitalisées ayant double diagnostic
 Le suicide chez les femmes hospitalisées ayant double diagnostic
 Le profil clinique des femmes hospitalisées ayant double diagnostic
 la prise en charge pharmacologique des patientes hospitalisées ayant double diagnostic |
P099 - Dispositif d’hospitalisations séquentielles pour les problématiques alimentaires chronicisées
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : DEREAU J. (1)
Présentateur : DEREAU Judith
Etablissement : (1) Epsylon-Clinique La Ramée, Bruxelles, BELGIQUE
Introduction
Depuis début 2019, nous proposons à six patient.e.s qui souffrent de troubles alimentaires de longue date, de revenir à échéance fixée, une semaine toutes les six semaines.
Une unité spécialisée dans la prise en charge de patient.e.s souffrant de troubles du comportement alimentaire
Le traitement des troubles du comportement alimentaire requiert une prise en charge à court, moyen et long terme, ambulatoire et parfois hospitalière. Nous insistons toujours sur la nécessité d’une multidisciplinarité : un.e psychiatre qui coordonne les divers intervenant.e.s, un.e médecin somaticien.ne (garant.e de l’état physique et des limites d’une poursuite d’un travail ambulatoire), un.e diététicien.ne, ainsi que la mise en place d’un travail psychothérapeutique individuel, et de couple ou de famille lorsque cela s’indique. Le travail ambulatoire peut être suffisant. Mais il arrive qu’une hospitalisation se décide, toujours après une ou plusieurs consultations préalables pour fixer le cadre du séjour. Pour les cas d’anorexie, la durée d’hospitalisation se situe entre 2 et 5 mois, le temps d’une reprise de poids associée à un investissement tant des différents entretiens que des activités thérapeutiques, avec une équipe nursing très présente. Pour les problématiques boulimiques, depuis 8 ans, notre unité propose un protocole de soins hospitalier. Au cours de ce séjour de 5 semaines, en plus de la prise en charge pluridisciplinaire, seront proposées de façon structurée diverses activités thérapeutiques spécifiques et obligatoires. A la fin de toute hospitalisation, il y a une reprise/relance indispensable du suivi ambulatoire.
Que proposer face à la répétition mortifère des problématiques alimentaires installées ?
De manière réaliste, on ne peut envisager de trop longs séjours, pour l’hôpital mais aussi pour le.a patient.e. Voyant la fréquence des demandes de retours en hospitalisation, nous avons commencé à formaliser des hospitalisations « séquentielles », c’est-à-dire la répétition d’hospitalisations d’une semaine toutes les six semaines, pour permettre aux processus tant boulimiques qu’anorexiques, de progressivement s’apaiser, tout en restant ancré dans la vie sociale, scolaire et parfois professionnelle. Nous développerons dans ce poster en quoi ce dispositif différent des hospitalisations classiques susnommées permet clairement une amélioration de l’engagement dans les soins et leur continuité, avec une visée de diminution des symptômes et une amélioration de la qualité de vie de ces patient.e.s.
Conclusion
Le fait de s’engager dans un suivi au long cours, souvent difficile à mettre en place pour ces patient.e.s, garantit de façon plus favorable une évolution positive ; y adjoindre un retour bref mais régulier dans l’unité semble avoir des effets bénéfiques supplémentaires, tant dans les processus boulimiques qu’anorexiques qui se sont chronicisés. Nous prévoyons de lancer une étude longitudinale dans les mois à venir.
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P101 - Prévalences de l’hépatite B,C et VIH chez les patients sous méthadone
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : ZAKI A. (1), SABIR M. (1)
Présentateur : ZAKI Amal
Etablissement : (1) hopital ar-razi salé , Salé, MAROC
Introduction
L’usage de substances psychoactives (SPA) est associé à des risques sociaux,sanitaires et infectieux. Ceux-ci sont d’une grande diversité et peuvent être liés directement à la consommation de SPA en particulier à la transmission par voie veineuse ou injectable de virus tels que : VIH/sida, hépatites virales B et C.
Les traitements de substitution ont radicalement modifié la prise en charge des usagers de substances psychoactives (SPA) et notamment la prise en charge de leurs pathologies somatiques dont l‘ hépatite B et C et VIH.
Grâce à la substitution, la prise en charge somatique des usagers peut être couplée avec le traitement de l’addiction avec une bonne prise en charge des comorbidités.
L’objectif principal de ce travail est de déterminer les caractéristiques sociodémographiques et médico-psychiatriques des patients sous méthadone à l’Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-razi de Salé et plus précisément chez les patients atteints de l’hépatite B ,C et VIH sous méthadone .
Méthode
Il s’agit d’une étude d’observation rétrospective sur dossiers. La méthodologie retenue se base sur une fiche d’exploitation, Les données ont été recueillies à partir des dossiers de l’ensemble des patients admis au centre d’addictologie de l’Hôpital Universitaire Psychiatrique de Salé et spécifiquement en unité de méthadone depuis son inauguration en juin 2010 jusqu’à septembre 2019.
206 patients depuis juin 2010 ont été inclus dans l’étude ,actuellement, 80 patients en file active (fin septembre 2019),124 patients ont quitté le programme pour diverses raisons depuis Juin 2010 et 93 patients en relais depuis 2012
25 patients sont atteints de l' hépatite B ,C ou VIH.
Résultats
Tableau 1 : Caractéristiques sociodémographiques des patients intégrés au programme Méthadone (Juin 2010- septembre 2019)
Tableau 2 : Caractéristiques médico-psychiatriques des patients intégrés au Programme Méthadone (Juin 2010- septembre 2019)
Tableau 3 : Caractéristiques médico-psychiatriques des patients intégrés au Programme Méthadone atteints de l’hépatite B, C et VIH (Juin 2010- septembre 2019)
Graphique 1 : Prévalences de l’hépatite B, C et VIH chez les patients sous méthadone
Graphique 2 : Taux des patients mis sous traitement de l’hépatite B, C et VIH
conclusion
la méthadone a joué un rôle majeur sur le contrôle du VIH , de l’hépatite B et C chez les usagers de drogues et sur l’amélioration des conditions de vie des personnes traitées , C’est pourquoi la recherche dans ce domaine doit s’orienter vers l’identification des modèles de prise en charge susceptibles d’assurer la présence de recommandations et leur observance, et d’optimiser l’accès et le maintien en traitement, et d’atteindre toutes les populations qui en ont besoin, surtout les plus marginalisées.
 Tableau 1 : Caractéristiques sociodémographiques des patients intégrés au programme Méthadone (Juin 2010- septembre 2019)
 Tableau 2 : Caractéristiques médico-psychiatriques des patients intégrés au Programme Méthadone (Juin 2010- septembre 2019)
 Tableau 3 : Caractéristiques médico-psychiatriques des patients intégrés au Programme Méthadone atteints de l’hépatite B, C et VIH (Juin 2010- septembre 2019)
 Graphique 1 : Prévalences de l’hépatite B, C et VIH chez les patients sous méthadone
 Graphique 2 : Taux des patients mis sous traitement de l’hépatite B, C et VIH |
P104 - Comorbidités addictives dans la file active du Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : MARZOUKI F. (1), OUFKIR A. (1), AJROUJ H. (1), KHOUBILA A. (1)
Présentateur : MARZOUKI Fatimaezzahra
Etablissement : (1) centre hospitalier universitaire de casablaca, Casablanca, MAROC
Introduction:
Les Conduites addictives sont fréquentes chez les patients suivis pour troubles psychiatriques.
Notre étude propose de rechercher la fréquence de ces conduites chez les patients suivis en consultation au centre psychiatrique universitaire de Casablanca.
Méthode :
Nous avons recueilli les données concernant tous les consultants du centre psychiatrique universitaire de Casablanca pendant la période allant du 1er Janvier au 31 Décembre 2018. Les dossiers étaient disponibles dans la base de données informatisée du service.
Les données ont été traite avec le logiciel SPSS version 25
Résultats:
Notre échantillon est composé de 706 hommes (88%) et 96 femmes (12%). L’âge moyen est de 35 ans (Âges extrêmes : 16—84ans).
Les prévalences des troubles psychiatriques sont de : 50,5% pour la schizophrénie ; 15 ,5% pour le trouble bipolaire ; 11% pour le syndrome dépressif ; 5 ,7% pour le trouble schizoaffectif ; 17,3 % le reste des troubles.
Les prévalences des conduites addictives dans les troubles les plus fréquents est de:
Dans la schizophrénie : 54,1 % le tabac ; 15,8 % le cannabis, 3,1% l'alcool; 1,7% les psychotropes, et 25,3%pour les autres substances.
Dans le trouble schizoaffectif : 71% le tabac ; 16,1% cannabis ; 4,8% l’alcool ; 3,2% pour les psychotropes et 4,9%pour les autres substances.
Dans le trouble bipolaire : 40.7% le tabac ; 7,7% le cannabis ; 5,4% l’alcool; 1,7% les psychotropes et 44,5%pour les autres substances
Dans la dépression : 16,8% le tabac ; 3,5% le cannabis ; 1,7% l'alcool ,1% les psychotropes, et 77% pour les autres substances.
Conclusion:
Les addictions au tabac et au cannabis sont les plus fréquentes quelque soit le trouble psychiatrique.
Les troubles psychotiques: schizophrénie et trouble schizo-affectif sont les troubles ou les addictions sont les plus fréquentes.
Il est essentiel de proposer de manière systématique une évaluation, et une prise en charge de leurs conduites addictives.
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P106 - Dépendance aux benzodiazépines chez les personnes âgées : à propos d'une enquête auprès des consultants en psychiatrie
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : NEILY C. (1), ROMDHANI I. (1), MAJDOUB R. (1), MANNAI J. (1)
Présentateur : MANNAI Jihenne
Etablissement : (1) CHU IBEN El Jazzar Kairouan, Kairouan, TUNISIE
Avec le vieillissement démographique , la connaissance des particularités du sujets âgés pour la prescription des médicaments dans la psychiatrie devient une préoccupation croissante. Une classe de ces médicaments utilisés dans notre spécialité est les benzodiazépines. Ils restent largement prescrits chez le sujets âgés devant leur bénéfice dans certains situations cliniques, mais l’usage à long terme est associé à multiples risques, dont essentiellement : la dépendance.
L’objectif de notre étude est d’évaluer la dépendance aux benzodiazépines chez les personnes âgées
Méthodes :
Nous avons mené une étude rétrospective et descriptive portée sur les dossiers des nouveaux patients âgés de plus de 55 ans, qui ont consultés pour la première fois au service de psychiatrie du CHU Ibn Jazzar kairouan, durant la période du 1 janvier 2016 au 31 aout 2017.
Résultats :
Nous avons recruté 143 patients.L'âge moyen de notre population était de 65 ans
Les motifs de consultations sont répartis comme suit : trouble du sommeil 80%, tristesse 61%, céphalées 42% , hallucinations 29%, amnésie 24.5%, agitation 13.3%.
Les diagnostics retenus étaient la dépression (44.2%), les troubles anxieux (20.9%) la démence (17.1%) , schizophrénie (10.9%) et trouble bipolaire (7%).
Sur le plan thérapeutique, les anxiolytiques ont été prescrits pour 52,9% des patients. La majorité du traitement anxiolytique été des benzodiazépines (92%). Cette prescription a été poursuivie pour une durée moyenne de 270 ±12 jours. Pour plus de tiers de ces patients, les traitements par anxiolytique ont été poursuivis au long cours. Parmi ces patients, 42% ont entamé un protocole de sevrage de la benzodiazépine en ambulatoire avec une rechute dans 75% des cas. Parmi les principaux signes de sevrage : l’irritabilité dans 63% des cas, l’instabilité psychomotrice dans 18% des cas, les troubles du sommeil dans 22% des cas.
Conclusion:
Les sujets âgés sont parmi les plus exposées aux effets secondaires des benzodiazépines lors d’une consommation chronique. La prescription des benzodiazépines doit donc être prudente et conforme aux règles.
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P108 - Les pensées ruminatives chez les patients présentant un trouble addictif
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : VINCENTI M. (1), FAGET-AGIUS C. (1), BOYER L. (1), LANÇON C. (1)
Présentateur : VINCENTI Marine
Etablissement : (1) Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, Marseille, FRANCE
Introduction : Les ruminations sont considérées comme un facteur transdiagnostique pouvant expliquer la forte comorbidité entre les pathologies psychiatriques et addictologiques. L’objectif principal de notre étude est d’évaluer la fréquence des pensées ruminatives dysfonctionnelles en comparaison avec les pensées fonctionnelles chez des patients présentant un trouble addictif, toutes addictions confondues. L’objectif secondaire est de comparer la fréquence des pensées ruminatives fonctionnelles ou non au sein de chaque addiction. L’objectif tertiaire de notre étude est de montrer s’il existe une corrélation entre les pensées ruminatives et les troubles anxio-dépressifs chez les patients présentant un trouble addictif.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive transversale. 89 patients d’un Hôpital de Jour d’addictologie ont été inclus dans notre étude. Nous avons utilisé deux questionnaires de ruminations (Ruminative Response Scale et Mini Cambridge Exeter Ruminative Thought Scale)
Résultats : Toutes addictions confondues, il existait une différence très significative entre les ruminations (fonctionnelle ou non) pour les deux échelles. Nous retrouvons les mêmes résultats pour les sous-groupes alcool, tabac, addiction comportementale. Pour les sous-groupes opiacés, hypnotiques-sédatifs, il existait une différence significative uniquement pour l’échelle Ruminative Response Scale. Aucune différence significative n’a été retrouvée pour les groupes cannabis et cocaïne.
Conclusion : Notre étude est une étude préliminaire, qui ouvre vers la perspective de nouvelles recherches en addictologie. Les résultats vont dans le même sens que les études réalisées chez les patients présentant un trouble de l’usage à l’alcool. Les patients présentant un trouble addictif auraient plus de pensées ruminatives dysfonctionnelles (PAA et ressassement) que celles décrites comme adaptatives (PCE et réflexion). On retrouve cette différence pour les patients présentant un trouble lié à l’alcool, au tabac et pour les patients présentant une addiction comportementale. On observe une différence significative uniquement entre les scores du « ressassement » et de la « réflexion » pour les patients présentant un trouble de l’usage lié aux opiacés, aux sédatifs hypnotiques anxiolytiques et pour les patients sevrés d’une autre addiction.
 Caractéristiques socio démographiques et cliniques de la population étudiée
 Comparaison des moyennes des scores aux questionnaires de ruminations en population étudiée et pour les sous-échantillons des patients présentant un trouble addictif.
 Corrélation entre les scores des questionnaires de rumination et les questionnaires de dépression et d’anxiété parmi la population étudiée et les sous-échantillons de patients présentant un trouble addictif.
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P109 - Enquête sur les violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur
Thème: 08 - Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Auteurs : MARECHAL I. (1)
Présentateur : MARECHAL Iris
Etablissement : (1) Etudiante HEC -SciencesPo + Présidente de l'Observatoire Etudiant des Violences Sexuelles et Sexistes dans l'Enseignement Supérieur, Chatou, FRANCE
Introduction:
L’Observatoire Etudiant des Violences Sexuelles et Sexistes dans l’Enseignement Supérieur est une association inter-filières ayant pour objectif d’établir un état des lieux des violences rencontrées par les étudiantes et les étudiants durant leurs études et de recenser les solutions existantes. Cet observatoire a été créé en mai 2019 par un groupe d’étudiantes et d’étudiants d’universités, écoles et IUT français. L’association a reçu récemment le soutien officiel du Collectif Féministe contre le Viol.
2 constats:
- Une sous-déclaration des VSS dans l’Enseignement Supérieur:
Une récente étude de l’INED montre que chaque année, 1 femme sur 20 âgée de 20 a? 34 ans subit une agression sexuelle. En appliquant ces statistiques aux établissements d’enseignement supérieur, on peut estimer qu’une université? de 30.000 e?tudiant.e.s devrait signaler près de 750 cas d’agression chaque année.
- Le manque d’un dispositif de recensement des initiatives existantes.
Méthode:
L’Observatoire a réuni un comité scientifique composé de psychiatres, de sociologues, d’infirmiers et d’experts des violences sexuelles dans l’objectif d’établir un questionnaire sur la question. Ce questionnaire (https://forms.gle/aHaszYKdsS7tu7aHA) circulera de juin à décembre 2019 via les mailings listes des établissements et via les réseaux sociaux avec pour objectif d’atteindre les 10,000 réponses (plus de 4,000 réponses ont déjà été obtenues à ce jour). Ces données donneront lieu à un rapport public composé d’une analyse des informations recueillies (analyse réalisée par le cabinet Cognito Consulting et par les sociologues du comité scientifique) et d’une partie "recensement des initiatives existantes pour venir en aide aux victimes" (partage des bonnes pratiques entre établissement).
Pour plus d'informations sur la méthode utilisée, il est possible de consulter notre charte méthodologique, disponible sur notre site internet (observatoire-vss.com).
Résultats partiels:
Sur les 4000 premières réponses:
- 27% de femmes, 70% d'hommes et 3% de non-binaires
- selon les étudiant.e.s l'une des principales causes des VSS est la pression sociale et l'effet de groupe
- le questionnaire mesure également la proportion d'étudiant.e.s témoins ou victimes de violences sexuelles
- parmi les victimes, 41% déclare que les violences subies ont eu un impact important sur leur état psychologique
Conclusion:
L'Observatoire sera en mesure de présenter plus de résultats lorsque les 10,000 réponses seront atteintes.
L'objectif de ce rapport est d'alerter sur la question afin que de réelles mesures soient mises en place pour les victimes.
Pour en savoir + :
Questionnaire version française :https://forms.gle/aHaszYKdsS7tu7aHA
Questionnaire version anglaise :https://forms.gle/DWQzvmuhc15YiTpXA
Page Facebook :www.facebook.com/observatoire.vsses/
Page instagram: @Observatoire_vsses
Site internet :https://observatoire-vss.com
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P110 - Adolescents en institution : effet médiateur des représentations d'attachement
Thème: 08 - Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Auteurs : RICHARD S. (1)
Présentateur : RICHARD Sandrine
Etablissement : (1) Université Paris 8 - IED, Paris, FRANCE
Introduction: Un adolescent est retiré de sa famille quand son développement est en danger. Parce qu'ils sont souvent placés à la suite de périodes de privations, d'abus ou de négligences, ils ont pour la plupart manqués de parents suffisamment sensibles pour les aider à développer une confiance en soi et à construire des liens sécurisants. Des représentations d'attachement problématiques, l'exposition aux traumatismes relationnels précoces seraient prédictifs d'une faible estime de soi et de difficultés de régulation émotionnelle.
Méthode : L'échantillon de base comportait au total 30 adolescents, âgés de 16 à 18 ans, répartis sous les groupes "placé": 15 sujets en institution et "témoin": 15 sujets vivant au domicile familial. Pour caractériser le contexte de placement: le Childhood Trauma Questionnaire (1994); Pour évaluer l'attachement : l'Inventory of Parents and Peers Attachment (1987); Pour déterminer le niveau d'estime de soi, l'échelle de Rosenberg (1965); Pour évaluer les difficultés de régulation émotionnelle (DERS, 2013). Les moyennes obtenues aux échelles ont été calculés et les coefficients de corrélations de Pearson utilisés.
Les résultats concernant l'effet médiateur des représentations d'attachement expliquant les liens entre maltraitance et estime de soi n'a pu aboutir. Ils étayent l'hypothèse selon laquelle l'adolescence est une période charnière au cours de laquelle le système d'attachement est remanié et l'estime de soi menacée. Les moyennes présentaient une estime de soi inférieure à la norme (moy = 29,4), aucune corrélation n'était significative. Il est probable que les modèles internes opérants puissent entretenir un sentiment d'échec, une incapacité à se faire aimer et une perception négative des relations interpersonnelles entretenant des sentiments pénibles, difficiles à réguler. Pour faire face à des niveaux émotionnels positifs et négatifs croissants, les parents ont un rôle de base de sécurité émotionnelle pendant le processus d'autonomisation pour que le jeune surmonte des situations stressantes. Nos résultats mettent en relief des vulnérabilités de régulation émotionnelle (moy = 92) chez les adolescents maltraités mais aucune corrélation significative n'a été retrouvé permettant d'affirmer un effet médiateur des représentation d'attachement (r= -0.022). Ce résultat est intéressant dans l'hypothèse où ce constat confirmerait que le contexte socio émotionnel dans lequel il évolue représente une importance capitale, puisqu'il influence la manière d'appréhender son environnement. Toutefois, nous supposons, qu'à terme, l'adolescent en institution puisse s'appuyer sur une figure d'attachement secondaire pour favoriser le développement progressif de nouvelles compétences socio-émotionnelles. Bien que menées sur un petit échantillon, les conclusions de cette recherche exploratoire mériteraient d'être étayées par des études complémentaires sur l'influence d'une figure d'attachement de substitution en milieu institutionnel.
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P112 - Validation et adaptation transculturelle du M-CHAT-R/F en arabe dialectal marocain
Thème: 08 - Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Auteurs : MOUKHLESSE S. (1), CHEKIRA A. (1), TABRIL T. (1), BOUT A. (1), AARAB C. (1), AALOUANE R. (1)
Présentateur : MOUKHLESSE Souha
Etablissement : (1) Hôpital Ibn Al Hassan, CHU HASSAN II Fès, Maroc, Fès, MAROC
Introduction :
Le M-CHAT R/F (Modified Checklist for Autism in Toddlers Revised with Follow-up) est un contrôleur en deux étapes, fait d’un questionnaire dichotomique de 20 items, pour détecter les symptômes de TSA chez les enfants entre 16 et 30mois. Il s’agit d’un entretien structuré destiné à clarifier les réponses des parents et à susciter des exemples de comportements pertinents à chaque réponse à risque.
Le but de cette étude est la validation quantitative et qualitative, avec adaptation transculturelle du M-CHAT R/F, afin d’instaurer un outil permettant le dépistage précoce chez les enfants atteints de TSA.
Méthodologie :
Notre étude est prospective étalée sur une période de trois ans, en collaboration avec le service d’épidémiologie, dans laquelle on avait obtenu l’accord de validation et de publication du M-CHAT R/F de l’auteur de l’échelle.
La composante qualitative et l’adaptation transculturelle du questionnaire a été réalisée en quatre étapes.
Puis, l’étape initiale de la validation quantitative a nécessité le recueil d’un échantillon d’enfants entre 16 et 30 mois non diagnostiqués pour TSA et ne représentant aucun handicap physique ou mental contre indiquant la passation du questionnaire.
L’étape finale a consisté en l’élargissement de l’échantillon en intégrant une population déjà diagnostiquée de TSA.
Nous avons recruté 130 enfants au cours de notre étude, divisés en deux catégories : la catégorie 1 représente une population non ciblée d’enfants non diagnostiqués pour TSA au nombre de 92 et une catégorie 2 qui représente une population ciblée d’enfants diagnostiqués et suivis pour TSA au nombre de 38.
Résultats :
La cohérence interne du M-CHAT R/F a été confirmée par le calcul du coefficient α de Cronbach dont la moyenne était de 0,929.
Une valeur de coupure α ≥ 0,8 représentait une excellente cohérence interne et une valeur α de 0,6 à 0,8 indiquait une cohérence interne acceptable.
Les valeurs du coefficient kappa comprises entre 0,78 <κ < 0,97 représentent un accord parfait. Les valeurs du coefficient de corrélation intra classe comprises entre 0,97 < ICC < 0,99 avec un intervalle de confiance à 95% indiquent une fiabilité très élevée.
Ces résultats satisfaisants, nous ont permis d’aboutir à une version en arabe dialectal marocain, que nous espérons sera d’une grande utilité pour le dépistage et le diagnostic précoce des TSA.
Nous avons comparé notre étude avec celles faites à travers le monde visant également en la validation et l’adaptation transculturelle du M-CHAT R/F qui ont montré également que ce score a fait preuve de fortes propriétés psychométriques avec une spécificité et une sensibilité élevées.
Conclusion :
Notre travail constitue la première validation qualitative et quantitative avec adaptation transculturelle d’un outil de dépistage, ainsi qu’une base pour des validations ultérieures, et va permettre d’aborder un projet national visant à faire connaitre cette maladie méconnue par notre population et son dépistage précoce.
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P115 - Prise en charge de l'énurésie chez les enfants suivis au service de pédopsychiatrie de l’hôpital psychiatrique Arrazi de Salé
Thème: 08 - Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Auteurs : KARARA A. (1), YAMOUL M. (1), BENZAHRA S. (1), LABOUDI F. (1), KISRA H. (1)
Présentateur : KARARA Assia
Etablissement : (1) hôpital Arrazi Salé, Salé, MAROC
INTRODUCTION
L'énurésie se définit comme des mictions répétées au lit ou dans les vêtements, qu’elles soient involontaires ou délibérées chez un enfant dont l’âge chronologique est d’au moins 5 ans. L'enfant avec une énurésie nocturne urine dans son lit alors qu'il est endormi et n'est généralement pas réveillé par le fait d'être mouillé. La forme la plus fréquente est l'énurésie nocturne mono symptomatique, ce qui signifie qu'il n'y a pas de symptômes cliniques dans la journée.
L’énurésie de l’enfant reste un sujet très controversé et loin de faire l’unanimité. Il faut d’emblée insister sur le fait qu’il n’existe pas chez l’enfant une énurésie, mais des énurésies.
L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des enfants présentant une énurésie suivis au service de pédopsychiatrie de l’hôpital Ar-razi de Salé ainsi que la prise en charge effectuée.
METHODE
Etude transversal sur dossiers à propos des enfants âgés de plus de 5 ans suivis pour énurésie au service de pédopsychiatrie de l’hôpital Ar-razi de Salé.
Outil statistique : SPSS
RESULTATS
On a trouvé une nette prédominance des garçons (68%) par rapport aux filles (32%). L’énurésie primaire représente 71 % contre 29% pour l’énurésie secondaire. Le taux de l’énurésie nocturne était de 87,5 %. L’encoprésie était présente chez 10 enfants énurétiques soit 25 %.
Un facteur déclenchant était retrouvé dans 15 % des cas (7,5% stress affectif, 1% de conflit familial, 5% de décès)
les mesures hygiéno-diététiques étaient appliquées pour la totalité des enfants.32,5 % des enfants ont bénéficié en plus des mesures hygiéno-diététiques d’un traitement médicamenteux représentés par les antidépresseurs tricycliques. Le recours au traitement par les antidépresseurs tricycliques était chez 32,5% des cas.
CONCLUSION
L’énurésie nocturne repose sur une multitude de facteurs intriqués : polyurie nocturne, capacité vésicale fonctionnelle réduite et élévation du seuil de réveil nocturne. Parce qu’elle est fréquente et mal tolérée par un nombre important d’enfants et/ou de familles, elle nécessite une prise en charge précoce et adaptée. Cette prise en charge passe en première approche par une démarche d’information et d’éducation. Les patients motivés et non guéris par les seules prescriptions hygiéno-diététiques doivent recevoir en complément un traitement spécifique reposant sur l’utilisation d’alarme et/ou de desmopressine. L’efficacité de ces traitements étant toutefois limitée chez certains patients, avec des rechutes fréquentes à l’arrêt du traitement, il est nécessaire de souligner l’importance d’un accompagnement de ces enfants et de ses familles, bénéfique même en cas d’échec thérapeutique.
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P116 - Évaluation de l’estime de soi chez les enfants en institution
Thème: 08 - Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Auteurs : AZEROUAL Z. (1), RGUIBI H. (1), BENALLEL K. (1), KISRA H. (1)
Présentateur : AZEROUAL Zahra
Etablissement : (1) Hôpital universitaire psychiatrique Ar-razi, Rabat, MAROC
Introduction : L’estime de soi est une dimension essentielle de l’identité, qui renvoie à la valeur qu’un individu attribue à sa propre personne. Elle est définie comme étant l’opinion que tout individu a de lui-même et qu’il maintient. C’est l’expression d’une satisfaction ou insatisfaction personnelle. La définition de l’estime de soi a progressivement évolué en fonction des auteurs. Rosenberg en 1965 démontre l’importance des performances sociales, du mérite personnel, et de l’apparence physique. S. Coopersmith insiste sur le sentiment de compétence, de pouvoir, et Beck sur l’importance de l’interprétation personnelle des événements de vie .Les premières années de vie sont importantes pour construire la base de l’estime de soi. Elle se développe progressivement dés de l’enfance à partir d’expériences positives ou négatives. D’où l’intérêt de prendre en considération ce concept multidimensionnel. Le but de l’étude est d’évaluer l’estime de soi chez les enfants résidants au centre social de protection de l’enfance.
Méthodologie :Le type d’étude est transversale descriptive, qui a été effectuée sur une population composée de 49 enfants résidants dans une institution : « Centre social de protection de l’enfance » située à la ville de Rabat au Maroc.Une évaluation à l'aide de l'échelle de l’estime de soi de Rosenberg version française a été effectuée . Le questionnaire a comporté une partie des données sociodémographiques, une partie portant sur les antécédents psychiatriques, médicochirurgicaux, judiciaires, conduites addictives, et antécédents d’abus sexuels ou d’énurésie. Critères d’inclusion : enfants âgés entre 6 et 14 ans, consentement oral pour participer à l’étude. Critères d’exclusion : Enfants porteurs d’une psychose ou de déficience intellectuelle. L’analyse statistique par le logiciel SPSS.
Résultats : Notre étude a trouvé que l’âge moyen de la population étudiée est de 8.5 ans, 89.9 % d’entre eux sont des garçons, et 10.2 % sont des filles, 83.70% des enfants résidants au centre social ont une faible estime de soi, 47.9 % des enfants ont un rendement scolaire médiocre, 53.06% d’eux ne connaissent pas leurs parents, avec un pourcentage de 46.94% issus de parents connus dont un seul enfant qui garde le contact avec sa famille, 73.5% des enfants présentent une énurésie essentiellement secondaire, avec un seul cas ayant un antécédent d’abus sexuel et 12.5% avaient des antécedents de conduites addictives.
Conclusion : Les enfants en institution constituent une population vulnérable, subissant des conséquences graves de l’abondan, ce qui peut influencer l’estime de soi chez cette catégorie, et induire des complications redoutables. D’où l’intérêt de mise en place de programmes scolaires ainsi que des activités spécifiques, voir des méthodes thérapeutiques pour développer l’estime de soi chez les enfants en général et particulièrement chez ceux en situation difficile.
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P119 - L’anorexie mentale est-elle un trouble neurodéveloppemental ?
Thème: 09 - Troubles neurodéveloppementaux
Auteurs : DURIEZ P. (1)
Présentateur : DURIEZ Philibert
Etablissement : (1) GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, Paris, FRANCE
Introduction : Plusieurs pathologies mentales telles que l’autisme et la schizophrénie peuvent être considérées comme des troubles neurodéveloppementaux du fait d’anomalies de la sulcation et de la gyrification attribuables au neurodéveloppement. De telles anomalies ont été identifiées dans l’anorexie mentale (AM).
Objectifs : Examiner l’imputabilité d’anomalies attribuées au neuro développement dans l’AM.
Méthode : Revue de la littérature par interrogation des bases de données MEDLINE et EMBASE selon les termes MESH : « anorexia nervosa » « cortical folding » « gyrification » « neurodevelopment »
Résultats : Plusieurs études inclues montrent une altération de la gyrification dans l’anorexie mentale. Pour Bernardoni (1) cela serait lié au statut nutritionnel, car ces anomalies seraient réversibles après renutrition. Pour Favaro (2) cela pourait être lié à un neurodéveloppement atypique associé à certaines formes résistantes d’AM car les anomalies de gyrification ne seraient pas présentes à poids bas chez les patients en rémission après 3 ans. Miles retrouve par ailleurs une réduction spécifique des volumes thalamiques et hippocampiques dans l’AM (3) et Nickel semble récemment exclure l’hypothèse neurodeveloppementale en n’objectivant aucune différence de gyrification entre les sujets en remision d’AM et les sujets sains(4).
Conclusion : L’origine des anomalies de sulcation et gyrification dans l’AM, rapportables soit à un neurodéveloppement atypique, soit au statut nutritionnel, soit à ces deux facteurs combinés, reste encore à déterminer, ainsi que l’existence d’une temporalité dans leur survenue. Il est intéressant de noter qu’une étude chez le rat (5) montre que les anomalies cérébrales constatées dans l’anorexie seraient provoquées par une diminution de la densité des astrocytes (réversibilité non étudiée). Ceci pourrait expliquer les dysfonctions neuronales entrainant des symptômes tels que la perte de flexibilité mentale et les troubles d’apprentissage. Là encore il s’agirait de déterminer si la diminution de la densité des astrocytes est neurodéveloppementale ou liée au statut nutritionnel. Il est difficile de distinguer ce qui tient du neurodéveloppement précoce des conséquences de la dénutrition. L’AM peut ainsi devenir un modèle de pathologie questionnant les marqueurs utilisés dans d’autres pathologies comme la schizophrénie. Ces modification morphologiques semblent sensibles aux facteurs environnementaux tardifs, voire réversibles. Les modèles animaux permettent l’identification de mécanismes cellulaires impliqués.
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P121 - Intérêt de répéter la TEP au 18-FDG dans le diagnostic des maladies neurodégénératives chez les patients présentant une symptomatologie psychiatrique initialement
Thème: 10 - Psychiatrie du sujet âgé
Auteurs : VINCENT C. (1), PESCE A. (2), LOUCHART DE LA CHAPELLE S. (2), MORISOT A. (2), PAULMIER B. (2), BERTINI-HESSE S. (2), POLET K. (2)
Présentateur : VINCENT Camille
Etablissement : (1) Centre Hospitalier de Cannes, Cannes, FRANCE; (2) Centre Mémoire du Centre Rainier 3, Monaco, MONACO
Introduction
Les objectifs de cette étude sont d'évaluer l'intérêt de contrôler la TEP cérébrale au 18-FDG réalisée chez des patients primo-consultants pour une plainte mnésique présentant lors de la première évaluation un profil clinique psychiatrique, d'observer les éventuels bénéfices apportés aux patients, d'identifier un niveau de concordance entre la conclusion de la TEP au 18-FDG et le diagnostic retenu par le praticien, d’identifier des critères qui permettraient de juger de l’utilité d’un contrôle de la TEP au 18-FDG, d'essayer d'identifier un délai optimal de contrôle de la TEP au 18-FDG.
Méthode
Nous avons inclus tous les patients suivis au Centre Mémoire de Monaco qui ont eu deux TEP cérébrales au 18-FDG et qui présentaient un profil clinique psychiatrique lors de l’évaluation initiale.
Tous les patients inclus sont primo-consultants pour une plainte mnésique et présentent un profil psychiatrique lors de la 1ère évaluation. Au total 32 patients ont été inclus.
Les dossiers médicaux de chaque patient ont été rétrospectivement revus en réunion pluridisciplinaire afin de discuter et de valider les diagnostics évoqués dans les dossiers médicaux après chaque TEP au 18-FDG sachant que l'évocation de deux diagnostics différents ou l'absence de diagnostic étaient des réponses acceptées.
Ensuite chaque seconde TEP au 18-FDG a été jugée comme étant « utile » ou « inutile » dans la précision du diagnostic des troubles cognitifs. Si elle était utile on en précisait la raison: confirmation d'un diagnostic possible ou probable, confirmation d'un diagnostic concomitante à l'exclusion d'un autre diagnostic possible ou probable, modification du premier diagnostic évoqué.
Les résultats ont été analysés plus en détail selon d'autres critères afin d'explorer les conditions optimales pour le contrôle de la TEP au 18-FDG.
Résultats
Sur 32 contrôles à distance de la TEP au 18-FDG, 26 ont été considérés comme utiles (Figure 1).
Elle a été associée à une modification du diagnostic chez 11 patients, elle a permis la confirmation d'un diagnostic concomitante à l'exclusion d'un autre diagnostic chez 8 patients et elle a permis de confirmer un diagnostic possible ou probable chez 7 patients (Figure 2).
Après 12 mois (n=25), on a considéré que la TEP au 18-FDG avait été utile chez 23 patients (92%) et inutile chez 2 patients (8%) (pχ² <0.001) (Figure 3).
Conclusion
Le diagnostic des troubles cognitifs plonge encore trop souvent les médecins dans l'incertitude.
Notre étude a montré que la répétition de la TEP au 18-FDG au moins un an après la 1ère TEP au 18-FDG est un moyen qui s'est montré performant pour les patients avec un profil psychiatrique lors de l'évaluation initiale notamment quand les symptômes psychiatriques sont d’apparition récente. Elle a cependant montré ses limites et il serait intéressant de reproduire cette étude dans plusieurs Centres Mémoire afin de comparer les pratiques, d'augmenter le nombre de patients et d'enlever le biais d'auto-évaluation.
 Figure 1
 Figure 2
 Figure 3
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P122 - Prescription des psychotropes en Unités de Soins de Longue Durée
Thème: 10 - Psychiatrie du sujet âgé
Auteurs : JACQUET B. (1), PESCE A. (1), LOUCHART DE LA CHAPELLE S. (1)
Présentateur : JACQUET Benjamin
Etablissement : (1) Centre Hospitalier Princesse Grace, Monaco, MONACO
Introduction : Les sujets âgés institutionnalisés sont particulièrement vulnérables aux problèmes de iatrogénie médicamenteuse en lien avec l’usage des psychotropes. Nous voulions évaluer la fréquence et la pertinence de leur prescription. Les patients hospitalisés en Unités de Soins de Longue Durée, qui présentent de lourdes pathologies, nous semblaient être une population de choix pour étudier cette problématique.
Méthode : Nous avons mené une Évaluation des Pratiques Professionnelles avec une étude observationnelle suivie d’un plan d’action. Les patients inclus étaient ceux hospitalisés dans les Unités de Soins de Longue Durée du Centre Hospitalier Princesse Grace (Monaco). Une fiche de recueil a été remplie pour chaque patient. Après analyse, un plan d’action a été effectué, avec présentations de diaporamas et discussions avec les médecins prescripteurs. Chacune des prescriptions était débattue afin de savoir si elle devait être modifiée.
Résultats : 135 patients ont été inclus (âge moyen de 87.4 ans). 77 patients (57%) avaient une prescription de benzodiazépine anxiolytique, dont une majorité de formes à demi-vie courte (Oxazépam et Alprazolam). Les molécules à demi-vie longue, peu nombreuses, doivent être réservées à des indications spécialisées. Au total, 10 traitements benzodiazépines ont été arrêtés. 12 patients avaient une prescription d’Hydroxyzine, dont 7 ont pu être suspendues. L’usage de cette molécule aux effets anticholinergiques devrait être évité en gériatrie. 27 patients (20%) prenaient des hypnotiques, avec 25 prescriptions de Zopiclone, dont 5 ont pu être arrêtées. 1 seule prescription de Mélatonine était notée : son usage serait à développer. Seuls 13 patients (9.6%) prenaient des antipsychotiques. 2 prescriptions d’antipsychotiques de 1ère génération ont été arrêtées. L’objectif « zéro antipsychotique » doit être recherché. Aucun allongement de l’intervalle QT n’était remarqué avec ces traitements, mais un rappel sur les modalités de la surveillance de l’ECG a été effectué. 61 patients étaient traités par antidépresseurs (45.2%) avec une majorité d’Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (39 prescriptions). Les 2 prescriptions d’antidépresseurs tricycliques ont été arrêtées. 7 autres antidépresseurs, dont l’utilité n’était plus certaine, ont été suspendus. Un patient avait un allongement de l’espace QT sous Citalopram, qui a été diminué (effet dose-dépendant). Plusieurs antidépresseurs plutôt stimulants (Venlafaxine, Sertraline) ont été décalés du soir au matin. Seuls 6 patients prenaient des thymorégulateurs, leur utilisation nécessiterait la prise d’un avis spécialisé.
Conclusion : Si les prescriptions de psychotropes suivent globalement les recommandations, ce travail a permis de nombreuses modifications tout en rappelant les bonnes pratiques. Nous recommandons cette démarche afin d’améliorer la qualité de nos prescriptions en Unités de Soins de Longue Durée.
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P123 - Symptômes psychotiques d'apparition tardive : psychose ou démence ?
Thème: 10 - Psychiatrie du sujet âgé
Auteurs : BELBEZE J. (1), GALLARDA T. (1)
Présentateur : BELBEZE Jean
Etablissement : (1) GHU psychiatrie et neurosciences, Paris, FRANCE
Introduction : Les symptômes psychotiques (SP) d’apparition très tardive représentent une porte d’entrée dans les troubles neurocognitifs et les troubles psychiatriques tardifs primaires. En l’absence de critères discriminants, la nosographie actuelle ne permet pas de distinction étiologique. L’objectif de cette revue de littérature était d’établir une classification qualitative des SP au sein des principales pathologies neurodégénératives (1) et psychotiques primaires tardives (2), afin de permettre d’en isoler les caractéristiques discriminantes.
Méthode : Il a été conduit une revue de littérature narrative sur les SP d’apparition très tardive (>60 ans), au sein des tableaux de psychose tardive, dits primaires, des démences avérées (démence type Alzheimer, démence à corps de Lewy, démence vasculaire, dégénérescence lobaire frontotemporale et maladie de Parkinson et sa démence) et des états prodromaux. Les articles intéressants l’association pronostique des SP avec le risque de virage démentiel étaient incluses. Les données qualitatives ont été compilées afin de répondre à l’objectif.
Résultats : 52 articles ont été retenus pour cette revue descriptive de la littérature. Un tableau psychiatrique primaire préférentiel a pu être isolé. Le diagnostic de VLOSLP se distingue par un phénotype hallucinatoire intense, visuel et acoustico-verbal, voire tactile, gustatif et olfactif, avec des thématiques de persécution, un délire de partition, sans trouble de l’identification. Différents phénotypes de SP en fonction l'étiologie neurocognitive sont distingués, à l'exception de l’étiologie cérébro-vasculaire. L’existence d’une méfiance initiale, d’idées délirantes de persécution d’apparition insidieuse, secondairement associées à des thématiques d’abandon, des hallucinations majoritairement visuelles, non acoustico-verbales, sont évocatrices d’une maladie d’Alzheimer. Une présentation hallucinatoire complexe, à type de zoopsies et de personnes, avec un investissement affectif initial faible, une fréquence élevée de troubles de l’identification, souvent multiples, et une apparition secondaire du délire plaident pour une maladie à corps de Lewy. Un tableau d’hallucinations mineures, sans autres modalités, sans adhésion initiale ou participation affective, en l’absence de troubles de l’identification, évoluant vers des hallucinations majoritairement visuelles et des idées délirantes en second plan, est en faveur d’une maladie de Parkinson. Les SP associés à la dégénérescence fronto-temporale se distinguent des autres tableaux par une proximité avec les tableaux de schizophrénie juvénile. Peu de données concernant le caractère pronostique des SP à un stade d'indistinction étiologique sont disponibles.
Conclusion : Les résultats soutiennent l’intérêt de notre approche pour l’établissement d’une classification diagnostique basée sur le détail qualitatif des SP. Les recherches ultérieures doivent s’intéresser au pouvoir pronostique des SP aux stades précoces.
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P125 - Déclin cognitif chez le sujet âgé bipolaire : comment dépister?
Thème: 10 - Psychiatrie du sujet âgé
Auteurs : BOUALAME A. (1,2), LABREURE Y. (2), ELFAHIRI F. (1), ADALI I. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1)
Présentateur : BOUALAME Abdelmounaim
Etablissement : (1) CHU MOHAMMED VI, Marrakech, MAROC; (2) CH Jaques Lacarin, Vichy, FRANCE
Introduction :
D'ici 2030, plus de 50% des patients atteints de trouble bipolaire (TB) dépasserons l’âge de 60 ans. Le risque de développer une démence au cours du suivi à long terme du TB serait 1,5 à 13,7 fois plus élevé que chez les témoins sains. Le dépistage représente la première étape d'un processus d'évaluation plus poussée du déclin cognitif et peut aider à identifier et guider une prise en charge appropriée améliorant ainsi le pronostic.
Notre objectif était de présenter, à travers une revue de littérature, les outils de dépistage du déclin cognitif utilisable chez la population des sujets âgés bipolaires.
Méthodes :
Revue de la littérature utilisant comme moteur de recherche « Pub Med », « PsychINFO » et « Google Schoolar ». Les mots clés que nous avons employés étaient : « cognitive impairments », « screening test », « bipolar disorder », « elderly ».
Pour chaque test présenté, trois paramètres sont à étudier : les domaines explorés, les qualités métrologiques et les intérêts/limites.
Résultats :
Au total, six outils de dépistages ont été retenus. Deux tests spécifiques conçus pour le dépistage du déclin cognitif au cours du trouble bipolaire : SCIP (Screen for Cognitive Impairment In Psychiatry) et le COBRA (Cognitive Complaints in Bipolar disorder Rating Assessment). En plus de quatre tests classiques de dépistage de la démence chez le sujet âgé utilisés par les études antérieures s’intéressant à la population des patients bipolaires : MMSE (Mini-Mental State Examination), MoCA (Montreal Cognitive Assessment), ACE-R (Addenbrooke’s Cognitive Examination-Revised) et SKT (Syndrom-Kurztest).
Ces six tests validés dans le dépistage de démence ont, cliniquement, prouvé leur utilité aussi bien dans la population générale que celle des patients bipolaires. Malgré la relative paucité des travaux de recherche s’intéressant à la population spécifique des patients bipolaires âgés, on note une reconnaissance récemment croissante de la nécessité d’une prise en charge adaptée et holistique de ses patients en commençant par le dépistage de leurs difficultés cognitives.
Conclusion :
Bien qu’aucun des instruments de dépistage présentés dans notre travail ne soit parfait, ces outils ont l’avantage d’être brefs, faciles et rapides à administrer par les professionnels de la santé mentale après une formation minimale. Ils sont donc incontournables dans la gestion clinique du TB et en particulier chez le sujet âgé
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P126 - Spécificités de la thérapie cognitivo-comportementale chez le sujet âgé
Thème: 10 - Psychiatrie du sujet âgé
Auteurs : BOUKHARI G. (1), ZGUEB Y. (1), OUALI U. (1), JOMLI R. (1), NACEF F. (1)
Présentateur : BOUKHARI Ghassene
Etablissement : (1) Hôpital Razi, Tunis, TUNISIE
INTRODUCTION
Les personnes âgées sont particulièrement sujettes aux effets indésirables des psychotropes, et nombreux sont les travaux qui ont montré l’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) dans le traitement des troubles anxio-dépressifs (TAD).
MÉTHODE
Il s’agit d’une étude descriptive de la prise en charge de 3 patients âgés, souffrant de TAD (critères du DSM-5). Nous nous sommes focalisés sur l’adaptation des techniques de TCC chez le sujet âgé. Les outils utilisés sont la grille SORC (Stimulation, Organisme, Réponse, Conséquence), la Geriatric Depression Scale (GDS), l'échelle d'Hamilton d'évaluation de l'anxiété (HAM-A), le questionnaire sur l’inquiétude et l’anxiété (QIA), et le questionnaire des peurs de Marks et Matthews (FQ). Nous avons aussi confronté nos résultats aux données de la littérature.
RÉSULTATS
Le patient 1, 68 ans, présentait un épisode dépressif caractérisé suite à un AVC ayant limité son autonomie. Les premières séances étaient consacrées à l’analyse fonctionnelle, à la conceptualisation du trouble et à l’évaluation. Puis elles comportaient des tâches comportementales afin de faciliter la critique des pensées dysfonctionnelles sur des preuves réelles. Sur les plans cognitif et émotionnel, nous nous sommes focalisés sur le deuil de son ancienne image et l’acceptation de sa nouvelle situation. La TCC s’est déroulée sur 20 séances avec des séances mensuelles de consolidation. L’évolution a été marquée par une amélioration nette de l’humeur.
La patiente 2, 65 ans, présentait un trouble anxiété généralisée. La TCC a comporté un travail sur les symptômes physiologiques de l’angoisse, un travail cognitif, et un travail comportemental. Les méditations d’ancrage de 3 minutes et le recadrage de la patiente étaient parmi les techniques les plus utilisées. Au bout de 12 séances, elle a rapporté une baisse des niveaux d’anxiété dans les différents domaines.
La patiente 3, 72 ans, présentait une agoraphobie. Elle a bénéficié d'une psychoéducation, d'une restructuration cognitive, puis d'un travail comportemental. L’exposition a été faite en imagination et puis in vivo. L’entretien motivationnel avec un travail sur les valeurs était parmi les techniques les plus utilisées. Après 10 séances, nous avons relevé une nette amélioration avec une diminution des scores de l’anxiété.
Les thèmes communs étaient la survenue d’un problème de santé, la mort et l’agonie, la perte du réseau social, la perte de rôle, l’âgisme, les conflits familiaux, et le stress environnemental. Dans la littérature, les TCC sont parmi les thérapies les plus recommandées pour les TAD du sujet âgé, et plusieurs adaptations sont nécessaires à cette tranche d'âge.
CONCLUSION
Nous conclusions à une efficacité notable des TCC chez le sujet âgé souffrant de TAD. Il est obligatoire de tenir compte des spécificités du sujet âgé au cours de la thérapie afin que tout le processus thérapeutique ne soit pas faussé dès l’évaluation.
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P127 - Les Unités d’Intervention Complexe : un exemple à Genève
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : BOUKAKIOU R. (1), TOMULESCU S. (1), PRADA P. (1)
Présentateur : BOUKAKIOU Reda
Etablissement : (1) Hopitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE
Introduction
Les unités médico-psychiatriques (Medical-Psychiatry Units) ont évolué vers des unités d’intervention complexe (ou Complex Intervention Unit). Le MPU Study Group a défini les critères d’une UIC [1] par : la prise en charge de comorbidités psychiatriques et somatiques aigus [2], la présence d’une équipe pluridisciplinaire, et un milieu disposant de matériels de soins somatiques et des conditions de sécurité psychiatriques.
Nous présentons l’Unité de Psychiatrie Hospitalière Adulte (UPHA) des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) afin d’étudier ces caractéristiques.
Méthodes
Une analyse descriptive est faite sur les hospitalisations à l’UPHA entre le 01/05/2018 et le 01/10/2019, comprenant une évaluation du Health of the Nation Outcome Scales (HoNOS) d’entrée et de sortie, la durée moyenne de séjour et le délai moyen d’admission (DMA).
Une analyse des moyens est faite.
Une série de quatre cas est rapportée afin de représenter la diversité des pathologies traitées.
Résultats
Deux-cents cinquante-neuf hospitalisations ont été recensées. Le score HoNOS moyen d’entrée était de 30, celui de sortie de 13. La DMS était de 25.4 jours et le DMA de 2.5 jours.
L’UPHA dépend du département de psychiatrie des HUG. Pour 18 lits, l’équipe est composée de 4 psychiatres, 1.5 internistes, 1 soignant pour 4 patients, 1 assistante sociale et 3 pluri professionnels de santé. De nombreux consultants y sont actifs. L’unité est un milieu psychiatrique ouvert avec possibilité de contrôle des portes, où tous les soins médicaux peuvent y être dispensés à l’exception d’une surveillance constante des paramètres vitaux et des chimiothérapies.
Nos cas cliniques illustrent une situation où le trouble psychiatrique cause le trouble somatique (catatonie), où le trouble psychiatrique aggrave le trouble somatique (anorexie mentale sur diabète de type 1 post carcinome du pancréas), où le trouble psychiatrique est comorbide indépendamment du trouble psychiatrique (schizophrénie et iléus), et où le trouble somatique cause le trouble psychiatrique (psychose sur tacrolimus).
Conclusion
Les UIC traitent des patients complexes avec un état de santé et de fonctionnement psychosocial gravement altérés mesurés par le HoNOS. Le travail de prise en charge pluridisciplinaire y est conséquent et la collaboration entre les médecins psychiatres et internistes est déterminante.
Elles nécessitent des moyens suffisants, et les DMS y sont relativement longues.
Les UIC ouvrent un accès aux soins rapides avec une DMA courte à des patients difficiles à prendre en charge et très consommateurs de soins.
Elles permettent une déstigmatisation de cette population par une meilleure connaissance de la part de tous les professionnels de soins impliqués. La tarification des soins doit y être adaptée.
[1] Kathol, R. (2019). From medical psychiatry units to complexity intervention units: 1980 to 2020.
[2] Jansen, L et al. (2019). Measuring outcomes on a Medical Psychiatric Unit: HoNOS, CANSAS and costs.
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P128 - Une constipation à couper le souffle!
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : LANDEN C. (1), DELUGEAU V. (2), KESSLER R. (3)
Présentateur : LANDEN Claire
Etablissement : (1) Université catholique de Louvain, Bruxelles, BELGIQUE; (2) Réseau Epsylon, Bruxelles, BELGIQUE; (3) Cliniques de l'Europe, Bruxelles, BELGIQUE
Introduction:
La pneumonie lipidique exogène est une pathologie méconnue qui résulte de l'inhalation de substances huileuses, principalement de paraffine sous forme de laxatif. La constipation et les troubles de vigilance étant souvent associés à la prise de psychotropes, la population psychiatrique y semble particulièrement exposée.
Observation:
Une patiente de 67 ans aux antécédents de reflux est hospitalisée pour épisode maniaque. Elle souffre de constipation chronique pour laquelle elle s'auto-médique à l'huile de paraffine. A l'examen somatique, seule une saturation à 90% attire l'attention. Cette non fumeuse reconnait être essoufflée depuis plusieurs mois. La radiologie des poumons montre une accentuation de la trame pulmonaire avec présence de condensations parenchymateuses bilatérales. Le CT scan thoracique met en évidence des images en verre dépoli des deux poumons. Au sein de celles-ci, on note des épaississements septaux internes qui donnent un motif de pavés irréguliers. Un infiltrat avec condensation du lobe inférieur gauche renfermant une zone de densité graisseuse est également visible. (Figure 1) Le lavage broncho-alvéolaire est non-contributif. La biopsie pulmonaire transbronchique confirme le diagnostic de pneumonie lipidique, attesté par la présence de macrophages spumeux dans les alvéoles et dans l'interstitium. (Figure 2) L'arrêt de la prise de paraffine permettra une stabilisation des anomalies à l'imagerie et une amélioration de la dyspnée.
Discussion:
Troubles de la déglutition et reflux gastro-oesophagien sont fréquents chez les patients âgés et ceux souffrant de troubles neuropsychiatriques qui sont par ailleurs souvent sous médication entrainant des troubles de la vigilance et du transit. Dans ce contexte, l'inhalation de paraffine sous forme de laxatif peut se produire sans éliciter de réflexe de toux. Les formes chroniques sont asymptomatiques dans 50% des cas et peuvent dans de rares cas mener à une insuffisance respiratoire terminale. Le diagnostic repose sur: 1) une imagerie pulmonaire évocatrice; 2) la présence de lipides intracytoplasmiques ou extracellulaires au lavage broncho-alvéolaire; 3) la confirmation d'une origine exogène par l'anamnèse ou l'analyse d'échantillons pulmonaires. Le pronostic est bon lorsque l'agent causal fait l'objet de mesures d'éviction précoce avant que la fibrose pulmonaire n'apparaisse.
Conclusion:
Les laxatifs à base de parraffine sont à éviter chez les patients psychiatriques d'autant plus qu'ils sont âgés, qu'ils présentent des troubles de la déglution, du reflux ou des troubles de la vigilance. La pneumonie lipidique doit être évoquée en cas de symptomatologie respiratoire non résolutive ou d'anomalies persistantes de l'imagerie pulmonaire.
 Images en verre dépoli et consolidation pseudo-tumorale
 Macrophages à grosses vacuoles lipidiques
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P129 - Les conditions de création d’une équipe mobile de crise
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : DESCHIETERE G. (1)
Présentateur : DESCHIETERE Gérald
Etablissement : (1) Cliniques universitaires St-Luc , Bruxelles , BELGIQUE
Introduction
La communication tente d’expliciter la genèse d’une équipe mobile de crise (EMC) dans le contexte bruxellois. Fruit de la réforme de la psychiatrie initiée en 2010, l’EMC développe plusieurs particularités qui seront détaillées : l’arrimage à une unité de crises et d’urgences psychiatriques (UC), le travail clinique orienté vers les patients peu ou non-demandeurs de soins. Une consultation à la demande de tiers (CDT) a été mise en place pour rencontrer ce dernier objectif clinique. Un questionnement éthique sera déployé autour de cette consultation.
Methode
lAnalyse des situations prises en charge par l’equipe Mobile depuis 2012
Résultats
Depuis fin 2011, c’est plus de 1000 situations cliniques qui ont été débroussaillées par l’EMC. Après souvent un long travail d’analyse de la demande, l’installation de visites aux domiciles des patients ou dans des lieux hétéroclites fut actée pour près de la moitié de ces situations. Ces patients rencontrés avaient été désignés par le système familial, social ou sanitaire. Ces visites à domicile (VAD) furent en moyenne au nombre de 5 par situation (entre 1 et 46 !), la durée de prise en charge moyenne de 46 jours (entre moins de 24h et plus de 351 jours), l’âge des bénéficiaires se situe entre 16 et 97 ans… Ces derniers chiffres témoignent du souhait exprimé par l’équipe de ne pas mettre des critères trop restrictifs afin de laisser une grande accessibilité et de soutenir un processus d’analyse de la demande essentiellement clinique. Les différents voyages entrepris pendant la formation de l’équipe dans d’autres équipes mobiles psychiatriques avaient donné l’impression que les critères (d’âge ou de durée d’intervention par exemple) supplantaient parfois trop les enjeux cliniques soulevés par la mobilité. En moyenne la file active des patients suivis par l’EMC comporte une quinzaine de patients, et cela pour environ 5 ETP.
Conclusions
La pérennité du modèle bruxellois de crise, qui articule des soins habituels générés en salle d’urgence, la collaboration avec le secteur ambulatoire et hospitalier, et la possibilité d’une intervention mobile se développe depuis plus de 7 ans mais dépend encore largement des pouvoirs publics et d’un financement qui encourage ce maillage social et sanitaire. Le travail soignant se poursuit avec un idéal à peine affecté par les difficultés de mise en place des réseaux de soins. Il s’accompagne nécessairement d’un travail militant complémentaire qui a permis d’infléchir les positions administratives et politiques initiales : l’EMC prend en charge des patients qui n’étaient pas prévus initialement dans les missions prédéfinies : les patients non-demandeurs, les patients plus âgés… En ce sens, l’équipe mobile est un lieu clinique à part entière et un outil politique important : associer la vision qu’une souffrance psychique n’est pas réductible à la seule sphère sociale ou biologique au maintien d’un savoir relationnelle et intrapsychique.
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P130 - Répercussions psychologiques de la prise en charge des appels d’urgence sur les Assistants de Régulation Médicale (ARM) d’un SAMU – Centre 15
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : HILAIRE SCHNEIDER C. (1), SAINT-CAST A. (1), MICHELLAND L. (1), JEHEL L. (2), LAPOSTOLLE F. (1)
Présentateur : HILAIRE SCHNEIDER Christelle
Etablissement : (1) CHU AVICENNE, Bobigny, FRANCE; (2) CHU MARTINIQUE, Fort De France, FRANCE
Introduction
Le stress occasionné par la gestion des appels de détresse reçus au SAMU représente, pour les Assistants de Régulation Médicale (ARM), une menace psychologique.
Objectif
Étudier les répercussions psychologiques de la gestion des appels d’urgence sur les ARM.
Méthode
Etude prospective, multicentrique, nationale, d’un mois auprès d’ARM de 13 SAMU par questionnaire électronique divisé en cinq sections : caractéristiques de la population, échelle PCL-5, échelle ProQOL, typologie des appels et ressentis, et retentissements du travail sur la vie des ARM.
Recherche des critères associés à un TSPT complet défini par le DSM-5 et PCL-5 ≥ 34.
Résultats
Tous les ARM ont été confrontés à la mort dont 129 (46%) dans les sept derniers mois. Trente (11%) ARM présentaient un TSPT complet et 42 (15%) un TSPT incomplet. Dans le groupe TSPT complet, il y avait significativement plus d’ARM ayant au plus le baccalauréat (22 (74%) vs 145 (57%), p=0,04). Aucune autre différence n’était significative.
Les ARM du groupe TSPT complet développaient significativement (p<0,001) plus de stratégies d’atténuation (alcool, drogues, médicaments) (13% vs 2%), de troubles des conduites alimentaires (80% vs 38%), de troubles du sommeil (75% vs 21%), d’anxiété (67% vs 17%) et d’arrêts de travail (13% vs 4%) que le groupe sans. 220 (78%) ARM déclaraient ne pas être sensibilisés aux psychotraumatismes.
Conclusion
Chez 1/3 des ARM interrogés, un TSPT complet ou incomplet est retrouvé avec mise en lumière de processus psychotraumatiques spécifiques. L’éducation semble pouvoir être un rempart. Elle doit être renforcée, tout comme la prévention.
 Comparaison (analyse univariée) des caractéristiques des 2 groupes
 Comparaison (analyse univariée) des retentissements du travail sur la vie des 2 groupes
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P131 - Comorbidités somatiques des troubles psychiatriques : a propos de 280 cas
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : ECH-CHAMIKH A. (1), LAGSYER I. (1), AKEBOUR K. (1)
Présentateur : ECH-CHAMIKH Asmae
Etablissement : (1) L'équipe de recherche pour la santé mentale, service universitaire psychiatrique, CHU Med VI, Marrakech, MAROC
INTRODCUTION :
La problématique de la prise en charge somatique des patients souffrants d’affections psychiatriques constitue aujourd’hui un enjeu important dans la prise en charge globale de ces patients.
Cette comorbidité péjore le pronostic pour ces deux types de pathologies, rend plus complexe la prise en charge thérapeutique et retentit sur le pronostic vital.
OBJECTIF DU TRAVAIL :
L'objectif du travail est de dépister les signes orientant vers une affection organique chez les patients consultant aux urgences psychiatriques ou hospitalisés au service de psychiatrie afin d’assurer une prise en charge globale et adaptée pour ces patients.
MATERIELS ET METHODES :
Nous avons réalisé une enquête portant sur les patients consultant aux urgences psychiatriques ou hospitalisés au service de psychiatrie puis transférés pour avis aux services médico-chirurgicaux du CHU MOHAMMED VI de Marrakech, sur une période de 12 mois du janvier 2017 au décembre 2017.
RESULTATS :
-280 patients ont été inclus dans notre étude. L’agitation était le motif prédominant de consultation au service de psychiatrie( image 1).
-Les motifs de demandes d’avis auprès des services médico-chirurgicaux étaient : la suspicion d’une cause organique de la symptomatologie psychiatrique dans 33% des cas dont les services les plus sollicités étaient : le service des urgences et le service de neurologie dans 30 % des cas chacun( image 2).
-Le lien entre pathologie psychiatrique et pathologie somatique était une comorbidité somatique d’une affection psychiatrique dans 33% des cas( image 3).
-Les interactions complexes entre pathologies psychiatriques et somatiques sont bien documentées dans la littérature médicale. Globalement, nous pouvons distinguer trois types de situations :
- Comorbidité médicales des affections psychiatriques
- Manifestations psychiatriques d'origine organique ou toxique
- Effets indésirables des traitements psychiatriques
CONCLUSION :
Les pathologies somatiques chez les malades mentaux sont très fréquentes et souvent méconnues. La sensibilisation des professionnels de la santé mentale pour un dépistage de ces troubles et leur prises en charge doit être de pratique courante ,ainsi que la mise en place d'un consensus sur le protocole de surveillance des comorbidités somatiques chez les malades mentaux .
 Motif de consultation des patients au service de psychiatrients
 Les services medico-chirurgicaux les plus sollicités
 Le lien entre pathologie psychiatrique et pathologie somatique
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P132 - Le ptosis palpébral : une rare présentation de trouble de conversion
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : CHEKIRA A. (1), BOUCHAL . (1), TABRIL T. (1), AARAB C. (1), BELHACEN F. (1), AALOUANE R. (1)
Présentateur : CHEKIRA Asmae
Etablissement : (1) faculté medecine fes, Fes, MAROC
Introduction : Le ptosis palpébral est défini comme un affaissement de la paupière supérieure dû à une réduction partielle ou totale de la fonction musculaire des leveurs palpébraux. Le ptosis acquis peut être dû à des causes myogéniques, neurogènes, aponévrotiques, mécaniques ou traumatiques. Une autre cause de ptosis palpébral acquis est le trouble de conversion, mais ce diagnostic est rarement rapporté dans la littérature.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude de cas avec présentation iconographique et revue de littérature.
Rapport de cas : Madame F.F. âgée de 34 ans, a été admise au service de neurologie avec un ptosis unilatéral gauche et une astasie abasie qui remonte à un mois. La patiente n’a pas d’antécédents psychiatriques ou somatiques. L'examen neurologique a révélé une incapacité à élever le sourcil gauche accompagnée d'une chute de même sourcil avec une force musculaire et un tonus des extrémités normaux et des réflexes ostéo- tendineux vifs. Les mouvements oculaires dans toutes les directions étaient normaux. L'imagerie du cerveau, les examens de laboratoire et les études électrophysiologiques portant sur des pathologies neurogènes et myogéniques étaient normaux. Devant la suspicion d’une pseudoptose psychogène, un avis psychiatrique à été sollicité, une consultation psychiatrique à été faite au moment de la réalisation d’un test à la Pyridostigmine. L’évaluation psychiatrique a révélé la présence d’une dépression favorisée par des conditions de vie défavorables. Le ptosis était un symptôme involontaire et ne résultait pas d'une intention délibérée et la patiente ne cherchait pas d'avantages concrets. En raison de ces données cliniques, le diagnostic de simulation et de celui de trouble factice ont été exclus et la patiente a été diagnostiquée comme étant une pseudoptose psychogène entrant dans le cadre d'un trouble de conversion associé à une dépression.
La patiente a bénéficié d’un traitement médicamenteux basé sur la prescription d’un antidépresseur ISRS (Fluoxétine 20mg par jour) avec des faibles doses d’alprazolam, en association avec une psychothérapie de soutien et une thérapie de résolution de problème. Après un mois, une réponse spectaculaire avec une résolution complète du ptosis et l’astasie abasie a été observée. Il n’y a pas eu de récurrence des symptômes au suivi 4 mois plus tard.
Conclusion : le ptosis d’origine psychogène ou pseudoptosis est une manifestation rare du trouble de conversion. Son diagnostic clinique repose sur un faisceau d’arguments. Sa prise en charge précoce et multidisciplinaire permettrait d’optimiser l’évolution des patients.
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P134 - Thérapie comportementale dialectique (TCD) et comportements suicidaires
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : DUARTE M. (1), PACO P. (1), BESCH V. (2), POULET E. (3,4), DEBBANE M. (2), MAGNIN C. (3,4)
Présentateur : DUARTE Miguel
Etablissement : (1) Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE; (2) Université de Genève, Genève, SUISSE; (3) Hôpital Edouard Herriot, Lyon, FRANCE; (4) Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE
Les comportements suicidaires sont l’un des aspects les plus problématiques du trouble de la personnalité borderline. Bien que souvent considérés comme l’une des cibles prioritaires de la prise en charge de ces patients, ces comportements compliquent le soin et rendent compte, pour beaucoup, des ruptures thérapeutiques. La thérapie comportementale dialectique (TCD) pour le trouble de la personnalité borderline est efficace non seulement sur les symptômes du trouble mais aussi, et surtout, dans la réduction des comportements suicidaires et du suicide. La TCD est une thérapie multimodale et l’efficacité de ses divers composants pris individuellement sur les comportements suicidaires est une question importante. Les études ont montré que les diverses modalités de la TCD (thérapie individuelle, thérapie groupale, et TCD standard) sont toutes équivalentes dans la réduction des comportements suicidaires et du suicide. Les éléments les plus pertinents résident dans le fait de cibler prioritairement ces comportements, améliorer la qualité de vie des patients et surtout de s’assurer, par le biais de techniques spécifiques, de maintenir l’alliance thérapeutique. Nous verrons dans cette session les divers éléments de la TCD qui, indépendamment de l’impact sur trouble de la personnalité borderline, influent favorablement sur les comportements suicidaires.
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P135 - Trouble Borderline et urgences : état des lieux et perspectives
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : BESCH V. (1), POULET E. (2,3), PRADA P. (1), MAGNIN C. (2,3), DUARTE M. (4), DEBBANE M. (1)
Présentateur : PRADA Paco
Etablissement : (1) Université de Genève, Genève, SUISSE; (2) Hôpital Edouard Herriot, Lyon, FRANCE; (3) Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE; (4) Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE
Le trouble de la personnalité Borderline est longtemps resté difficile à prendre en charge et à traiter, en autre en raison des nombreuses comorbidités rendant son diagnostic difficile, de son pronostic réputé défavorable, et d’une symptomatologie éprouvante pour les soignants. Sa prévalence dans la population générale est de l’ordre de 2%, mais les personnes présentant ce trouble sont celles qui se rendent le plus fréquemment aux urgences, dans des parcours de soins généralement chaotiques et iatrogènes, et avec un risque de décès par suicide particulièrement accru.
Après une recherche sur Google Scholar par les mots-clés « borderline » et « emergency » et une lecture des abstracts, nous avons sélectionnés 141 articles traitant des urgences psychiatriques, du trouble de la personnalité Borderline, et des traitements actuellement disponibles. Ceci a permis de faire un état des lieux des connaissances, bonnes pratiques cliniques, et résultats empiriques récents qui montre que des progrès importants ont été réalisés pour le traitement de ce trouble depuis les années 1990.
Ainsi, quatre psychothérapies spécifiques ont montré des bénéfices cliniques et fonctionnels, dont deux sont soutenues par plusieurs études randomisées contrôlées. Concernant la prise en charge de personnes présentant un trouble de personnalité borderline en urgence psychiatrique, trois axes d’amélioration ressortent de l’expérience des équipes spécialisées et sont confortés par les experts internationaux : 1. supporter les soignants et renforcer leurs connaissances, 2. mettre en place des modalités d’intervention de crise spécifiques et visant à engager le processus psychothérapeutique adapté, 3. améliorer la collaboration entre hôpital et dispositif de soins externes pour optimiser le parcours des patients et améliorer l’adhérence au traitement qui pourra apporter des bénéfices significatifs et durables.
Les résultats empiriques sur les effets des psychothérapies récemment développées pour traiter le trouble de la personnalité Borderline montrent qu’il est possible d’améliorer significativement et durablement le pronostic de ces patients. Les service d’urgences psychiatriques, parce qu’ils sont un lieu privilégié pour déceler et prendre en soin ces personnes, semblent tout à fait indiqués pour mettre au point un modèle de formulation de cas s’appuyant sur les pistes d’amélioration récemment mises en évidence, pour le bénéfice des patients, mais aussi des soignants et de l’efficacité économique du système de santé.
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P136 - Prise en charge de crise des actes suicidaires et mentalisation
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : PRADA P. (1), MAGNIN C. (2,3), DEBBANE M. (4), POULET E. (2,3), BESCH V. (4), DUARTE M. (1), GREINER C. (1)
Présentateur : GREINER Christian
Etablissement : (1) Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE; (2) Hôpital Edouard Herriot, Lyon, FRANCE; (3) Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE; (4) Université de Genève, Genève, SUISSE
Les comportements suicidaires sont fréquents et justifient le plus souvent des consultations en urgence ainsi que l’hospitalisation de leurs auteurs. Ces actes sont majoritairement le fait de patients souffrant d’un trouble de personnalité borderline. Leur répétition entraine des ruptures de suivi et une errance dans le système de soins. Un service d’urgence et de crise se trouve à l’interface de la vie quotidienne, des soins ambulatoires et des soins hospitaliers. C'est un lieu privilégié pour détecter les personnes souffrant d’un trouble de personnalité borderline et les aider à s’engager dans un traitement psychothérapeutique ambulatoire aux bénéfices durables. Mais c’est évidemment aussi le lieu privilégié pour faire face aux ruptures et aux crises qui surviennent tout au long du parcours de ces suivis ambulatoires que l’on sait complexes. Dès lors que des soins spécifiques et efficaces existent pour ces patients, il est utile qu’ils soient rendus disponibles aux soignants et aux patients dans ces services. Nous nous proposons dans notre intervention d’exposer un modèle d’intervention de crise qui repose sur les principes de la thérapie basée sur la mentalisation, thérapie qui a démontré son efficacité dans une multiplicité de situations cliniques.
Nous évoquerons les principes théoriques et cliniques qui régissent une intervention de crise basée sur la mentalisation. Ce modèle propose une compréhension du passage à l’acte comme conséquence d'une rupture dans le processus mentalisant. Il permet également de modeler l’intervention du clinicien sur deux axes : proposer au patient une rencontre singulière avec un soignant qui essaye de comprendre ses états mentaux (plutôt qu’il ne les connaît à sa place), travailler à une compréhension commune des éléments affectifs de la crise. Le travail autour du premier axe vise à proposer une validation des affects pour réanimer les capacités de mentalisation et la confiance épistémique. Celui autour du second propose de s’intéresser conjointement aux processus (rupture et réparation de la mentalisation). Cette intervention doit permettre d’aborder la rupture et reprendre (ou entamer) le processus thérapeutique ambulatoire.
Nous montrerons comment articuler ces notions et ces techniques au cours d'une prise en charge hospitalière brève.
Comorbidités
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P137 - Réalité virtuelle et troubles de l’humeur : évidence ou lubie ?
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : FOURNIS G. (1), COULAUD J. (1)
Présentateur : FOURNIS Gaël
Etablissement : (1) Centre Hospitalier Guillaume Regnier, Rennes, FRANCE
La réalité virtuelle gagne en popularité comme moyen de traiter divers problèmes en médecine et au-delà, notamment l’amélioration du bien-être mental des individus. Comme dans le cas du traitement des troubles anxieux, les études les plus récentes révèlent des résultats plus prometteurs quant à la capacité de la réalité virtuelle à avoir des impacts significatifs sur l'humeur du patient. Pourtant, la littérature semble très peu développée sur le sujet. Le but de cette revue est d’examiner le corpus de recherches spécifiques concernant l’application de la réalité virtuelle à l’amélioration du bien-être mental, et plus spécifiquement les troubles de l’humeur. En utilisant la base de données MEDLINE (PubMed), nous avons effectué une recherche avec les mots clés «réalité virtuelle», «troubles de l’humeur», «dépression», «trouble bipolaire», en français et en anglais. Une étude a été sélectionnée pour une analyse ultérieure si le résumé mentionnait l'utilisation de la réalité virtuelle et mesurait son impact l'humeur. Au total, 11 articles ont été identifiés pour inclusion dans cette revue. Le premier constat est celui de la pauvreté de la littérature scientifique concernant l’application de la réalité virtuelle au traitement des troubles de l’humeur. Ensuite, les résultats suggèrent que dans de nombreux cas la réalité virtuelle a permis d’améliorer l’humeur ou le bien-être mental et que le choix des outils lui-même pourrait jouer un rôle dans ces résultats. En substance, sous réserve que la technologie employée soit immersive, il semble que les patients présentent une amélioration significative de l’humeur et plus globalement des émotions positives, mais également un apaisement de la tension psychique. Il apparaît nécessaire de répéter les séances de réalité virtuelle pour obtenir des changements significatifs. Les résultats, bien que peu nombreux, sont encourageants. Globalement, il conviendrait de mener davantage de recherches sur les effets à long terme et à grande échelle de la réalité virtuelle, ainsi que sur la détermination des caractéristiques technologiques de la réalité virtuelle qui sont les plus efficaces, afin de renforcer l'applicabilité de la réalité virtuelle au bien-être mental, pendant les activités quotidiennes, sur le lieu de travail et dans d’autres situations de la vie de tous les jours.
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P141 - Une journée de formation suffit à implémenter le programme BREF
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : BOHEC A. (1,2), LOURIOUX C. (1), VÉHIER A. (1,2), DORION V. (1), D'AMATO T. (1,2), REY R. (1,2)
Présentateur : BOHEC Anne-Lise
Etablissement : (1) Centre Hospitalier le Vinatier, Bron - Lyon, FRANCE; (2) INSERM, U1028; CNRS, UMR5292; Université Lyon 1; Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, PSYR2 Team, Lyon, FRANCE
Introduction :
En psychiatrie, le fardeau des aidants est associé à un excès de morbidité physique et psychique (Mittendorfer, 2018). Actuellement en France, une faible proportion seulement des aidants bénéficie de programmes de psychoéducation (PE) (450 aidants/an pour Profamille). En moyenne, les aidants bénéficient de Profamille après 12 ans d’accompagnement de leur proche (données Profamille France). En outre, il existe un défaut de formation des professionnels de santé concernant l’intérêt et les techniques des interventions a? destination des aidants.
Le programme psychoéducatif BREF, unifamilial, précoce et court (3 séances d’1 heure) à destination des aidants en psychiatrie a été co-créé par le service UPP (CH le Vinatier) et l’UNAFAM en vue de répondre aux recommandations internationales stipulant que la PE des aidants doit être systématique, précoce, intégrée aux soins courants (Galletly, 2016). Afin de favoriser la diffusion nationale du programme, une formation structurée au programme BREF a été élaborée a? destination des professionnels de santé et des bénévoles d’association d’aidants. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité de la formation des professionnels de santé au programme BREF.
Méthode :
La formation au programme BREF est gratuite et se déroule sur une journée unique. Elle a pour objectifs d’apporter les connaissances nécessaires sur les interventions à destination des aidants, le programme BREF ainsi que les compétences pour mettre en place le programme et construire le parcours des aidants. Entre octobre 2018 et juin 2019, 9 sessions de formation au programme BREF ont été dispensées permettant de former 153 apprenants. Des évaluations post-formation ont été systématiquement proposées aux apprenants au décours immédiat et 1 mois après la formation.
Résultats :
À l’issue de la formation, 82% des professionnels de santé estiment que la formation a permis de perfectionner leurs connaissances concernant les interventions à destination des aidants, 73 % que la formation est suffisante pour implémenter le programme BREF dans leur structure de soin. Un mois après la formation, 96% des apprenants souhaitent mettre en place le programme BREF, 80% ont pris contact avec au moins une association impliquée dans l’aide aux aidants. Parmi les 20 centres formés, 6 ont déjà mis en place le programme BREF suite à la formation.
Conclusion :
La formation au programme BREF démontre un niveau de satisfaction élevé de la part des apprenants, contribue à sensibiliser et à actualiser les connaissances des professionnels de santé sur l’aide aux aidants. Elle est suffisante à la mise en place du programme BREF dans les structures et au développement de partenariats avec les associations d’aidants. Des formations supplémentaires au programme BREF sont nécessaires afin de favoriser la diffusion du programme et de rendre précoce et systématique l’aide aux aidants sur l’ensemble du territoire français.
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P142 - BREF est associé à une réduction du fardeau des aidants
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : REY R. (1,2), LOURIOUX C. (1), VÉHIER A. (1,2), DORION V. (1), D'AMATO T. (1,2), BOHEC A. (1,2)
Présentateur : REY Romain
Etablissement : (1) Centre Hospitalier le Vinatier, Bron - Lyon, FRANCE; (2) INSERM, U1028; CNRS, UMR5292; Université Lyon 1; Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, PSYR2 Team, Lyon, FRANCE
Introduction:
En psychiatrie, le fardeau des aidants est associé à un excès de morbidité physique et psychique (Mittendorfer, 2018). La psychoéducation (PE) uni ou multifamiliale pour les aidants en psychiatrie présente un bénéfice direct sur la santé de l’aidant et indirect sur celle du proche malade. Chez les proches malades, elle est associée à une réduction du taux de rechutes et de réhospitalisations, ainsi qu’à une meilleure observance thérapeutique (Pharoah, 2010). Chez les aidants, la PE s’accompagne d’une amélioration des connaissances des troubles et des stratégies de coping (Sin, 2013). Les recommandations internationales récentes préconisent que la PE à destination des aidants soit systématique, précoce et intégrée aux soins courants (Galletly, 2016). Afin d’augmenter le recours à la PE en France, des interventions précoces pour les aidants doivent être proposées systématiquement. L’efficacité d’un dispositif de PE précoce pour les aidants nécessite d’être évalué ; seuls 3 essais randomisés contrôlés sont disponibles dans la littérature et aucun n’a été réalisé en France (Bird, 2010). L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité du programme BREF, programme PE court et unifamilial, sur la santé des aidants en psychiatrie.
Méthode:
BREF est un programme de PE unifamilial, précoce et court (3 séances d’1 heure). Chaque famille est reçue par un binôme de professionnels de santé et un bénévole de l’UNAFAM. Entre octobre 2018 et juillet 2019, 3 centres proposant le programme BREF ont recueilli prospectivement des données socio-démographiques et cliniques (symptomatologie dépressive selon l’échelle CES-D, Center for Epidemiologic Studies - Depression scale) auprès de 108 aidants afin d’évaluer l’efficacité du programme.
Résultats:
Avant le programme BREF, 67% des aidants présentent un score CES-D total supérieur au seuil définissant une symptomatologie dépressive significative versus 1,8 à 16,5% des sujets en population générale (Forero DA, 2017). Il existe une corrélation négative significative entre la durée d’évolution des troubles du proche malade et le score CES-D total recueilli en pré-programme (r=-0.420 ; p<0.05) suggérant que la souffrance dépressive est plus importante au cours des premières années d’accompagnement. 41 aidants ont renseigné l’échelle CES-D en pré- et post-programme : on observe une réduction significative du score CES-D total en post-programme (p<0.001 ; score CES-D total moyen ± ET ; pré-programme : 21 ± 10,6 ; post-programme : 15 ± 9,7)
Conclusion:
Les données recueillies avant la participation au programme BREF montrent l’impact négatif de la situation d’aidant sur la santé psychique et confirment l’intérêt de proposer précocement des interventions aux aidants, dès la première année d’accompagnement. BREF, programme psychoéducatif unifamilial, précoce et systématique est associé à une réduction significative de la symptomatologie dépressive des aidants au décours immédiat du programme.
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P144 - stérilité psychologique
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : BOUAROUA I. (1), LAARAJ H. (1), OUHAMOU M. (1), RAMMOUZ I. (1)
Présentateur : BOUAROUA Ilham
Etablissement : (1) centre universitaire psychiatrique d'Agadir, Agadir, MAROC
L’infertilité est une expérience extrêmement pénible pour de nombreux couples. Les troubles psychologiques associés à l’infertilité peuvent affecter de manière significative le fonctionnement des personnes atteintes et la vie conjugale.
Nous rapportons le cas d’une femme âgée de 29 ans; ayant un historique de soins durant 11 ans pour une stérilité à cause d’une polykystose ovarienne. La patiente a bénéficié de plusieurs essais de stimulation ovarienne et autres attitudes thérapeutiques sans succès, ce qui a entrainé chez la patiente un syndrome anxiodépressif. Une consultation psychiatrique a eu lieu et un traitement par un antidépresseur durant 7 mois a été instauré, et qui n’a été arrêté par son médecin traitant qu’après un début d’une grossesse monofoetale évolutive. La patiente a été revue avec son bébé de deux mois avec des symptômes anxieux mineurs, et une psychothérapie de soutien isolée a été décidée.
Le but de cette observation est double. Le premier est de savoir à quel point les troubles anxiodépressifs et l’infertilité acquièrent réciproquement des liens forts, et d’autre part, montrer l’importance de la collaboration interdisciplinaire entre gynécologues et psychiatres.
Mots clés : Stérilité, dépression, anxiété
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P145 - VRET, troubles anxieux, TOC et TSPT : Etat des lieux
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : LOGNOUL M. (1,2), NASELLO J. (1,3), TRIFFAUX J. (1,2)
Présentateur : LOGNOUL Maxime
Etablissement : (1) Hôpital de Jour Universitaire “La Clé”, Liège, BELGIQUE; (2) Faculté de Médecine, Département de Psychologie médicale, ULiège, Liège, BELGIQUE; (3) Faculté de Psychologie, Département de Psychologie Clinique, Université de Liège, Belgique, Liège, BELGIQUE
L’exposition en thérapie cognitivo-comportementale est une intervention bien connue et étudiée. Différentes études ont montré les bénéfices de cette intervention, même isolée, dans le traitement des troubles anxieux, TOC et troubles de stress post-traumatiques. Les différentes techniques d'exposition sont généralement basées sur les théories
du traitement de l'information émotionnelle liée à la peur et de l'habituation.
La technologie de réalité virtuelle fournit une approche complémentaire aux modalités d’exposition classique (e.g., par imagination ou in vivo). Elle présente également différentes caractéristiques spécifiques dont le thérapeute doit être conscient (i.e., présence, immersion, cybermalaise).
Au travers de notre revue de littérature, nous avons observé que les données générales concernant la VRET (virtual reality exposure therapy) dans le traitement des phobies sociales, des phobies spécifiques, des états de stress post-traumatiques et des troubles paniques sont encourageantes et démontrent jusqu’à présent une efficacité comparable entre les modalités classiques et l’exposition in virtuo. Les rares données concernant les troubles anxieux généralisés et les troubles obsessionnels compulsifs suggèrent un potentiel thérapeutique comparable. Notons que les taux d'attrition et de détérioration clinique sont similaires aux approches d'exposition classique.
Nous retenons également plusieurs limites : conflits d'intérêt fréquents (e.g., présence de développeurs commerciaux parmi les auteurs d'études), grande hétérogénéité quant au type de matériel utilisé et au choix des environnements étudiés, manque de rigueur dans la mesure de certains paramètres qui pourraient influencer l'efficacité thérapeutique (e.g., le sentiment de présence), utilisation fréquente de listes d'attente comme contrôles.
Cette technique présente également un avantage par : la réduction des coûts et l’accessibilité à l’exposition ; l’aspect sécurisé et accessible des expositions ; une anonymisation lors de l’exposition ; la possibilité de contrôle de l’exposition par le thérapeute ; une possible standardisation des expositions ; une possible plus-value chez certains profils de patients technophiles. Elle semblerait également mieux acceptée par les patients.
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P146 - Utilisation des antidépresseurs dans la comorbidité schizophrénie dépression
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : RAHOUI A. (1), BOUCIF H. (1), MALIKI S. (1), BELAID A. (2)
Présentateur : BOUCIF Hassen
Etablissement : (1) université Abou BekerBelkaid, Tlemcen, ALGERIE; (2) Université Alger , Alger , ALGERIE
Introduction:
La schizophrenie est une affection fréquente touchant 1%de la population générale.Les troubles dépressifs chez le patient schizophrène estimée à 25%.L'utilisation des antidépresseurs chez les schizophrènes présentant une symptomatologie dépressive n'a fait l'objet que de peu d'études controlées comprenant un groupe placebo.Notre hypothèse est que les antidépresseurs sont efficaces sur la symptomatologie dépressive des patients schizophrénes avec troubles dépressifs en comorbidité.
Materiel et méthodes:
Il s'agit d'une étude comparative de l'effet de l'antidepresseur sur la symptomatologie dépressive des patients schizophrènes présentant en comorbidité des troubles dépressifs suivis au niveau de l'unité de consultation du service de psychiatrie du CHU Tlemcen Algerie 2017/2018.Le recrutement de 207 patients aprés consentement du patient et du tuteur légale,scindés en deux groupes,le premier n'ayant pas reçu un traitement antidepressur,le deuxiéme divisé en deux sous groupes;le premier sous groupe sous traitement antidépresseur tricyclique et le deuxième sous inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonie.Comme objectifs secondaires,on a comparé la symptomatologie positive et négative entre les deux groupes,comparer la qualité de vie des deux groupes de patients puis les deux sous groupes.Une evaluation Par la PANSS(Positive and Negative Syndrome Scale), échelle HAM-D (Hamilton depression),CDSS(Calgary Depression schizophrenia Scale) ,S-QoL 18(Schizophrenia Quality Of Life) à jour zéro,30,60,90,180,360 jours.
Résultats et discussion:
Les symptomes positifs se sont légèrement améliorés à 180 jours de traitement,les symptomes négatifs se sont améliorés avec une différence significative entre les deux groupes 46,47% pour le groupe traité contre 13,67%.Une amélioration des scores à l'echelle Hamilton dépression pour le groupe traité à 55% contre 41%.Une amélioration des scores de la Calgary Depression Schizophrenia Scale à 61% pour le groupe traité contre 50%.Une amelioration dans toutes les dimensions de la qualité de vie pour les patients traités.La moyenne du score de la qualité de vie des patients ayant reçu un antidepressur tricyclique est de (64,17+-3,35) contre (68,74+-4,59) pour ceux ayant reçu un antidepresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonie.Des résultats contradictoires dans la litterature.Seulement 11 études ont été séléctionnées,toutes de petite envergue puisque randomisant moins de 30 patients par groupe.En raison de la variabilité inter études en ce qui concerne la nature et la qualité des données,les auteurs n'ont pas pu montrer d'études statistiques que sur des sous ensembles.
Conclusion:
Le traitement antidépresseur a eu un effet bénéfique sur la la symptomatolgie dépressive avec une nette amélioration de la dimension négative de la schizophrénie et une amélioration des scores de la qualité de vie,aussi les antidépresseurs inhibiteurs selectifs de la récapture de la sérotonie sont mieux tolérés.
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P147 - SAGE-217: Essai de Phase 3 dans le MDD
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : BENGUERBA C. (1), CLAYTON A. (3), LASSER R. (2), KAYNES S. (2), GUNDUZ-BRUCE H. (2)
Présentateur : BENGUERBA Cherif
Etablissement : (1) SAGE THERAPEUTICS FRANCE, Zug, SUISSE; (2) SAGE THERAPEUTICS , Cambridge, ETATS-UNIS; (3) University of Virginia, Charlesttoneville, ETATS-UNIS
Objectif: Le trouble dépressif majeur (MDD) affecte plus de 300 millions de personnes dans le monde. SAGE-217 est un stéroïde neuroactif et modulateur allostérique positif du récepteur GABAA oral. Cet essai de Phase 3, en double aveugle, randomisé, contrôlé par placebo (NCT03672175), conçu pour confirmer et étendre les résultats d’un précédent essai pivot (NCT03000530) qui a démontré que SAGE-217 réduit significativement les symptômes dépressifs contre placebo. Le plan de cette étude de Phase 3 sur SAGE-217 dans le MDD sera présenté.
Plan de l’étude:
Des patients (inclusion ciblée de n±525), de 18 à 65 ans, avec un diagnostic de MDD après entretien clinique structuré, atteints de symptômes persistants ≥4 semaines, un score de l’échelle d’évaluation de la dépression de Montgomery-Åsberg (MADRS) ≥32, et un score total de l’échelle d’évaluation de la dépression de Hamilton (HAM-D) ≥22 ont été stratifiés selon l’utilisation d’antidépresseurs en référence et randomisés selon un rapport de 1:1:1 pour recevoir 30 mg de SAGE-217, 20 mg de SAGE-217, ou de placebo. Le médicament à l’étude (gélules orales) a été administré pendant 14 jours, avec un suivi de 4 semaines et étendu de 182 jours. L’utilisation de médicaments antidépresseurs concomitants était autorisée à une dose stable entre la sélection (60 jours pré-Jour 1) et la fin de l’étude. Le critère d’évaluation principal était la variation par rapport à la référence du score HAM-D total au Jour 15 versusplacebo. Les critères d’évaluation secondaires incluaient les variations entre la référence et tous les autres points temporels du score HAM-D, du score MADRS, du score de l’échelle d’évaluation de l’anxiété de Hamilton, de la réponse HAM-D (réduction du score ≥50%), de la rémission HAM-D (score ≤7), et de la réponse de l’évaluation de l’impression clinique globale relative à l’amélioration (CGI-I). Les mesures secondaires de l’efficacité rapportées par le patient incluaient ceci: journal du sommeil consensuel central, indice de sévérité de l’insomnie, et questionnaire sur la fatigue associée à la dépression. La sécurité d’emploi et la tolérance ont été évaluées d’après le signalement des effets indésirables, l’échelle d’évaluation de la sévérité des idées suicidaires de Columbia, la liste de contrôle du médecin des symptômes de sevrage, et des évaluations cliniques standard.
Résultats:
Cette étude avait la puissance nécessaire pour évaluer l’efficacité de SAGE-217 dans le MDD au Jour 15. Le critère d’évaluation du Jour 182 fournira des données sur l’évolution naturelle de la maladie après traitement par le médicament à l’étude de 2 semaines. Le plan de l’étude incorpore plusieurs mesures des résultats rapportés par le patient pour évaluer les perceptions du patient sur l’insomnie et la qualité de vie.
Conclusions:
Cette étude de Phase 3 vise à confirmer et étendre les précédents résultats positifs à une plus grande population de l’étude et inclut plusieurs mesures des résultats axées sur les patients.
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P148 - Enquete qualitative transversale sur les comportements sexuels
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : STITI M. (1,2), HUYGHE E. (1), MICHELIN M. (1), LASSAGNE M. (1), ALMONT T. (1), KPOGHOMOU M. (1,2)
Présentateur : STITI Moufid
Etablissement : (1) Université Paul sabatier toulousse III , Toulouse, FRANCE; (2) centre hospitalier Henri Guerin , Pierrefeu-Du-Var , FRANCE
Introduction : Ce travail pose le cadre d’une vaste réflexion autour des processus qui sous-tendent le développement et la dynamique des pratiques sexuelles humaines sous l’angle de la préférence. Son objectif est l’étude de paramètres qui influencent les processus d’érotisation ou non des diverses pratiques sexuelles. Dans quelles mesures ces paramètres permettent-ils d’orienter, tisser et fixer les comportements sexuels de chacun devenant ainsi des préférences sexuelles. L’intérêt de ce travail en sexologie médicale est de faciliter l’analyse d’une plainte sexuelle quand elle s’attache à une pratique sexuelle et quand l’origine organique exclusive est écartée (ex ; vaginisme ou éjaculation prématurée d’origine psychogène) et d'en proposer une thérapie adaptée.
Méthode : Nous avons effectué une étude qualitative de type transversale constituée d’un échantillon de 17 personnes correspondant a 17 vignettes cliniques ; 8 hommes, 7 femmes, 1 personne transgenre et 1 personne non binaire. Les données ont été collectées à l’aide de deux questionnaires. Le premier est destiné à explorer les histoires psychosexuelles des participants et il est inspiré de la grille d’évaluation de Catherine CABANIS. Le deuxième est le Basic Idea et il permet d’évaluer les dix pratiques sexuelles étudiées. Les participants ont été interviewés de manière directe, en face à face pour 12 participants et en webcam pour les autres
Résultats et synthèse : L’enquête a été réalisée de janvier 2018 à avril 2019. Parmi les participants, 35.3 % ont grandi en Afrique du nord contre 29.4 % en Ile de France et 23.5 % en Occitanie. 52, 9 % n’étaient pas personnellement croyants, contre 47.1 %. 82,3 % étaient issus d’une famille croyante contre 17, 7 %. Trois axes de synthèse sont développés. Le premier étant l’influence sur le vécu sexuel de la nature du lien dans la petite enfance. Le deuxième axe développe l’importance des expériences sexuelles et des apprentissages dans la période de l’enfance (mais aussi l’âge adulte). L’axe III constitue une synthèse des 10 pratiques sexuelles, issue des résultats de l’enquête. Une grille de lecture des 10 pratiques sexuelles est enfin proposée ainsi qu’une proposition de modélisation de la fixation des préférences sexuelles.
Conclusion : Cette étude a permis d’identifier plusieurs facteurs qui participent à la fixation des préférences sexuelle, rapportés par ailleurs dans la bibliographie. Nous avons trouvé en définitive que l’érotisation des comportements sexuels à l’âge adulte était sous l’influence du développement psycho affectif de l’enfant, ainsi que des apprentissages depuis l’enfance et tout au long de la vie. Ce repérage des points essentiels dans la construction et la fixation des préférences sexuelles permet d’entreprendre une large évaluation du symptôme sexuel quand il existe et d'adapter la thérapie
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P150 - Un score de risque pour les patients conducteurs
Thème: 13 - Psychiatrie légale
Auteurs : LAGRANGE F. (1), KALAIDJI M. (1), RAHIL T. (1), JENESCO A. (1), DUMOULIN B. (1)
Présentateur : RAHIL Tine Hinane
Etablissement : (1) CH PIERRE LÔO EPSM NIEVRE, La Charité Sur Loire, FRANCE
Introduction
Comme il existe une jurisprudence condamnant le défaut d’information au patient conducteur, nous proposons aux patients cliniquement stabilisés, des séances d’éducation thérapeutique. Un simulateur de conduite d’auto-école est utilisé. Un score mesurant le risque du total des médicaments de l’ordonnance est calculé et comparé pour chaque patient au score obtenu sur le simulateur.
Méthode
15 patients ambulatoires stabilisés (dépressifs, bipolaires ou schizophrènes), 8H, 7F, de 50,67±6.53 ans), possédant un permis de conduire B depuis 29.53±8.16 ans, sans pathologie somatique et ne recevant que des psychotropes à des posologies thérapeutiques ou une contraception hormonale ont donné leur consentement. Le score de conduite obtenu sur le simulateur est comparé à la moyenne d’un groupe de 15 sujets sains témoins (8H et 7F de 32±8,67 ans et 13,07±7,94 ans de permis) ne prenant aucun médicament à l’exception d’une contraception hormonale.
Le score du total des psychotropes est la somme des niveaux des pictogrammes conduite pondérées de tous les médicaments psychotropes présents sur l’ordonnance de chaque patient.
Résultats
La moyenne des scores sur simulateur de conduite du groupe des patients est significativement inférieure à celles du groupe de sujets sains témoins avec respectivement 64,67 ±10.40 (32 à 82) et 79.67±6.84 (62 à 92) (p = 0,0018) (Image 2 et 3). Si 20% des patients de notre échantillon ont échoués (score ≤ 50/100), 74% ont des capacités de conduite sur simulateur comparables aux témoins. Sur les 12 derniers mois précédant l’étude, les patients n’ont comme antécédents que des accidents de la voie publique alors que les témoins que des contraventions pour excès de vitesse.
Les médecins psychiatres dont un médecin agrée pour le contrôle médical du permis de conduire, estiment que la séance pousse le patient à progresser « à contre sens », il surmonte ses propres « interdits » intériorisés par ses appréhensions en situation de conduite.
Le score des psychotropes de l’ordonnance peut permettre de mesurer le niveau de risque de la poly-médication. Il est analysé en tenant compte du type de molécule, de la posologie, du délai écoulé depuis l’initiation du traitement, du délai écoulé depuis la dernière prise, de l’âge du patient et du diagnostic (image 1). Pour un score psychotrope supérieur à 17 on observe une dégradation du score sur simulateur de conduite et potentiellement un seuil risque à prendre en compte (images 2 et 3).
Conclusion
Au total, le score des psychotropes de l’ordonnance permet au patient de se situer sur une échelle de risque. Il permet d’orienter les patients avec un score supérieur ou égal à 17 vers une séance d’éducation thérapeutique. Le score de l’ordonnance ne rend compte que de l’effet traitement. Comparé au score simulateur il peut permette différencier les effets liés à la pathologie de ceux des psychotropes. Il peut permettre une réévaluation du traitement pour les patients devant conduire.
 Score psychotrope de chaque ordonnance obtenu par questionnement de données automatisé («datamining ») pour chaque patient et intégré dans le processus de soins. Supervision table for prescription risk score to assess fitness to drive
 Résultats groupe témoins. Control group’s results
 Résultats groupe patients. Results of the 15 patients serie.
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P151 - Handicap intellectuel et incarcération problématique d’une association au Sénégal
Thème: 13 - Psychiatrie légale
Auteurs : SY A. (1), SALL A. (1), SOUMAH M. (2), THIAM M. (1)
Présentateur : SY Abou
Etablissement : (1) Centre Hospitalier National Universitaire Fann (Psychiatrie), Dakar, SENEGAL; (2) Université Cheikh Anta DIOP (Médecine Légale), Dakar, SENEGAL
Introduction
Les détenus présentant une défiscience mentale se s’ingularisent par des difficultés d’adaptation et une manque d’autonomie. Ces difficultés s’accroissent dans un milieu caractérisé par des exigences sécuritaires et une surpopulation. Notre travail avait comme objectif général de procéder à une analyse critique des difficultés judicaires, médicales et organisationnelles en rapport avec l’incarcération de déficients mentaux à la maison d’arrêt et de correction (MAC) liberté VI sis à Dakar.
Méthode
Nous avons mené une étude prospective allant du 1er janvier au 30 avril 2018 à la MAC de liberté VI. Nous avons sélectionné quatre patients adressés par l’infirmier major pour un état d’agitation et des difficultés d’adaptation. Nous avons mené, avec eux, des entretiens semi structuré basé sur le modèle de l’examen en psychiatrie. Le diagnostic est posé selon les critères du DSM V. Parallélement, nous avons mené des entretiens avec l’infirmier major et le détenu chef de chambre. Les quatre patients ont bénéficié d’un suivi.
Résultats
Les entretiens ont permis de poser le diagnostic de défiscience mentale profonde chez les quatre patients. Malgré les signes évidents de déficience intellectuelle, aucun des quatre n’a bénéficié d’une expertise psychiatrique. Ils sont tous condamnés à des peines maximales, donc supérieures à dix ans, pour des faits d’agression sexuelle. Parmi les quatre, les deux n’étaient pas conscience qu’ils étaient en prison. Les entretiens avec chefs de chambre ont permis de mettre l’accent sur leurs difficultés à gérer les défiscients mentaux. Ces derniers du fait de leur défiscience sont exposés à un risque d’exploitation par les autres codétenus. L’infirmier major a pointé du doigt le problème de la demande de soins et dans une moindre mesure de la continuité des soins pour ceux qui en bénéficiaent avant leur incarcération.
Conclusion
L’absence d’autonomie du fait d’un handicap intellectuel met en exergue l’intérêt d’une évaluation psychiatrique systématique. Ces détenus ont du mal à saisir la valeur symbolique de la peine. Ce qui pose le problème de l’accessibilité à une sanction pénale. L’incarcération constitue chez ces détenus une expérience traumatique supplémentaire qui vient décompenser leur adaptation déjà précaire. Il s’en suit des symptômes difficiles à gérer dans un milieu où les contraintes sécuritaires s’associent à une surpopulation.
Mots clés : Déficience mentale - Prison - Expertise psychiatrique - Agitation
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P152 - Secrets professionnels et soins pénalement ordonnés : revue de la littérature
Thème: 13 - Psychiatrie légale
Auteurs : DA COSTA J. (1), LACAMBRE M. (3), MOUCHET-MAGES S. (6), MIELE C. (4), ARBUS C. (5), MONCANY A. (2)
Présentateur : DA COSTA Julien
Etablissement : (1) UFR Médecine Purpan - Université Paul Sabatier - Toulouse III, Toulouse, FRANCE; (2) CRIAVS Midi-Pyrénées - CH Gérard Marchant, Toulouse, FRANCE; (3) CRIAVS Languedoc Roussillon - CHU Montpellier, Montpellier, FRANCE; (4) CRIAVS Auvergne - CHU Gabriel Montpied, Clermont-Ferrand, FRANCE; (5) Hôpital de Psychiatrie - CHU Purpan, Toulouse, FRANCE; (6) CRIAVS Rhône-Alpes - CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE
Introduction : Garanti par plusieurs dispositions légales et déontologiques, le secret professionnel est un aspect essentiel du soin, notamment en terme d’alliance thérapeutique. Or, depuis la création des soins pénalement ordonnés, certaines informations peuvent faire l’objet d’un partage entre différents acteurs issus à la fois du champ sanitaire mais également judiciaire. Ceci pose donc la question de la nature des informations pouvant être échangées en fonction du type de soins pénalement ordonnés.
Méthode : Suivant la méthodologie de la Haute Autorité de Santé, nous avons mené une revue systématique de la littérature juridique et sanitaire. Les différentes bases de données PubMed, Lissa, SantéPsy et Legifrance ont été interrogées en employant les mots-clés « secret », « injonction de soins » et « obligation de soins ». Seule la littérature francophone depuis 1998 a été retenue. Le cas de l’injonction thérapeutique a quant à lui été exclu de notre revue.
Résultats : Concernant l’injonction de soins, le médecin coordonnateur adresse les éléments nécessaires au contrôle de la mesure au juge d’application des peines. Ce dernier doit, quant à lui, envoyer la copie des pièces de la procédure au médecin coordonnateur qui les transmet à son tour au médecin traitant. Le thérapeute peut déroger au secret médical dans certaines circonstances explicitées dans la loi, soit via le médecin coordonnateur, soit directement en en référant au juge d’application des peines. Concernant l’obligation de soins, les règles classiques du secret médical et de ses dérogations doivent être appliquées, le médecin se contentant uniquement de produire des certificats attestant du suivi au patient. Certains auteurs ont pu exprimer des réserves quant à ces nouvelles dispositions dérogatoires, critiquant leurs limites parfois floues. Par ailleurs, d’autres ont souligné les différences étonnantes de dérogations au secret en fonction du soin pénalement ordonné pour des situations cliniques parfois très proches.
Conclusion : Les règles en matière de partage d’informations doivent être connues des professionnels intervenant dans la prise en charge des personnes condamnées à des soins pénalement ordonnés. Ces règles doivent être explicitées au patient, et ce dès le début des soins. De plus, les professionnels doivent demeurer vigilants concernant la nature des informations transmises. Enfin, et comme a pu le recommander l’Audition Publique de juin 2018 promue par la Fédération Française des Centres de Ressources pour les Intervenant auprès des Auteurs de Violences Sexuelles, il apparaît pertinent d’encourager la création d’espaces de rencontres entre les différents professionnels afin qu’ils puissent mieux identifier les rôles et les limites de chacun.
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P153 - Dépression chez les patients hospitalisés en psychiatrie légale
Thème: 13 - Psychiatrie légale
Auteurs : ENNAZK S. (1), RABITATEDDINE M. (1), ABRACHE M. (1), ADALI I. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1)
Présentateur : ENNAZK Sara
Etablissement : (1) CHU Mohamed VI, Marrakech, MAROC
Introduction
Les services de psychiatrie légale ont plusieurs particularités. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à l’apparition de dépression chez les patients hospitalisés dans ces unités. L’objectif était de chercher la dépression et de connaître sa prévalence pour secondairement améliorer la prise en charge de ces patients.
Matériel
Nous avons conduit une étude transversale sur 40 patients après avoir exclu les patients présentant des troubles de l’humeur dont la dépression peut faire partie du tableau clinique de la maladie.
Nous avons utilisé le questionnaire PHQ-9 pour faire le diagnostic de dépression en estimant qu’un score supérieur ou égal à 10 correspondait à un épisode dépressif caractérisé.
Résultats
L’âge moyen de nos patients était de 32,1 ans. La durée moyenne d’hospitalisation était de 4,21 ans. Le diagnostic clinique était une schizophrénie dans 72,3% des cas. Le score PHQ-9 était supérieur ou égal à 10 dans 36.7% des cas. 25,2% des patients étaient sous antidépresseurs.
Conclusion
La dépression est assez fréquente chez les patients hospitalisés en psychiatrie médico-légale. Dans l’attente d’une étude qui définira précisément ses facteurs de risque, nous devons en tant que praticiens savoir la rechercher et la prendre en charge dans nos unités de psychiatrie légale.
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P154 - Le profil des patients médicolégaux hospitalisés en psychiatrie hôpital IBN NAFIS, CHU MOHAMED VI, Marrakech
Thème: 13 - Psychiatrie légale
Auteurs : KARROUMI S. (1)
Présentateur : KARROUMI Saadia
Etablissement : (1) CHU MOHAMED VI , hopital IBN NAFIS, Marrakech, MAROC
Introduction :
Les malades mentaux peuvent être violents contre eux-mêmes ou contre autrui, tous les pays occidentaux ont mis en place des mesures législatives pour la protection des malades et du public
Il faut étudier les différents paramètres qui peuvent faire craindre un passage à l’acte dangereux chez un malade mental et évaluer les facteurs liés à l’état mental d’un sujet.
Matériels et méthodes :
Etude transversale à visée descriptive sur une série de patients médicolégaux, basée sur les dossiers cliniques et juridiques,et des fiches d’exploitations.
Nous avons recruté 35 patients médicolégaux internés en psychiatrie à l’hôpital Ibn Nafis, CHU MOHAMED VI, Marrakech.
Résultats :
L’étude a rapporté les résultats suivants : l’âge moyen était de 34ans, 93% des patients avaient un niveau socioéconomique bas, 40% jamais scolarisés et 30 n’ont pas dépassé le niveau primaire, la schizophrénie était la plus représentative avec 80%, 76% avaient un insight négatif, 52% (n=18 ) homicide, 23% (n=8) agression physique,14% (n=5) viol , 11% (n=4) mise de feu . 80% des patients étaient déresponsabilisés.
Conclusion
L’évaluation clinique de la dangerosité doit tenir compte de l’ensemble des facteurs identifiés par la littérature scientifique et des renseignements cliniques plus anciens fondés sur l’observation sémiologique et l’expérience clinique.
Une meilleure connaissance des facteurs de risque de passage à un acte violent dans les troubles mentaux est ainsi nécessaire pour élaborer des stratégies thérapeutiques et de prévention.
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PC-01 - Le Delay Discounting : un outil diagnostic dans l’anorexie mentale ?
Thème: 07 - Addictions
Auteurs : DE WITT P. (1), GORWOOD P. (2)
Présentateur : DE WITT Pauline
Etablissement : (1) Service de psychiatrie et addictologie, Hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris, FRANCE; (2) CMME, Hôpital Sainte-Anne, Paris, FRANCE
Introduction : Le Delay Discounting (DD) est un processus cognitif permettant à un individu de déprécier la valeur d’une récompense en fonction du délai avec lequel elle est proposée. Quelques études ont pu étudier ce processus dans l’anorexie mentale (AN) et ont permis d’identifier que ces patientes étaient capables de différer plus la récompense que les témoins, traduisant une plus forte maîtrise, de soi comme peut être de ses choix alimentaires. Le but de cette étude est de montrer que les résultats retrouvés à la tâche du DD constituent un potentiel marqueur dans l’AN et particulièrement dans sa forme restrictive pure (AN-R).
Méthode : Des patientes avec AN-R (n=20), avec anorexie-boulimie (n=20 AN-BP), avec boulimie à poids normal (n=20 BN) et 20 sujets sains (HC) ont réalisé une tâche du DD de 60 choix binaires monétaires comparant successivement les délais « aujourd’hui », « dans 2 jours », « dans 2 semaines », « dans 4 semaines » et « dans 1 an ». Les analyses statistiques étaient faites à partir de la somme finale en euros choisie à l’issu de chacun des 10 tests. Cette somme était définie comme une estimation du « point d’indifférence », défini comme le point à partir duquel la valeur subjective de la récompense différée était égale à la somme de la récompense « immédiate ».
Résultats : Comme attendu, les patientes avec AN-R réduisaient moins la valeur d’une récompense monétaire que dans les 3 autres groupes, montrant des différences statistiquement significatives entre les moyennes de leurs « points d’indifférence » (ANOVA p=0,032, p=0,014, Figure 1.). En isolant la variable « anorexie » (n=40) des patientes avec BN (n=20), on retrouvait aussi des différences statistiquement significatives dans les 4 tests proposant la somme différée « dans un an ». De même, lorsque l’on isolait la variable « restrictive pure » (n=20) des patientes avec boulimie (n=40 AN-BP et BN), on retrouvait des différences statistiquement significatives dans 2 des tests : « aujourd’hui ou dans 1 an » (p=0,042) et « dans 4 semaines ou dans 1 an » (p=0,015).
Conclusion : Bien que la tâche du Delay Discounting ne puisse évidemment pas expliquer à elle seule les mécanismes physiopathologiques dans l’AN, nous pouvons confirmer l’hypothèse déjà existante que les individus souffrant d’AN ont une capacité inhabituelle à différer la récompense en comparaison aux témoins sains et aux patientes avec BN. Cette capacité est bien renforcée chez les patientes avec AN-R par rapport aux patientes avec AN-BP, et l’extrême maîtrise de soi mise en exergue par la tâche du DD pourrait constituer un endophénotype de ce sous-type d’anorexie mentale. De même qu’il apparait comme un outil de diagnostic dans l’anorexie mentale, le Delay Discounting pourrait avoir une portée pronostique dans les cas de rechute de l’AN et de cross-over de l’AN vers la BN, exigeant de nouvelles études longitudinales
 Figure 1: Courbes des «points d’indifférence» de chaque test du Delay Discounting, Auj: aujourd’hui, J: jour, S: semaine. «Auj-2J» = «aujourd’hui ou dans 2 jours»
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PC-02 - Température abdominale et Anorexie Mentale : marqueur simple de sévérité clinique ?
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : MASTELLARI T. (1), DURIEZ P. (2,3)
Présentateur : MASTELLARI Tomas
Etablissement : (1) Université de Lille, Faculté de Médecine Henri Warembourg, Lille, FRANCE; (2) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, CH Ste Anne, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, Paris, FRANCE; (3) Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris, INSERM U1266, Paris, FRANCE
Introduction
L’Anorexie Mentale (AM) est aujourd’hui considérée comme un trouble métabo-psychiatrique. Les dimensions métaboliques et endocriniennes ne doivent plus être considérées comme de simples complications somatiques, mais plutôt comme éléments impliqués dans la physiopathologie. Les études précliniques montrent l’impact de la thermorégulation dans la régulation de l’activité physique en situation de dénutrition et des récentes études cliniques utilisant des caméras thermiques montrent une répartition singulière des températures de surface dans l’AM. Dans ce contexte, les modifications de température corporelle pourraient être un marqueur pertinent du statut métabolique dans l’AM. L’objectif de notre étude est de confirmer par une méthodologie simple et reproductible les résultats obtenus jusque-là en laboratoire et d’étudier le lien entre les modifications de température de surface, le métabolisme de repos et le niveau d’activité physique.
Méthode
Les patients consultant pour la première fois pour AM à la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale à Paris ont été inclus dans cette étude. Les températures centrale, abdominale et palmaire ont été mesurées respectivement au niveau auriculaire et cutané grâce à un thermomètre à infrarouges. Des données supplémentaires ont été recueillies, parmi lesquelles la Dépense Énergétique de Repos (DER) par calorimétrie indirecte et le niveau d’activité physique par auto-questionnaire. Des corrélations de Pearson ont été utilisées pour analyser la relation entre les variables.
Résultats
56 patients avec AM, dont 4 de sexe masculin ont été inclus (âge 28.8 ± 10.4 ; IMC = 16 ± 2.2 kg/m2). L’IMC est corrélé positivement avec le ratio température palmaire/centrale (r=0.35 ; p=0.01) et négativement avec le ratio température abdominale/centrale (r=-0.51 ; p=0.00). Ce dernier ratio corrèle négativement avec la DER (r=-0.38, p=0.02) et le niveau d’activité physique mesuré par le Godin Leisure-Time Exercise Questionnaire (GLT) (r=-0.29 ; p=0.04).
Conclusion
Nos données préliminaires confirment pour la première fois de manière simple et écologique l’augmentation de la température de surface abdominale dans l’AM : cette augmentation est expliquée très probablement par la diminution du tissu adipeux sous-cutané, qui agit comme isolant thermique. De plus, ces ratios de température semblent corréler avec des éléments métaboliques et le niveau d’activité physique. Une meilleure caractérisation des modifications de thermorégulation dans l’AM pourrait améliorer le «staging» de sévérité, affiner le suivi de la renutrition et ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Références
Carrera O, Adan RAH, Gutierrez E, et al (2012) Hyperactivity in anorexia nervosa: warming up not just burning-off calories. PLoS ONE 7:e41851.
Chudecka M, Lubkowska A (2016) Thermal Imaging of Body Surface Temperature Distribution in Women with Anorexia Nervosa. Eur Eat Disord Rev 24:57–61.
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PC-03 - Pratique de l'ECT en France : Enquête nationale
Thème: 12 - Innovation thérapeutique
Auteurs : SAUVAGET A. (1), CABELGUEN C. (1), PICHOT A. (1), BUKOWSKI N. (1), VANELLE J. (1), BULTEAU S. (1)
Présentateur : SAUVAGET Anne
Etablissement : (1) CHU de Nantes - Université de Nantes, Nantes, FRANCE
Introduction
L'électroconvulsivothérapie (ECT) est un traitement de référence pour des troubles psychiatriques sévères tels que les troubles de l'humeur avec des taux d'efficacité encore inégalés pour les dépression sévères ou résistantes et les troubles schizophréniques résistants principalement. Les recommandations officielles de l'ANAES concernant l'ECT ont maintenant plus de 20 ans (1997), et peu d'études ont tenté depuis de décrire ses modalités d'utilisation dans notre pays. La littérature scientifique portant sur l'ECT ne fait que croître et nombre de pays occidentaux ont entrepris ces dernières années de décrire l'évolution de la réalisation des ECT (nombre d'actes, optimisation des paramètres, les indications préférentielles, techniques d'anesthésie etc.).
L'objectif de cette enquête nationale était de réaliser un état des lieux actualisé en France pouvant servir de base à une démarche d'amélioration des pratiques dans le temps et contribuer à la mise à jour des recommandations, à l'instar de l'initiative ECTAS au Royaume-Uni.
Méthode
Un travail de recensement systématique des centres a été préalablement réalisé. Un questionnaire électronique comportant 274 questions a été conçu à partir d'une analyse de la littérature en reprenant l'ensemble des critères pertinents pour la réalisation des ECT et envoyé à tous les centres recensés.
Résultats
115 centres ont été répertoriés, dont 20 CHU. Le taux de réponse a été de 63%, Parmi les centres, 40 % pratiquaient d'autres techniques de neurostimulation, principalement la sitmulation magnétique transcranienne. Plus de 80 % des centres avaient une pratique de plus de 20 ans. 95% des ECT étaient réalisés par un médecin psychitatre. Les anesthésistes travaillent pour 45 % dans l'établissement où sont pratiqués les ECT. 61% des médecins avaient bénéficié d'une formation spécifique, dont 54% auprès du DIU national. Dans 41% des cas, l'activité est organisée sous la forme d'une unité spécifique. 30% des centres pratiquent entre 300 et 600 actes par an. 61 % de centres rapportent une augmntation de leur activité. Les ECT sont surtout tarifés par la dotation globale (au moins 50%).Les principales indications restent les troubles de l'humeur et les psychoses. La moindre disponibilité des anesthésistes est rapportée à 71% comme une limite à la pratique des ECT.
Conclusion
Le taux de réponse et le taux de formation importants montre l'intérêt des cliniciens pour les ECT et de leur souhait de participer à l'amélioraiton de l'état des lieux de cette pratique. L'organisation des soins (logistique, participation des anesthésistes) semble être un frein à la généralisation de ce traitement. L'égalité de l'accès aux soins pour les patients étant une priorité, il apparaît important que les pouvoirs publics s'emparent de cette thématique afin d'en redéfinir les recommandations et de renforcer le développement de nouvelles unités.
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PC-04 - La suicidalité dans un modèle psychopathologique contemporain : théorie et exemple
Thème: 11 - Urgences et psychiatrie de liaison
Auteurs : BESCH V. (1), DEBBANE M. (1), PRADA P. (2), DUARTE M. (2), POULET E. (3,4), MAGNIN C. (3,4)
Présentateur : BESCH Vincent
Etablissement : (1) Université de Genève, Genève, SUISSE; (2) Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE; (3) Hôpital Edouard Herriot, Lyon, FRANCE; (4) Centre de Recherche en Neurosciences de Lyo, CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE
Les recherches permises par la récolte de données longitudinales ont récemment mis en évidence l’existence d’un facteur général de psychopathologie dans la structure des modèles de troubles mentaux. Ainsi, à côté des facteurs associés aux clusters de symptômes externalisés et internalisés déjà identifiés, ce facteur général, communément appelé « facteur P », pourrait avoir un rôle particulièrement significatif dans la persistance et la sévérité de l’expression psychopathologique.
Sur la base des données diagnostiques recueillies dans le service d’intervention de crise du centre hospitalier d’une grande agglomération d’Europe occidentale, nous cherchons comment une approche prenant en compte le facteur P peut informer de la problématique clinique de la suicidalité en psychiatrie d’urgence. Pour cela, nous avons réalisées différentes analyses factorielles basées sur les diagnostics catégoriels des 365 personnes passées par les urgences pour idéations ou actes suicidaires. Les résultats des analyses exploratoires supportent l’existence d’une importante comorbidité dans notre échantillon, et suggèrent l’existence de plusieurs variables latentes dont les effets sont de tailles comparables. Ces variables latentes sont proches des facteurs mis en évidence dans les recherches antérieures. Nous avons ensuite testé différents modèles statistiques sur les données de notre échantillon, afin d’explorer si certains peuvent être significatifs donc pertinents dans une démarche d’évaluation du risque suicidaire. De ces analyses il ressort que seul un modèle bi-factoriel, c’est-à-dire fondé sur l’existence du facteur P parallèlement aux facteurs internalisé, externalisé et de désordre de la pensée, est significatif (figures 1 et 2).
Ces résultats préliminaires suggèrent que le facteur P est significativement lié aux comorbidités psychiatriques et à la sévérité des symptômes évalués dans le cadre de la consultation d’urgence associée aux idéations et comportements suicidaires. Ils confirment l’intérêt de poursuivre les études abordant l’évaluation des symptômes cliniques dans une approche bi-factorielle intégrant le facteur P. Ils seront discutés dans la perspective de l’utilité clinique du facteur P en psychiatrie d’urgence.
 Indices statistiques des modèles
 Modèle bi-factoriel avec facteur P
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PC-05 - Représentation sociale du trouble mental chez les étudiants en médecine
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : BENHAMMOU I. (1), OUAZZANI HOUSNI TOUHAMI Y. (1), BENHADDOUCH Y. (1), EL BOUT A. (1), AARAB C. (1), AALOUANE R. (1)
Présentateur : BENHAMMOU Imane
Etablissement : (1) hôpital ibn hassan , centre hospitalier universitaire Hassan II, Fes, MAROC
Introduction
Les personnes présentant une pathologie psychiatrique souffrent de stigmatisation, qui peut avoir de nombreuses conséquences en termes de fonctionnement social et d’adhésion aux prises en charge. Cette attitude est liée au phénomène de représentations sociales, qui constituent un phénomène universel
Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude transversale,descriptive et analytique. La population cible est constituée des étudiants de la première jusqu’à la septième année de médecine de la faculté de médecine et de pharmacie de Fès, année 2018/2019.
Le recueil des données s’est fait par un auto-questionnaire anonyme en langue française avec une échelle psychométrique :MICA(Echelle Mental Illness : Clinicians’ Attitudes) développée par Kassam et al.
Le questionnaire, sous forme en ligne, a été diffusé à travers les groupes Facebook et Whatsapp de chaque promotion en ciblant une population de 420 étudiants
Nous avons réalisé une analyse uni-variée à travers les tests de P-valeur Chi2. Une nouvelle variable, appelée STIGMA, a été créée pour faciliter la comparaison et la corrélation des attitudes des étudiants avec les différents facteurs étudiés.
Résultats:
Sur 420 questionnaires exploitables, l’étude est en faveur d’une moyenne d’âge de 21 ans, avec sexe ratio H/F de 0,39, et 43,8% d’entre eux ont passé par un stage de psychiatrie, avec une durée de stage moyenne de 2,91 semaines.
Encore, 76 des participants ont consulté pour une affection psychiatrique, avec 54,8% des étudiants ont rapporté avoir un proche atteint de pathologie psychiatrique. 340 étudiants, considèrent que la maladie mentale est guérissable, 67,9% de la population, considèrent que les malades mentaux sont plus exposés à la criminalité, et 91,0%, refusent l’isolement des malades mentaux de la population normale.
De même, 376 des enquêtés, décrivent leurs réactions en contact d’un malade mental par la prudence; contre uniquement 113 d’entre eux dont la réaction est marquée par la peur. Par ailleurs, 281 étudiants, sont « tout à fait d’accord » que le stage en psychiatrie a un impact important sur la perception de la maladie mentale, et 75 de nos étudiants ; envisagent faire la psychiatrie comme spécialité.
Le score moyen de l’échelle MICA est de : 57,24 (écart-type 9,95) avec une médiane de 57,00
En analyse uni variée, on distingue une association significative (p<0,05) entre la variable STIGMA et le sexe ainsi qu’avec le statut marital .Par ailleurs, les participants passant par un stage de psychiatrie semblent être moins stigmatisant par rapport à ceux qui n’ont pas passé par le stage; sans pour autant qu’il y ait une association significative.
conclusion
Les étudiants en médecine constituent une cible majeure pour les actions de déstigmatisation à travers des interventions planifiées ayant montré leur effet bénéfique sur les attitudes des futurs médecins vis-à-vis de la maladie mentale ainsi qu’envers la psychiatrie comme spécialité
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PC-06 - Représentation des femmes intervenant dans les congrès de psychiatrie français
Thème: 01 - Epidémiologie
Auteurs : PIERRON J. (1), EL DIRANI E. (5), SANCHEZ S. (4), EL-HAGE W. (3), HINGRAY C. (1,2)
Présentateur : HINGRAY Coraline
Etablissement : (1) Centre Psychothérapique de Nancy, Laxou, FRANCE; (2) CHRU, Nancy, FRANCE; (3) CHRU - Clinique Psychiatrique Universitaire, Tours, FRANCE; (4) Centre Hospitalier - Pôle IMEP, Troyes, FRANCE; (5) Université Saint Joseph, Beyrouth, LIBAN
Objectifs. – Décrire l’évolution de la représentation des femmes aux deux principaux congrès de psychiatrie en France, le Congrès Français de Psychiatrie et le Congrès de l’Encéphale, de 2009 à 2018, et la comparer à l’évolution de la représentation des femmes parmi les psychiatres français. Secondairement, décrire cette évolution parmi les thèmes de psychiatrie générale, pédopsychiatrie et addictologie aux congrès et la comparer à celle des psychiatres d’adultes, pédopsychiatres et addictologues en France. Décrire également cette évolution au sein des comités d’organisation et scientifique et au sein des symposiums des compagnies pharmaceutiques des congrès.
Méthodes. – Les données ont été obtenues par les programmes des congrès de l’Encéphale et du Congrès Français de Psychiatrie de 2009 à 2018 ainsi qu’auprès du Conseil National de l’Ordre des Médecins. La proportion moyenne de femmes aux deux congrès par année a été obtenue en pondérant la moyenne par les différents effectifs des intervenants aux deux congrès. Un test de Chi2 de tendance a été utilisé pour comparer l’évolution de l’écart de proportion au cours du temps.
Résultats. – La proportion de femmes parmi les intervenants aux congrès varie de 25% en 2019 à 32% en 2018. Parmi les psychiatres français, la proportion de femmes augmente de 46% à 51%, avec une proportion de femmes supérieure à celle des hommes depuis 2016. La différence de proportion de femmes entre les psychiatres français et les intervenants aux congrès varie entre 21% en 2009 et 17% en 2016, avec une proportion de femmes psychiatres en activité en augmentation (de 46% à 51%) et supérieure pour chaque année à celle des femmes intervenant aux congrès (de 25 à 32%) (Figure 1). La proportion de femmes intervenant sur des thèmes de pédopsychiatrie (41-59 %) est supérieure à celles intervenant sur des thèmes de psychiatrie générale (24-33%) et d’addictologie (10-39%) (Figure 2). La proportion de femmes est faible dans les symposiums des compagnies pharmaceutiques (7-24%), les membres des comités d’organisation et scientifiques (13-33%) et les présidents de séances (19-28%), bien qu’elle augmente avec le temps (Figure 3).
Perspectives. – Cette sous-représentation des femmes dans les congrès de psychiatrie en France pourrait possiblement être améliorée par l’inscription de la question de la parité à la politique des congrès de psychiatrie, parmi les intervenants comme parmi les comités scientifiques et d’organisation.
 Proportion de femmes intervenant aux congrès et de femmes psychiatres inscrites à l'Ordre des médecins
 Proportion de femmes intervenant aux congrès dans différentes thématiques
 Proportion de femmes intervenant aux congrès à des rôles différents
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